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ARC
ARD
qu'ils fupprimoienc, ils nioienc la refurreél:ioh des
mores ,
&
mecroienc h redempcion parfaire en une '
connoiffa nce chimeriq,;e. Une de leurs principales
reveries éroic que le Dieu Sabaoch avoic engendré
le diable, done Abe!
&
Ca'in éco1encnés par Eve,
&
qu'il exer<joic une cyrannie cruelle dans le fep–
tiéme Ciel. lis fe fervoienc de cocrains hvres de leur
fa<jon, pour défendre lerirs impoíl:ures,
&
ils appel-
. loienr ces livres
Revelations des Prophétes.
ARCHURE. f. f. PieC!es de menuiferie qui fonc au–
devanc des meules d'un moulin,
&
qm fe démon–
tenr quand on a befoin de les rebarre.
,ARC ON.
[.
m. On appelle
Arfons
dans une felle ,
Le~ deux morceaux de bois cournés en cincre, qui
luí donnenc la forme,
&
la ciennenr en érar.
Arf on
eíl: :mili un in!humenr de quarre ou cinq
piés, taic en archec de violen , done les Chapeliers
fe fervenr pour ar<jonner la laine.
ARC,ONNER. v. a. Moc en ufage parmi les Chape–
liers , pour dire, Faire voler la laine avec l'ar5on.
ARCOT. f. m. Cuivre rouge melé avec la Calamine,
qu'•on allie avec le plomb, pour en faire ce qu'oh
appelle
Potin.
.
ARGTIQYE. adj. m. C'eíl: le nom de celui des deux
Peles du Monde ou ell: la coníl:ellacion de l'Ourfe ,
appellé en Grec
iip,m,.
Le Pole Arél:ique ell: roüjours
élevé fur notro horifon. Le Pole oppofé s'appelle
Antarllic¡ue.
Voyez POLE.
AR C T I U M. f. m. Planee done les feu1lles fom
fembl ables au !3ouillon , íi ce n'ell: qu'elles fonr plus
rondes
&
plus velues. Elle a fa cige lengue & molle,
fa
graine perite
&
fairecomme celle du Cumin;
&
fa
racine cendre , bianche
&
douce. La décoél:ion
de fa racine
&
de fa graine cuires dans du vin , eíl:
forr bonne au mal de denrs, íi on la rienc dans la
bouche ;
&
fa
fomencacion ell: finguliere pour les
brülures
&
les mules aux ralons. Elle eíl: propre
auffi aux fciaciques
&
a
cenx qui ne peuvenr uri–
ner que goute a goure, étanc priíe en breuvage
avec du vin. C'ell: le fenrimencdeDiofcoride
&
de
Gal1en.
,
ARD
ARDENT. f. m. Méreore, ou Feu foller , formé de
quelques exh?.laifons graffes, qui s'élevenr
&
s'en–
flammenr dans
I
es lieux marécageux. Pline die que
quand on en voyoitdeux,les anciens les nommoient
Caíl:or
&
Pollux ,
&
les renoienr d'un heureux au–
gure; au lieu que !'augure éroic funeíl:e qn:md il
n'en paroi!foic qu'un. Celui-la éroic appell é He–
lene.
ARDENT,
ENTE.
adj. Terme de Blafon, qui
fe
die
d 'un charbon allumé.
D 'az.,ur
a
c¡uatre bandes d'ar–
gent char,gées de charbons de Jable
,
a'rdents de
gueules.
On appelle en termes de mer
Vaijfeau ardent,
Celui qui a fon inclination a s'approcher du venc.
ARDOISE.
f.
f. Sorce de pierre cendre
&
d'un bleu
fon brun, que l'on coupe en feuilles déliées,
&
dom on fe fert au lieu ele cuile pour la couverture des
maiíons. La plus belle
&
la meilleure ardoife, done
on fe ferve a Paris , eíl: celle qui viem d'Angers. Il
y en a de rrois forres, la fine , la force
&
la quarréc
forre. La noire , la mu fle , fonr de plus de durée.
Les Arcloifieres d'Angers fonc belles a voir, mais
elles fonr d'un grand cour. En
17:z.3.
Verri Rece–
veur donna ]'avis a M. le Concroleur General d'y
écab!ir un impor. Le Siel!r Pocquec de Livonniere,
Conídler au Pré/idial,
&
fon fils , Profe!Teur du
Droic Fran<jois , drefferenc des Memoires qui dé–
rournerenc cer orage, qui euc faic abandonner les
Ardoifiere,.
