FOE
elle pent agir fur tomes les parries comme, [ur un~,
feule. Dailleurs, fi chaque partie de l'ammal fe
faifoit!'une apres l'amre , celies qui [eroienc for–
mées les premieres , [eroient" un oblta~!e a
la
con–
·formation des amres ;a caufo des paílages , allon–
gemens
&
infercions div_er[es
&
fouvenc reciprn–
ques des arrides,
&
ainli de plulieurs amres· cho–
'fes de cette forre. Le cerveau , par ·exemplc , o~ la
tete écanr compo[ée de canc de veines
&
d'arceres
qui onr commnnication avec le foye
&
le crenr, ne
f~auroit erre formée que le creur
&_
le fo ye ne [e
forment aulli.
11
eíl: cerrain qu'il ne s'eíl: encete
trouvé aucun Freri.1s oú l'on aic pu ob[erver le
cceur ou quelqu'autre parrie formée , fans que les
autres parties le fuffent;
&
li dans un Embryon de
·cinq ou lix jours on ne remarque que trois perites
e[pe,c·es de bouceilles av ec div~rs filamens ;_ c'eíl:
plmor une marqLre que la conformanon
[e
fa1c _en
meme rems, quoi que la diíl:inll:ion des parnes
ne foit pas encere li manifeíl:e. La femence ératlt
animé.e , il ne faur poinr chercher le momenc m\ le
Frerus commence d'avoir une ame , puilqu'il n'eíl:
jamais fans elle·.
11
y a grande apparence qu'il en
eíl: du Frecus cbmme d'un fruir, qui jouir de la me–
me nourriture , de la meme vie,
&
de la meme
·ame que la plarite canc qu'il y eíl: adheranc .,
&
qui en rombam emperre une portien de come l'a–
'me, qui eíl: e·nfoire une ame par foi. Oans tour
te rems que le Fretus eíl: continu a'vec le-corps de la
mere par les vaiffeaux umbilicaux , il [e nourrit , vit
·&
poffe'de une pbrrion de !'ame , de la meme forte
que les autres parcies du corps de la mere ;
&
lor[–
qu'il en eíl: décaché par la rupcure de ces vai[–
feau'X , il ·empom:: avee:: foi cette particule d'ame,
qui eíl: alors une petii:e ame par ell_e-meme. A · l'é•
-gard de !'ame raifonnable, comme elle
efl
mcor–
·porelle
&
indivilible,
&
l'ouvrage immediac des
'tnains tomes pniífantes de Dieu , elle ne décou–
le poinc avec la [emence,
&
il n'y a que lui qui
f~ache le cems auquel elle eíl: créée
&
infoíe dans
le corps, P,onr découvrir la merhode que fuir la
·nature lorfqu'elle fo,rffi'e un animal d'un
reuf,
il n 'y a qu'a. conliderer un a:uf de paule avanc
&
clurant l'incubation. Avanr l'incubat
ion,oh tronve
'CÍans
¡;
mnique dn jaune de l'reuf ; u.ne perire
tá–
·che blanche en forme de cercle que l'on nomme
cicatrice ,
&
qui a
de
la reffemb!ance a une perite
lenril!e. Duranc l"inc~1baoon , la i;:icatrice fe dilate
·en certains cerc!es le premier jour,
&
le fecot1d jour
on y ob[erve une certaine liqueur
el
aire
&
luifailre
plus pur qu'aucun criíl:al, ce qui la fait app.eller
Gelée. Les deux jours fuivans , on apper~oit dahs
cerre gelée une ligne de farig veúneil,
&
le point
faillanr au milieu de la gelée qui eíl: ~e commence–
lnenr du creur. On découvre en[uire amour de ce
poinr quelque chofe de grollier
&
de blancharre
eh forme d'uh ¡rerir nuage divi[é en deux parties.
La plus grande faic la hlariere de la rete oú l'on
·remarque quacre perites vellies, qm fonr le csrv eau,
le cervelec,
&
les de ux yeux. L'amre parrie, qui
eíl: plus perite
&
all-de!Tous , repre[enre la qnille
d 'un vailleau,
&
donn·e l'épine au dos, d'olJ l'on
voit forrir peu
a
peu les bras
&
les j;¡mbes. Enfin
les vifceres s'attachenr 'fuccellivemenc a
;x
Vai[–
feaux , qui renfermenc le fang,
&
fonr le
F
rerus par–
fai t. Dans les femmes, apees le rroiliéme mois de la
gro!Ieffe,
&
vc:rs le commencemenr du quarriéme.
les princip?.les parries fonr achevées en ce rems-la.
