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1 ll •
fit
entendre que
j'
étois ma!tre de ma fortune
avec cette jew1e dame. Je me rerranchai fur
la différence des religions. On m'a!fura que
cet obíl:acle
feroit
fatile
a
lever ; mais pou–
vois-je approuver un changemefit qui
n'
a_voít
pour motif qu'une aveugle paiilon?
Il
n'y
avoit aucune autre objeéhon cont1·e la íignora
Olivia;
fa
vertu n'étoit pas fou¡;<¡onnée, mais
on lui attribuoit un narurel itnpérieux
&
vio–
lent. Mes notions d'amour ont toujours éré
les rnemes : je n'.aurois pu me crnire heureux
avec elle , quand elle m'auroit apporté
l'
em·
pire du monde. J'eus le chagrin de me voir
forcé de lui faite cette déclaration.
Il
fallut
m'éloigner pour quelgue temp§ de Florence.
J'
apptis que le déíir de
la
vengeance avoit
pris la place d'une paffion plus douce ,
&
qu'il m expofoit
a
quelqne danger.
Combien ne regrettai-je point alors de me
voir privé de mon aGle naturel , dans le fein
de ma patrie
&
dans les bras de mon .eere
!
Je me trouvois rnenacé , dans une faifon
fi
cendre , de toutes les difgraces qtú peuvent
étre le partage d'un banni
!
auili me coníi–
dérois-je fouvent dans ce jour ;
&
je
déplo–
rois d'autant plus ma íiruation, que
11011-
feulement je
n'
avois point
a
me reprocher
de
m'erre rendu indigne de l'affeétion de mon
pere, mais qu'au contraire les marques que
je recevois coníl:amment efe
fa
bonté parer–
nelle·, me faifoient fouhairer plus ardem–
ment de pouvoir les reconno1tre
a
fes
pieds.
Devois-je empecher
i
mes
yeux, cherc