nu
CHEV. Gn.ANDISSON.
8?
Mifs Grandiífon efi: venue
a
nous. Elle a
ferré dans fes bras la pupille de fon frere,
&
nous appellant fes deme amours
>
elle nous a
fait rencrer dans la chambre voiline.
U
m'a
paru que lir Charles avoit avoué, dans notre
abfence , la vilire qu'il avoit recue de M.
&
Mad. Ohara,
&
qu'il
fe
reproc,oit de s'etre
laiffé un peu emporter par fon jufre reffen–
timent. MiíS Jervins lui a rendu la lettre de
fa
mere;
&
tournant derriere lui, elle s'eíl:
appuyée fur le dos de fon fauteuil, tandis que
relifont la lettre , il a fait quelques obferva–
tions, dont je crois pouvoir me rappeller les
termes.
"Une mafüeureufe mere, done les fautes
" ont été barbarement exagérées..-. ,, Le pere
de mon Emilie étoit un mari fort indulgentr
11 avoit pardonné
a
cette malheureufe femme
des crimes que peu d'hommes fei:oient capa–
bles d'oublier. C 'étoit un mariage d.'inclina–
tion. Il étoit paffionné pour elle. La facilité
avec laquelle
il
avoit fermé les ye·ux fur fes
premiers égarements, n'avoit fervi qu'a l'en–
durcir. Lorfqu'il eut reconnu l'in1poffrbilité
ele vivre avec elle ,
il
changea plufieurs fois
de demeure, dans la feule vue de l'éviter.
Enfin, menacé de pluíieurs attentats , qu'il
Cut
le bonheur de dérouvrir , il prit le parti
de quitter l'Angleterre, pour continu6r fon
commerce dans les pays étrangers , apres
avoir eu , néanmoins , l'attention d'
aff
urer
a.
,fa
femme une h<mnete (ubíiftance.