AR
B.
1
qüe fur
le
verr, avec une cote rouge en lettr
mi–
heu ; que
I'
écorce du rronc eíl: faite
a
écail!es ,
rougcirre
&
apre a manier ; que les fleurs de cec
.irbre qui fom blanches
&
petires,
&
femb lables
au Mugu-ec ,- riennent !'une
a
l'a-ucre; que le fruit
qu'il porte eíl: rond
&
grand comme une Corme ,
verr d'abord , enfuire jaune
&
enfin rouge_iorf–
qn 'il a atteim fa maturiré ; qn'il eíl: fans noyau,
- &
fair enviran comme
1
une fraife ; qu'il a un
gouc _apre
&
fade'
&
pique la langue
&
lepa–
lais , d"une cerraine fubitance dom il eíl: converr
qui femble erre des aretes. Ol!elques - uns fonc
de· l'eau de feuilles d"Arbouíier,
&
la donnenr
a
ceux qui fonc frappés de la eelte , comme un re–
mede rres-fingulier, en y melanc l'os du cc:eur d'un
Cerf. En Latin
A rbuctts.
ARBRE
{.
111.
Le premier
&
-le plns grand des Ve–
gecaux ' qui poufle de groffes racines ' une groífe
rige
&
de gtoífes branches. On en voir un nombre
prefqne infini de difforences efpcces , fruiriers ou •
amres. Chacun a fon nom parnculier, &il eíl: parlé
de la plílparr dans leur ordre alphabctique. 11 y en
a
pounanr quelques-uns qu'on n'y f<;auroir merrre,
a
caufe qu'ils n'onc poinr d'aurre nom que celui
que leL1r fait donner quelqne qualiré exrraordi–
naire qu'on découvre dans ces Arbres , comme
un
cerrain Arbrifleau qui croí'.r dans les Illes de
!'
Amerique ,
&
qui eíl: nommé par les Habirans,
.A;·bre de Bareme.
Ses feuilles ne differencde celles
de la Sauge, qu'en ce qu'elles font un peu plus
jaunes , plus épaiíles , plus farineufes ,
&
qu'elles
n'om pomt d'odeur.Lorfqu'on en arrache quelqu'u:.
ne, il forc. de l'arbre
&
de la queue de cene fenil–
Ie une goure d'une liqueur vifqneufe , quoique
tranfparente , jatme comme de J'ambre , un peu
amere , all:ringenre au goílt
&
fans nulle odeur.
Cene liqueur gueric en moins de vingt - quarre
heures tomes les playes nouvel!emenc faices fans
qu'elles viennenc a fuppuration. Elle nettoie auíl'i
&
guerit en peu de cems les vieux ulceres. On
prend foin de l'an?aífer,
&
on ne l'eíl:ime pasmoins
que le Baume du Perou. On la conferve dans de
perites phioles.
II y a dans la Guadeloupe un amre Arbriíleau,
qui croic gros
&
hauc comme un Coignaffier,
&
qu'on a nommé
Bois
de
Chandelle
a caufe qu'il
eíl: tour rempli d'une gomme gralfe , qui brllle
comme de l'fiuile. L'odeur qu'elle exhale eíl: fon
~gréable;
&
plus le bois de cet arbre eíl: vieux, plus
il
fent bon. Son écorce eíl: noire
&
rude ,
&
il
a
fes feuilles deux fois auffi larges que celles du Lau–
rier, plus épaifles
&
plus graffes,
&
arrondies par
le haut. Ses branches fonc
tortues , noueufes
&
mal difpofées ,
&
quoiqu'il en ait fouvenc qud–
ques-unes de ponrries ,
&
que meme la moitié de
l'arbre le foit quelquefois , le reíl:e demeure verc,
&
garde une bonne odeur , en force que le creur
efl roíljours incorruptible. ll fleuric
&
pouífe
fa
grai–
ne comme le bois de Sandal,
&
ne fe trouve que
le Ion~ de la mer. Les Sauvages expriment le fue
de la !econde écorce,
&
le rerenant dans du cocon,
ils le diíl:il ent dans les yeux enflamés
&
chaffieux,
&
ne manquem poim a les guerir.
On rrouve clans la meme Ille un aurre Arbre ,
qui croít gros
&
haur comme µn grand poirier ,
&
dom la racine ptoduicun effet des plus furpre–
nans. Le b01s de cet arbre qui eíl: aífés dur
&
jau–
ne, eíl: excrememem torm , ce qui eíl: caufe qn'on
ne f<¡auroit l'employer dans les batimens. Il eíl:
fort
chargé de feuilles, qui fonr prefque femblables
a
celles des pois communs. Elles fonc au/li larges
&
trois
a
trois for chaque quene ;. mais elles .font
Tome
l.
