nu
CHE.V.
GRANDISSoN.
r;
tirer d'elle un mot de réponfe. Lorfqu'elle
a commencé
a
parler , fes difcours ont mar–
qué de
l'
é<>arement ;
&
fans erre follicitée en
faveur du
~omte
de Belvedere , elle a déclaré
qu'elle ne vouloírni de lui,ni d'aucun homme
au monde.
Sa mere lui a promis la liberté de retour–
ner aPlorence. Alors, la préfence d'efpritlui
eíl: revenue. Pll'1t au ciel qu'elle fUtpartie,
- avant qüe d'avoir vu fon direél:eur
!
Toute
la famille fait a préfent le meme fouhair.
Autfao.t qu'elle s'eíl: trouvée feule avec moi :
Canülle, m'a-t-elle dit , quelle néceffité de
charger le chevalier Granditfon
?
Que fert
de s'emporter conrre lui? C'eíl: rtlanquer de
générofiré. Efi-il obligéde prendre une fille,
1
qu'unexcesd'empreífement a peut-errerendu
méprifable
a
fes yeux
'?
Je ne ptlis foutfrir
qu'il foit maltraité. Mais que jamais fon nom
Be foitprononcé devant moi. Elle s'eíl:arrétée
un moment. Cependant, Camille, a-t-elle
repris,
il
faut convenir que le mépris eíl: bien
difficile
a
fupporter
!
Elle s'eíl: levée alors de
fa
chaife ;
&
depuis ce moment, fes acct:s
ont pris différentes faces. Tantorelle ne parle
qu'a elle-meme, tantot elle paro1t s'adreífer
a quelqu'un. Elle a toujous un air
d~éton
nement ou d'admiration. Quelquefois elle
treífaillit , comme on fait dans la plus vive
furplife. AQife, ou debout, elle n'ell: jamais
tranquille. Quoiqu'elles'agite, avec diverfes
marques de trifieífe
&
d'affiiél:ions, on ne
la voir point pleurer, elle qui arrache les
~ e
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