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H
r s
T
o
1
1t
'E
On me parle ·avantageufement
de vas pro:
gres , Emilie :
&
j'
apprends que vous eres
fort bien partagée du coté de la taille & de
la figure.
O
eher,e Emilie
~
n'eíl:-il pas bien
douloureux pour moi ,. que ces 1urnieres
me
viennent
de
la bouche d"autrui ,
&
qu'il ne
roe foit pas permis G\'e vous voir ,
cf
admiret'
les perfe&:ions de ma fille , qai doivent ré–
pandre tant
de·
joie dans mon creur , & qui
produiront fí.lrement cet effet, ma1gré les
in–
dignes trnitements qu'on ne m'a poim épar–
gnés? Mais vous, fanilie, méprifez-vous celle
qui vous a portée dans fon fein ?
I1
efi biert
terrible qu avec une fortune telle que votre
pere l'a laiffée,
je
fois réduite
a
ht
pauvreté
&
a
la dépendance '
&
q_u'enfuite
011
err
pr'enne droit de me méprífel.·. Ma· fille !
ma.
chere filie!
{i
vous eres du nombre de cero: quii
méprifent votre· mere: ,
tt
vous eres élevéc
dans ces cruelles ma'.xirnes, quel fera mon–
fon:,
malgré les heureufes e[pérances que
te·
clois concevoir de mon nouveau mariage
~
Quel'le autre attente [era la mienne, que celle
d'une vie amere,
&
-d'une mort que votre
ir.igratitude ne manquera point de hater?
Une:
meren'a pas long-ternps la force de fourenir•
les mépris
~e
fa
fi!Ie :
&
dans cette triíl:e
fup–
poíirion, votre grandefonune ne vousmem:a.
point
a
couvert des juge1nens
de
Dieu:
M~1s·
f
e[pere mieux de mon Emilie , pour
fon m–
dulgente
&
malheureufe
mere.
H:.ELEN
E
OH.ARA··