ARB
plus épaiítes, veloutées,
&
d'un ven de mer. ~ant
a
li!- racine , lorfqu'on !'a tirée de la rerre , on la
dép0tlille de fon écorce qui eíl: fort épaiffe ,
&
a–
pres qu'on !'a bien pi!ée jufqu'a ce qu'elle devii:n–
ne comme du tan moulu , on la met dans des facs,
qu'on lave dans une riviere •, en force que l'eau
prenne la couleur du tan. Des que les poiffons onc
goucé de l'eau rou/lie de ce fue , ils momrent leur
rete ,
&
comme s'ils
fe
fenroienr rouc brulés , ils
viennent gagner le rivage
&
faucer
a
cerre oLt ils
expLrent, apres avoir quelque ·cems nagé fur ledos,
fur le venere ,'de coté
&
de eravers , avant que de
fe réfoudre a forcir de l'eau.
L'Arbre appellé
Croes
de Chien,
a
caufe qu'il ac–
croche
&
arrete
les Chiens couc courc quand .ils
vonc chaífer , pouíle des branches qui fe tra111enc
jufques fur les plus hams Arbres de cene meme
Hle. II eíl: armé de petices épines faices en forme
de crochecs. Ses feuilles fom afies femb!ables acel–
les du Prunier, mais il en a pcu.' Il pon; des fruics
jaunes , gros comme de perites prunelles, jecre une
gomme rouge
&
aífés dure. Les Habitans fom des·
ccrceaux de fon bois.
Il croit au!Ti en p!uíieurs endroits des Ifles de
l'Amerique, mais particulieremem for les roches
&
dans les lieux fecs
&
pierreux, •m Arbre
{¡
cendre,
qu'il fuffic de le branler p
our faire caffer fes br?.n–
ches.Sahauceur eíl: de deux
piques.Il eíl: gros cornme
jambe depuis le bas jufqu en haut ,
&
l'extremité
de fes branc~es qui fopt forc conrees , ea plus
gro{~
fe
que_ le m1heu. A
1
bouc de chacune, il porté
une vmgc:une de flenrs blanches , d'alles bonne
odeu.r,
&
qui fonc femblabb
a
celle's du Jafmin ,
quoiqu'elles foienc bien plus grandes. A la chu–
te de ces fleurs ,
&
au meme endroir oú elles rom–
bent , il croit quinze ou vingr feuilles longues de
deux piés
& .
larges de quacre doigrs qui
finif–
fent en poince. En incifanc cet Arbre en pluíieurs
e~droits , on en fai t forcir une·grande quantité de
la1r ,
&
c'eíl: de
la
que les Habirans. l'onc appellé
.Ar/Jre
L aiteux ,
mais comme ce lait eíl: forr cau–
fl:iqne , on uéglige d'en avoir, parce qu'il eíl: dan–
gereux.
Tous les voyageurs parlenr encore d'un arbre qui
cro1t dans les Ancilles en grnnd
abondance , le
long de lamer , aux lieux les plus f-ecs
&
les plus
arides,
&
que les habicans nommenc
.Arbre aux
favonnettes
,
a caufe qu'il~ fe fervenc de fon fruir
au lieu de favon. Ce fruir eíl: jaune , gros
&
rond
comme une cerife ,
&
vienc par grappes. II a une
fubil:ance claire
&
gl uame comme de la gomme
Arabique qui n'eíl: pas enc?Ie figée. Son noyau eíl:
no1r
&
rond , de
la
gro11eur d'une moyenne baile
de piíl:o!et ,
&
d'un goílt meilleur que celui des
avelines. On en faic. des chapelers plus be:iux que
l'on n'en pourroit fa1~·e ~'ébene. Cer Arbre poulfe
un gros cronc
, ordinairemenr de deux ou trois
piés ,
&
fe fourche des
fa
racine , en forre qu'il
fe
fépare en _pluíieurs branches , chacune defqnel!es
f~1t un affés b_el arbre , ha~r d 'un ti pique ou d'i;ne
pique
&
dem1e. II a une ecorce grife
&
rucle ,
&
fon bois eíl: blanc
&
auffi dur 'que
dn
fer. Ses feuil–
les re_flemblenc
a
celles du Pecher
>
&
pour fon
fnm 11 eíl:
íi-
amer, que pas un oifeau n'en man–
ge. ll faic brouer
&
écumer l'eau , cornme fait le
favon,
&
a la verru de dégraiffer
&
de blanchir le
linge : mais il ne faur pas s'en fervir fouvenc , par–
ce qu'il le brt!le en le dégraiffanc.
II cro1t un aurre Arbre' aux Indes dans les tilon–
tagnes de la Province de Nicaragua,
qne
l'on ap–
pelle
A rbre des jiJttdttres.
Ses feuilles pil ées
&
ap–
pliqué.es·en forme d'emplatre, cónfo]idenc en pet.J,
G
ij