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Gn.A.Nn:rs soN.
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9
í1
étoit gravé dans
mon ame,
&
tnes yeux
n'y
diíl:inguoient ríen.
Elle a fonné. Camille a couru. J'ai treí–
faiJJi
lorfqu'elle a paffé devant
moi.
Je
me
fuis
levé, mais je me fenrois tremblant,
&
f'ai été forcé de m'aífeoir encare pour raf–
furer mes jambes. Le retour de Camille m'a
fait forrir. de cene efpece de frupidité qui
m'avoit faift. Il eíl: cerrain que de ma vie
je n'avois été
{i
peu préfent
a
moi-meme."
Une fille
fi
fupérieure
a
tout fon fexe,
&
m~me
a
tout ceR,ue j'ailu du n8tre! O Mon–
fteur ! m'a dit Camille , ma maitreífe craint
votl"e reífentiment. Elle appréhende de vous
.revoir; cependant elle le défrre. Hatez-vous;
elle eíl: menacée de s'évanouir. Qu'elle vous
aime! Qu'elle craint de vous déplaire! Camille
ine tenoit taus ces difcours en me conduifanr,
&
je me les rappelle ce Coir , car toures mes
facultés étoienr alors trop engagées pour
y
faire atten tion.
Je fois entré. L'admirable Clémentine eíl:
venue au devant de inoi d'un pas chancelant
11 '
&
m'a dit, en baiffant les yeux: Pardon •
Monfieur , pardon,
G
vous ne voulez pas
que je meure du chagrin de vous avoir offenfé._
Elle m'a paru
íi
foible, que j'ai rendu
le~
deux bras pour la foutenir: vous pardonner
.~
Mademoiíelle? inimitable fille! gloire devotre
fexe, pouvez-vous me pardonner vous-meme.'
d'avoir élevé mes efpérances jufqu'a vous?
Ses forces 1'abandonnanr tour-a- fait, elle eft
rombée dans mes bras. Camille lui tenoit des
Tome VI.
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