ARE
ARDURE. f.
f.
Vieux mor. Colere.
Tant eft Juno plene d'ardure,
Il a auffi fignifié Amour.
Ne la doigna Narc,ijfus regarder,
Dont facha toute d'ardure.
A RE
AR'ECA. f. m. 'Fmir fameux des Indes, qui viene
a
un grand arbre droic , délié
&
rond. Le brou qui
l'envelope e!t uni par dehors ,
&
raboreux
&
velu
par dedans , comme celui du cocos ;
&
le fruir n'ell:
pas plus gros qu'une noix , mais fon noyau eil: de
la gro!Teur d'une mufcade,
a
laquelle
¡¡
reflemble
non feulemem par dehors, mais auffi par les veines
qu'on y voit quand on le coupe, Quand ce fruir
eíl: encere cendre, il a au centre ou au creur, íelon
ce qu'en die M. de la Loubere dans fon livre du
Royaume de Siam , une fublcance grifatre qui eíl:
auffimolle que de la bouillie. A mefure qu'il feche,
il devienr,,rlus jaune
&
plus du_r,
&
la fubíl:an;e
molle qu
iI
á
au creur, fe duren au/Ii. II eíl: tou–
jours forr amer,
&
poinr dégouranr. Les Siamois,
apres l'avoir ouverr en quatre panies avec un cou–
reau, en prennenc un quarrier a chaque fois ,
&
ils
le machenc avec une feuille de Betel. On la roule ,
pour la merrre plus aifémenc dans la bouche;
&
on
mee fur chacune ranc foic peu de chaux , faite avec
des coquillages,
&
rougie par artífice. C'eíl: pour–
quoi les Indiens portent roüjours de cerre force de
chaux dans une fon perite raflc:: de porcelaine,
&
en
mettenr íi peu fur chaque feuille, qu'ils n'en con–
fumenr pas beaucoup en un jour, quoiqu'ils ufent
fans ce!Te de !'Areca, qui lorfqu'il elt encere cen–
dre , fe confume encieremenc a mefure qu'on le
mache. Le fec laiíle roí'1jours q'uelque marc. L'effet
fenfible de cerre force de noix
&
de la feui1le de Be–
tel , eíl: de faire beaucoup cracher , íi on n'aime
mieux en avaler le fue. On ne dome poinr anx In–
des que !'Areca n'em¡,orre tour ce que les genfives
peuvenr avoir de mal fain,
&
ne fo rcifie l'eíl:omac,
foit a c.iufe du fue qu'on avale quand on veut,
&
qui peuc avoir cecee verm, foir
a
cauíe des humidi–
ris fupe rfü1es que l'on crache. Comme ['Areca& Je
Berel fonr cracher rouge, méme indépendammenr
de la chaux ro.uge qu'on
y
mele, ils laiffenr une
teinrure vermeille fur les lévres
&
fur les...clenrs.Ell e
fe pafle fur les lévres ' mais peu a peu· elie s'épaif–
fir
fur les dents jufqu'a la noirceur; ce qui ob!ige
les gens qui fe piquent de proprec¿ a noircir leurs
denrs , parce qu'aucremenr la craffe dé !'Areca
&
du Betel, melée avec la b!ancheur narurelle des
denrs, fair un effec défagreable , qui eft remarqué
dans le menu peuple. Les Indiens , qui fom leurs
délices de cecee drogue, s'en abíl:iennem ordinai–
rement loríqu'ils íonr dans l'affiiéhon ,
&
meme
lorfque les Mahomerans fonc leur jeí:me. les Sia–
mois l'appellenc
Ptou
en leur langue.
A R E GE R , s'AR!GER, v. n. P· Vieux mor. S'ar•
ranger.
Et s'aregerent li couroi,
Moult bellement l'un de lés l'autre.
ARENER. v. n. On feferr dece moc en parlancd'u–
ne pourre ou d'un plancher qui s'affai!Te
a
caufe du
trop de charge qu'il a.
AREOPAGE. f. m. Sénat d'Arhénes , qne l'on éra–
blit pres de cerre Ville , fur le haur d'u ne colline
vers l'an
2
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du monde. On áenr qu'il foc appellé
ainíi du mot
t
1 ,~ ,
qui eíl: le nom que les Grecs
donnoienr a Mars, & de ...~,.,,.,, Colline, a caufe que
ce Dieu
y
fue accufé le premier par Nepcune , dom
il avoir cué le fils appel lé Halicrohorius. Ceux done
ce Sc:nac éroic compofé, éroicnr perpetuels
&
les