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Girnv.
GtlANntssoN.
7J
J'
ouvris la lettre de mon ami. Elle étoit
da·ns ces termes :
Mon'inquiécude
&
mon chagrin
font
extre–
mes, cher Gra11diífon , de voir
uv.
homme
auffi brave , auffi
g~néreux
que mon frere ,
dans des tranfports de paffion ; je ne le
connois plus.
C'
efi: fans doute vocre gran–
deu¡; d'ame ordinaire , qui vous fait préférer
votre religion
a
tous
les avantages de l'amour
&
de
la
fortune. Pour moi '· je vous crois
fort affiigé. Si vous ne l'étiez pas infini–
mem ,
vous
ne feriez pas aífez íeníible au
mérite d'une excellente fille,
&
votre ingra–
ütude feroit extreme pour la difünél:ion
dom elle vous honore, Je fois fur que vous
ne condarnnez point ces expreffions ,
&
que
vous me oroyez en droit de penfer qu'elle
fait honneur
a
mon cher GrandiíTon meme.
Mais
íi
cette affaire avoit de malheureufes
foices , quelle fource de regrets pour n0tr({
famille, que l'un des deux freres vine
a
périr
par la
mem~ ma~n
qui a .fauve
~,
aufre, ou
que vous ,
a
qm elle do1t
la
v1e du plus
jeune, vous laperdiffiez par lamain del'a'iné!
Faífe le ciel que vous ayez tous deux plus
qe modération
!
Mais permettez que je vous
demande une faveur, -e'eíl: celle de vous
retirer
a
Florence , du moins pour quelques
jours.
'
Qu'il eíl: malheureux pour moi
de
me voir
dans l'impuiífance de donner plus de force
a
ma médiation
!
Cependanc le général vous·
:admire. Mais conunenc le blamer d'un zele
rI'otne
Y.
D