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CH!!V.
G'.n.ANIS1ssoN.
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On m'interrompt, ma chere,
al'
enrrée de
~erre
inréreffanre narration. Ne foyez point
impatiente. Je fouhairerois volcntiers de ne
l'avoir pas enrendue moi-meme.
Je
ne vous fariguerai poinr, Mademoi–
felle ,
P.ªrle récit de cene parrie de ma jeu–
neffe,
quej'ai paffée hors
d~
ma patrie, de-
puis l'age de dix-fepr ans juíqu'a vmgr-cinq.
¡
Elle contientnéanmo.lns autan'td'événements
férieux qu'il en puiffe arriver dans cerre pre-
miere faifon,
&
dans la vie d'un jeune homme
qui n'a jamais pris plai!ir
a
inarcher par des
chemins rorrueux.Mais, a:presl'ouverrure que
je vais commencer , le doél:eur Barlet , avec
qui
j'ai vécu pendanr quarre ans dans la plus
érroire correfpondance, dont
il
y air peur-etre
aucun exemJ!>le entre deux perfonnes d'un
agé
{i
différem, fera libre de farisfaire plus
particuliérement votre curiofüé. Je dois re–
connoltre
ici
les avanrages que
j'
ai rirées de
Con amirié. Dans
l'
opinion que
j'
ai de fa pro-
biré
&
de fes lumieres, je me fuis accourumé
a
ne rien entreprendre d'important fans me
faire les quellions fuivantes, dont j'éprouve
continuellernent l'urilité pour la conduite de
ma vie.
«
Quel compre rendrai-je de cette ac-
,, tion au doél:eur
?
Si je me laiffe emporter
,, par cette paffion , en ferai -je
l'
aveu au doc-
.,
reur? ou, devenant un lacbe hypocrire, ne
,, lui préfenrerai-je que le bon coté,
&
lui
,, déguiferai-je honteufement le mauvais
,,
?
AinG, le doél:eur Barlet me rient lieu d'w1e
feconde confcience. Si j'ai fait quelques bon-