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.au cicre des pííl:oles d'Hpagne pour avoir cours for
Je pié de dix livres, le double Louis ,
&
le dem1-
Louis
a
proportion. On y éleva d'tú1 coté la tete du
Roí avec fon nom,
&
de l'autre, une croix can–
tonnée de quarre couronnes
&
de qnacre fleurs de
lis ,
avec cene Leoende,
Ch,iftu srerz.nat, v incit,im–
perat .
On fabriqu~ auíl'i des Louis d'a-rgenc l'année
foívante, les uns valant foixance fols ,
&
les autres
trente , quinze ,
&
cinq fols. On y éleva de meme
Ja tete du Roi d'un coté ,
&
de l'au rre l'écnffon des
Armes de f rance ,· avec ces mors pour Legende ,
Sit nomen D omini benediEl:um.
Les Louis d'or &
d'argenc ont été expo[és pour diff~reüs pri~ en dí–
vers cems , & on ,en a pluíieurs fo1s change la mar–
que,en force que les Louis d'or onr cours aujourd'hui
pour "!uarorze francs,
&
ceux d'argenc pour foíxan.
re
&
douze fols.
Il
y
a un O rdre Miliraíre, appellé
Defaint Louis,
que le Roí Louís le Grand a érabli en faveur de
Ces Officiers de cerre & de mer,
&
done il s'eíl: de–
clar é C_hef Souverain, Grand Ma1rre
&
fondareur,
par fon Ed-ir de Créarion du mois d'Av ril
1693.
en
ayanr uní & incorporé la Gra.nde Mairri[e i la
Couronne, fans qu'elle en puille ecre jamais [épa–
rée par quelque occaíion q\'le ce foic. On n'y peur
écre re<_;u que
l'on
n'ait [ervi avec dííl:inél:ion
pendam dix années. Cet Ordre de fainr Louis eíl:
compo[é de huir grands Croix , de vingr-quacre
Commandeurs , & d'un nombre indérerminé de.
Chevaliers [elon qu'il pla1r
a
Sa Majeíl:é d'y en
admecrre. Dans le meme rems de fon Iníl:itmíon ,
Elle en ,nomma cent vingr-huir, ourre les grands
Croíx,
lle
les Commandenrs , au[quels
ele
diíl:rib.uée
tous les ans par peníions inégal es la Íomme de rroís
cens mille livres, done l'Ordre a éré dótté en biens
& revenus puremenr remporels. lis porcenr rous
.une croix d'or , [ur laquelle l'Image de fainc Loms
eíl: attachée , mais les grands Croix la porrenr atta–
chée
i
un large ruban couleur de feu
&
en écharpe,
&
onr une croix en broderie d'or for le Juíl:e . au–
éorps
&
[ur
le manreau. Les Commandeurs porrenr
auffi le ruban couleur de feu en écharpe , mais _fans
croix en broderie d'or for le
J
uíl:e-au-corps ni for
le manreau ,
&
les limpies C hevaliers onr [eulemenc
la croix d'or acrachée for l'eíl:omac avec un pecic
ruban couleur de feu. Il y a pre[enrement; plus de
quarre cens Chevaliep de fainr Louis, le Roí en
ayanr encore nommé un forr grand nombre au
mois de Février
1694.
le[quels anronc pare aux pen–
íions ,
a
mefore q ue la more des premiers en laiffera
quelqu'une vacante. En cecas, les grands Crnix ne
pourronc erre .cirés que du nombre des Comman–
deurs,-ni les Commandeurs que du nombre des Che–
va1iers , le tour p~r choix, & comme Sa Majeícé ju–
gera
a
propos, fans qu'elle s'oblige d'ob[erver l'or–
dre d'ancienneré .
LOUP.
r
m. Animal farouchequi virdans les bois
&
rellemble
a
un gros marin .
ll
a les yeux bleus &
érincelans, les dencs rondes , inéoales, aioues &
r
'
!'
"
"
1errees , ouverture de la gu eule grande,
&
le col
[i
courr qu'1! ne le peuc remuer, ce qui l'ob!ioe
•a
rourner tour fon corps quand il vem reo.arde~ de
coté. 11 a
1
'odorar exquis ,
&
on rienc q~e facer–
vel le cr
t
&
décro1t felon le cours de la Lun e.
