CYN
tres veulent que la vie trop libre ,
&
comme cani–
ee , que pratiquoienc les Í:Y,niques , les ait fait
oommer ainíi. Ils fe mocquo1ent de laMuíique,de la
Geomecrie , de l'Aíl:rologie ,
&
meme de la Dia–
leél:ique
&
de la Phyíique , pour ne cultiver que la
Morale,
&
cette Morale étoit alfés excraordinaire ,
puifqL1'en pofanc pour fondemenc, ~e tous les
biens apparciennenc
a
Dieu ,
&
que l'homme fage
eíl: fon image
&
fon ami , ils concluoient que cet
,110mme fage
fo
pouvoit fervir de tom ce qui eíl:
dans le monde comme d'une chofe qui écoic
a
tui ,
parce qu'il n'y a ríen qui ne d<!live ecrn commun
entre amis. 11s regardoient enevre comme indiffe–
remes pluíieurs aél:ions deshonnetes
&
l?leines de
falecé ;
&
prétendant que toutes les aél:10ns natu–
relles écoient bonnes par elles -memes , ils ne
croyoient poim devoir avoir home de les faire pu–
bliquement. lis avoieht d'ailleurs une maniere d'a~
gir extrememem aigre ,
&
vouloienc qu'un homme •
commen<¡at
a
émdier la fage!Ie par
u1'
fort grand
mépris de lui-meme ; de force que pour l'accol!–
tumer
a
ce mépris , il y avoic plus d'infultes que de
remontra11ces dans leurs le<¡ons. Diogene diCcip!e
d'Amiíl:henes, Menippe, Oneíicrate, Monime de
Syracufe, Crates de Tpebes , Hyparchia
fa
fc:m~
me
,
&
pluíieurs aucres
fo
fom diíl:ingués dans cec-
ee Seél:e.
·
~YNOCEPHALE.
f.
m. Animal fabuleux que les
:P,gyptieqs onc tenu pour Dieu ,
&
qu'ils onc eu
'en grande veneration fous· le nom d'Anubis. Ils lüi
donnoienc la tete d'un chien ; ce qui !'a fait appel~
ler ainíi. On a trouvé , felon P line , des hommes
dans l'Ethiopie , que l'on nommoit au/li
Cynoce–
phales
,
parce ~u'ils avoient la tete de chien. Ils
. ne vivoient que de lait.
~YNOGLOSSE.
f.
m. Plante
q:i.i
a les feuilles ve–
lues , couchées par tetre ,
&
femblables au grand
plancain, mais plus perites
&
plus étroites. Elle n'a
~ucune tige ,·
&
croit aux lieux fablonneux. Il y
a
un autre Cynoglo1fe , qui ·eíl: le
Lingua canis,
ou
Langue de Chien
des Apothicaires. lis s'en fervent
~u liett'de Cynoglolfe ,
&
cette plante a pluíieurs
riges qui ont quelquefois plus d'une coudée de
hauc. 'Elles prod.uifenc
a
la cime pluíieurs rameaux
qui portent des fleurs rouges fem~lables·
a
celles
-de l'Echium, apres qudi furviennent cenaihs pe–
tits g!omerons fort induíl:rieufement compofés, qui
:s'attachenc aux habits de ceux qtii pa/Ieñt. On fe
fetc p:uriculierement de la racine de cette plante,
Cette racine re!Iemble en couleur
&
en groíl'eur
a
celle du Symphimm,
&
jette une odeur a!Ioupif–
fance , dom l'ufage eíl: merveilleux pour les flu–
xions ac~es
&
tenues. E)le fert de bafe aux pillules
de Cynoglolfe, qw fortc excellences·pour concilier
le fommeil , &ter les fluxions
&
appaifer la toux;
&
pour cela , apres q1fon l'a fait feche,r , on la
broye avec la femence de Jufquiame,
&
enfin les
ílutres Simples féparémenc. Le moc d¡::
Cynogloffe
.viene du Gréc
,,,,..;m, ,
qui íignifie
Langue,
comme
qui diroit, ,,, ...
,i,
,>,oí,,« ,
L angue de chien.