On di r ordinairemenr que les rna!les fonrplíhorfor–
mez que les femelles , mais on voit le conrraire,
par les brures,qui (ont plulieurs petirs de l'un
&
de
l'amre fe xe ,
&
les mc:rrenr has rous en
meme
Tome I,
F C)
E
terns
&
éga!emenr parfairs. I1 y a
erais
re
ífcln
b lances a obferver dans
b
forrnarion du F<l!
ti.ls,!'une a l'égard de l'efpece , un homme engendram
un homme , l'autre pour le fexe, que,e Fretus eíl:
male ou feme lle, ce qui ·arrive , en ce que la ver–
·tu
feminale du maie ou de la
femelle prend le
cklfos for l'autrc: ,
&
la tro1fiéme , quand le Fretus
r~femb !e au pere ou
a
la mere , en rour' ou en par–
ne,
&
cela viene de l'unian des deux eíprits gc:ni–
raux , qui venanc a d~velo pper fucceílivemenr les
vercus formarives confo[es, déterininenc la forma–
tion. L'reuf a deux cuniques , !'une interne qu e l'on
-appelle
Amnio,
,
&
dans laquelle le Fa:rus eíl: for–
mé
&
demeure.
~1
y a dans certe rnnique inrerne
nn~ hqueur hmp1de , plus
01.1
moins b!ancharre ,
qm n'eíl: ni l'unne ni la fueur du Frerus , ccmme
l'onr prérendu les Anciens , mais· qpi en eíl:
!(:)
fue
11ourncier. L'amre mnique qui eíl: excerne,
&
qu'on
·nomme
Chorion,
enveloppe tome la conceprion . Si–
to r que le Frerus eíl: form'é , il fur vienr a cene rn–
nique excerne , fur-tom a l'égard
de
l'homme, une
maffe de chair qu'on nomme l'
A rrierefaix .
Elle
[e
forme du fan g qui s'épanche
&
fe coagule hors des
va1ffoau x umbilicaux du Frerus, qui s'étendenr
ju[,
qu'a l'exrrémité du Chorion ,
&
onc leur inferrion,
ranr la veine que l'ai-rere , dans certe malle. Ourre
'cela la veine umbilicale jerre dans le: C horion
&
dans !'amnios , plufieurs rameaux done les embou–
chures fonr ouverres dans la cavité de ces cuniques,
·qui eíl: tofrjours remp!ie d'une humeur rres-limpide.
C'eíl: par le moy_en de cerre m:1lie que le_Fa:rus
eíl:
e rraché a la marnce. ~ and le Fc:erns eíl: formé , il
fe nourrir par lu bouche en avalanr ['humenr !im–
pide
&
albngineu[e , qui
di:
renfermée dans
1'
Am–
nios
ot1
elle rombe de la marric"e au era vcrs des
membranes. Cerce liqueur
fe
change en chy!e dans
l'eíl:ornac ,
&
produit dans les iilteíl:ins les excre–
mens que l'on appelle le Meconium. Le Fa:tus ne
fe nourrir pas [enlemenr par la bouche, il re~oit en–
·core par le nombril amane d'alimens qu'il en a be–
foin pout
fa
nutririon c:nriere. La matiere albugi~
nenfe dom ohr vienr de parler , exude dans la ma.,.
trice pour nourrir l'ceuf clans lequel le Fa:ms com–
'ménce a fe former ,
&
en fuire peherranr
le Chó–
rion
&
l'Afnnios, elle fe filrre pour nourrir l·e Fre- –
ms
par la bouche,
&
éranr porrée d'un amre coté
~
l'arrierefaix , elle eíl: reprife par la veine umbili~
cale avec le fang que- les -arreres onr pouÍ'f-é. De
H
elle paíle dans la veine-cave du Frerus ,
&
fe
dunge fuccellivemenr en fan g parfaic. I1 eíl:é vident
que le Frems ne vic pas de la vie de la mere, en re–
cevanr d'elle des e.fprits viraux
&
du falle, , mais
qu'il vic d'une vie propre
&
parriculiere , e-:i_
fe
fai–
fM1t
lui
0
m°bne , pour la fuíl:enter , dü :fang
&
des
eíprirs avec le fue hourricier. Ainfi le pouler dans
-l'reuf vic d'une vic propre, fans avoir befoin de la
poule que pour en erre couvé ,
&
recevoir la -cha–
leur requife , afin de reveille la verru genirale . qui
eíl: cachée dans l'ceuf.
Ürl
dir que le fcrrus ne vi r
les¡n-emiers mois que de la vie des pl anres , parce
qu'il ne
fait
alors que fe 'nourrir
&
croirre ; mais
-qu'il vir d'une vie animal·e dans les derniers mois
¡nrc'e qu 'il fe inem, te q"ui fuppofe quelque per–
ceprion fenfoelle , quoiqu'en e/fer il dorme plurót
d-ans la marr:ice qu'il ne veille. La marrice s'aug–
menre a ptoporrio·n que le Frerus y deviene grand
Elle s'épaiffic meme cellell1eñr en
[e
dilaranr , gue
vers les derniers mois elle a deux doigrs d'épailieur.
Le Fretus devenu rrop grand fe conrourne,
&
com~
men~ant par
[e
renverfer la tete ' il rache
a
Íorrir
de fon propre mouvemenc. Les efforrs qu'i! faic
fonr fecondés-par l'b travail de la mere, gni dans
N
nn ij