~ and le lonp eíl: dégoüté, il
[e
purge avec de
l'herbe ou du bl é en verr. La cerre glaife luí fer r
;w/Ii
de remede , comme quelqnefois ell e lui [ert
d'a)imenr. C'eíl: le plns gouln
&
le plus carnaílier
des animaux. Ainfi les loups fe mangenr ]'un l'au-
, rre quand la faim les pre/fe. Ils vonr
a
la chaffe for
le foir duram les brouilhrds ,
&
s'ils onc qu elqne
uv1erc::
a
paífer, ils la rrav erfrút
a
la fite fe pre-
1-0 U
nant par la queue a-vec
les
denrs, de peur que lá
force du couranc ne les enrrafoe. Lorfqu'ils onr -
rec;u quelque blcffure qui les faic fai gner , ils fe
veanrrenc dans la boue ,
&
par ce mayen arrecenr
leur fang. Ils fonr gris quand ils fonr jeunes, &·de–
v1ennem blancs dans kur vieil1effe. Le nombre des
ans les rend foj ers· i la gonete
&
a
la rage,
11
n'y a
pomt de loups en· Anglererre , mais les regions
Seprenrrionales en fonr pleines ,
&
ils y fom beau–
coup plus 'méchanrs qüe dans les·aurres pays. On
leur donne le nom de
Loups blf/n cs
dahs la Laponie
i cau[e que leur couleur tire dav antage for le blanc.
lls onr auili le poi! plns épais , plus gros
&
plns
Jo~g. Les Rennes phvés qu'ils vonr a-tFaquer,
fo
defendenr cohrre eux avec leurs comes,
&
ce qu'il
y a de forr íingulier, c'eH: que le Loup qui eíl: rres–
foup<_;onneux
&
rres-défianr, & qui prend
tour
ce
qu'il voit pour un piege, ayanc remar<J_ué que
ks
Lapons
o,nt
accoummé d'attachet les Rennes
a
des
pieux quand ils les veulenc rraire, n'approche poinc
d'un Renne arcaché ainÍI avec une corde,<lans l'ap–
preheníion
oú
il eíl: que quelqu'un ne fe foic ca~hé
pour le ruer, rp.ais íi-roc qu'il le rrouve déli:é , il
[e
·jette deffi.1s
&
le dévore. Le·s Loups recherchenr fur
tout
les perirs enfans & les femmes preces d'accoll–
cher, qu'ils reconnoiffenr.i l'odeur, & c.ela eíl: cau[e
que les Uipons fonr roujours efrorret les femmes par
quelque homme armé·. Les jeunes Loups fe p,euvenr
forcer, mais non pas les vieux , qui ont une vigueur
merveilleufe,
&
qui peuvenr courir trois jours &
rrois nuirs pourvC1 que l'eau ne.leur manque pas.
Il
y
a des
Loups mdtins,
qui ne viveor que de char·o'–
gne,
&
d'autres appellés
Loups levriers
,
a
cau[e de
leur legerecé. Ils fonr rous deux foft granas & ra–
blés ,
&
onr une gueule épouvanrable
a
double
rang de croes qui rranchent comme l'acier. lis fom
plus ru[és qu_'aucun animal,& vont d'ordinaire deme
en[embl'e. Le plus fort frappe de fa queue les por- .
res de, payfans pour faire forcir les chieas ,
&
prend la fuite auffi-tor, pendanr que le Loup lev,rier
eíl: au guec pour les amaper dans le rems qn'ils
forcenr.
Loup cervíer.
Animal fauvage qui a
la
vue cres–
bonne, ce qui !'a faic prendre par quel-ques-uns
pour le lin x. Il ne vic que du gibier q~'il fnrprend.
Il habite ordinairemenr dans les Moncagnes, &
eit
plus grand qn'un Renard. Borel donne au Loup
cervier la fi gure d'un loup tacheté comm.e un Leo~
pard,
&
dir qu'anciennemenc on l'appellóir
Raphius,
ce que Bochare faic venir de l'Hebreu
Rh,uim,
qui
íignifie Affamé. Selon Nicod , c'eíl: un Chacfauva–
ge auffi grand qu'un Leopard. Il a les piés divi[és
comme les Lions, les Ou~s, ·les Tigres, & Jalan–
gue couverres de poinres comme celle des chats &
des lions. Ses oreilles qui font ' rour-i-falr fembla–
bles i celles d'un char , onr an hauc une houpe d'un
poi! forr noir, Il a le dos roux avec des caches noi–
res, & le venere
&
le dedans des jambes d'un gris
cendré, marquecés des memes raches , mais plus
íéparées & plus grand'es. On a remarqué que cha–
que poi! eíl: -de m:~is conlem;s dans
fa
lon~~eur. Sa
racine eíl: d'un gns brun, fa parne du m1!,eu pref–
que rouffe ,.
&
fon exrremicé blanche. Leurs e[pe–
ces fonr differences , ainíi que leur p-oil, felon les
lieux d·m1 ils viennenr.
L-oup ga,ou.
E[pric dangereux que le Pcople croic
courir la nuit dans les rues ou par-les champs, Ce
n'eíl: eh effer autre chofe qu'un fou mélancolique,
,& quelquefois furieux qui court la nuir dans les·
routes ,
&
bac rous ceux qu'il tenconcre..
~el–
ques- uns--..prérendent _qn'il y aic de vrais Loups
garous , [s:avo1r · des Lonps qui font ex1-,emement