~
Y NO C R:A M BE. f. m. Arbri!Iean qui jette de
grands farmei1s puancs, pliables comme l'oíier
&
fort diffici!es
a
rompre. Sa feuille eíl: femblable
a
celle dn lierre, mais plus molle
&
plus poinme au
bout,
& _
a une odeur pefante
&
facheufe. Le jus
qu'el!e rend eíl: jaune. Il produit des gou lfes com–
me
la féve , longues d'un doigt
&
fai tes en fa~on
de vellie. Au.-dedans de ces gouffes eíl: une graine
dure, perite.& noire. Diofcoride qui en fait cecee
defcription , ajoute que fes feuilles incorporées en
zraiífe, fom mourir les chiens, les loups , le¡ re-
CYN
CYP
nards
&
les pancheres , s'il arrive qu'ils en man~
gem. ~elques-uns appellenc cene planee
lñcrCH•
ria/e m ále fauvagc
,
a
cau[e qu'elle reílemble forc
au mal e de la vraie Mercuriale. Pri[e en breuvaae,
elle lache le vemre·,
&
évacue le phlegme ,
h
hi–
le
&
les amres feroíicés. Ce mot viem du Grec
"P"."/3~
,
Chou, comme qui diroit '-"" '
,.,,t.f</3•,
Chott
de chien. Galien dit qu'il y en
a
qui l'appel!enc
""''f'-'{",
a
cau[e qu'il fait mourir les chiens fubi–
temem ,
d_e
f<Ó{" ,
qui veut dire quelquefois la.
mort.
CYNOSORCHIS.
f.
m. Plante qtú a fes feui!les
femb lables
a
l'Olivier lorfqu'il eíl: encore cen–
dre, rant cel!es qui environn ent fa rige, qui eíl:
haute d'un palme , que celles qui font éparpillées
for .rerre. _Ses fleurs font rouges. Le Cynoforchis
-croit aux heux [ablonneux
&
pierreux ,
&
produic
des racmes bulbeu[es , longuettes , écroites comme
une olive,
&
cloubles. La plus haute de fes deux
bulbes eíl: pleine
&
charnue,
&
la plus ba!Ie·efr
¡>lus molle
&
plus i:idée_. Ses racines étant cuites
fe mangent comme on fait les bulbes, On tiene
~ue
1-a
y lus gro!Ie racine man.gée par les hommes,
fa1t qn 11s engendre he des males ,
&
que l'autre
mangée par les femmes faitengéndrer les femelles,
Il y a une autre e[pece de Cynoforchis -furnom–
mé
Sérapias,
dont les feui,lles font femb!ables
a
celle5 du porrean. Elles fom pourtant plus larges
,
longues
&
graíles,
&
fortent tomes replilfées des
concavités de la rige. Ses fleurs font prefque rou–
ges ,
&
fes racines fem-blables
a
l'aucre Cynofor-–
dlis, dom elles onc auffi les qualités. Eram endui•
tes, elles refolvem tomes fone·s de cumeurs , mon–
difient les ulceres, gueri/Ienc les fül:ules,
&
appai–
fem les inflammations. Seches, elles tepriment les
ulceres corroíifs,
&
font un forc bon remede pour
les ulceres ponrris
&
malins qui arriventen la bou–
~he. Galien parlant de la premiere efpece de Cyno–
forchis , dit
qu'Orchis
&
C;ynoforchis
font une me–
me herbe ; que
fa
racine double
&
bulbeufe eíl:
chaude
&
humide
&
douce
a
manger; que la plus
groífe ayanc beaucoup d'hnmidicé fuperfl ue pro·vo–
·que
a
l'amour, íi on la_prend en breuvage;
&
que
la perite étant de temperature plus chaude
&
plus fe•
·cl-ie, refroidit ceux qui en ufe·m. Le moc de
Cynofor–
chis
viene du Grec
•PX",
Tefricule, comme qui di–
:roit
""'°d PX",
Tefricule de chien.
CYNOSURE. f. f. Terme d'Afl:ronomie. Coníl:el–
la~ion la plus voiíine de notre Pole. Elle a fcpt
étoiles, dont il y en a quatre difpofées en quatré
comme les i:oues d'un cha'riot. Les rrois autres
font
en long
&
reprefement un timon; ce qui eft caufe
que les Payfans appellem cecee Coníl:elhtion-
Le
Chariot.
C'efl: la perite Our[e. Les Grecs l'ont ap–
pellée
Cynofare;
de
~v,lr ,
Chien ,
&
de
ópl.
,
~eue,
comme qui diroit , Qteue de chien.
CYP
CYPHI.
f. m, Partum mixcionné
&
dédié au Service
divin , dom les Precres d'Egypte a'voienr accofacu–
mé de
fe
fervir. On fait des Trochi[ques de Cy–
phi,
&
l'ufage en eft bon en Medecine. lis fonc
excellens contre les venins , concre la pefte, contre
les maladies froides du cerveau
&
concre les flu–
xions qui tombenr fur la poitrine; ce qui eíl: caufe
qu'on les fait emrer dans la compoíition du Mi–
tridar. Outre le miel , treize Ingredi ens compofent
cetce force de trochifques , f~avoir les raiíins da–
mas, la myrrhe , la cannelle, la cerebemhine , le
fchocnanc, le bdellium , la canne odorante, la
ca.f-
Q_q
ii¡