CRA
rone d'un rnoulin. Elle ferc a foíhenir les perites
. flanches for le[qnelles rombe l'eau qui faic courner
la roue. On appelle auHi
Coyaux,
en termes el<:
Charpenrerie , de pecics bout-s de chevrons qm fou–
üennent & condmfent la Couverrure d'une ma1fon
Ju
fques au bord de l'encablement, ce c¡ui faci lite
1
'éconlemenc des eaux, en formant !'avance de l'é:..
gout du comble..
.
.
C O Y E R.
[.
m, Terme de Charpe1rnme. Piece de
bois qui íert
a
la converrure d'un batiment. E-lle
di: aflernblée par un bout dans l'arretier, & par
l~mre, an gou·ffet de l'enrayeure.
CRA
-C
R A I3 E.
f.
f.
So~ce d'Ecreviffe done
fe
nóurriifent
les habirans des Antilles. Il y en a de vio!ettes
&
d e b!anchcs. Ces dernieres fonc crois fois plus gran–
des quP. les autres. Il femb!e qu-e tont le corps de
cet animal ne
fo.ircompo[é que de deux mains rron–
quées par le milieu , & re¡oimes enfeml?le. On y
VOÍt <}Ll;tere doigrs des del!X COtéS, avec deux
1110[–
dans qni fervénc comme de pouces. Le reíle du
corps di: couvert d'une écaille de la largeur de la
main.
Elh:: eíl: relevée en boíle,& for le devane font
·e
0
ncha!Ics deux perirs yeux longs & gro~ comme des
graihs d'orge, fort tranfparenrs
&
fo lides. Un peu
au-deílous eíl: la gueule couverce de quelques bar-.
billons , foL1s le[quels il y a deux denrs !aries com-
1ne la moirié de l'ongle , forr rranchanres
&
cl'uhe
grande bláncheur. Elles font aux deux cocés , &
s'entrejoigneht comme des fers de cifeaux. C'eíl:
avec quoi elles coupenr les feuilles, les fruirs
&
les bois pourris , qui font leur nourrirure ordinaire.
Touce cene écaill'e eíl: remplie d'une cerraine li–
queur épaiíie , gralfe
&
fibreu[e, au milieu de la–
quelle eíl: ce qL1e les Habirans appelknt le fiel de
ces animaux , a caufe de fon amenume. Ce n'efr
pourram que leu.r eíl:omac ou tour ce qu'ils man–
genr
fo
digere, Il eíl: gros deux fois comme le pouce,
&
compofé d'une membrané aífés déliée ,
&
éren~ .
due par deux perirs carrilages. Au~deaous de leur
corps , eíl: une maniere de plall:_ron fair de
di
ver[es
écailles ajuíl:ées comme !.es raílecces d'un corfelet ,
fous lequel fonr cinq ou íix barbillc,ms de chaque
, coté. Il y a un petir perruis large comme le ruyat1
d'une plume , par oú les Crabes vui"denr leurs ex–
cremens.
JI
fort immediacemenr de l'eítomac,
&
paíianc par le milieu de ce plaíl:ron , il vi ene
fe
ter–
min er a fa fin. Elles n'onr poinr de fang ,
&
jemmt
feulemeht une eau claire quand on les bk íie, cet–
te eau
fe
caille
&
s'épaifüt comme de la gelée.
C'eft
une chofe merveilleu[e de les voir defcendre de la
monragne au mois d'Avril ou de Mai pendam les
p remieres pluyes.Elies fortenr roures alors descreux
.eles arbres , des fonches pourries ,
&
de rous les
·rrous qtl'e!les fe fonr faits;
&
la rerre en cdl: celle-
. lmem couverre , qu'on ne pem prefque faire un pas
. fans en écrafer quelqu'une. Elles marchem forr len–
remenr roure
la
huir ,
&
le ¡our quand il plem ,
&
s'expofenr forc Faremenr au foleiL, n'y ayanr rien
qui leur foir plus conrraire que la chaleur. Elles
fonr comme des baraillons forrferrés, lohgs d'une
lieue ou d'ane lieue
&
demie,& larges de quarante
ou cinq,uanre pas. Si pendanr leur ma-liche dans un
jour de p!nie , elli;:s rencon trenr
UFl
lieu fans ab i,
&
aue le foleil commence a paroirre, elles s'at–
rete~t ,toutes a !a lifiere du bois ,
&
arrendenr la
huit pou-r palfer l'endroit qui eft découverr. ~e
Ji_
qud qu'u n s'approclíe du gros,
&
leur donne Pé–
ponvahte , .e lles font une retraire confofe
&
a re–
-culons, prefomanr leU:rs dettx mordans,
qui
[e¡¡renc
CRA '
jufqu'a. emporrer
la
piece,
&
fonr jetter les haurs
cris a celui qu'elles- attrapenr. Elles frappcnr de
tems en teros ces mordans !'un conue l'amre,
&
fonr rant de bmic
&
un íi érrange cliquetis en s'en–
rreheurtam de leurs écailles, qu'on ne !e peur com–
parer qu'a célui que fonc les cor[elers
&
les raíler–
res d'un_R~gimem de Suiíies qui marche~ ~and
la plme cefle pendam leur defcenée, elles font une
alce generale ,
&
chacune [e retire oú
elle
peur ,
fous des arbres creux ou fous des racines. Les ha–
birans profirem de la neceffiré ou elles font de s'ar–
reter,
&
il n',y- .a poinr de cafe oul'on n'en me plus
de cent par ¡our. On jette alors tous les corps ,
&
~n fe comente d'un amas d~ perirs ceufs -prefque
·unpercepu_bles , done elles ont gros comme le pon–
-ce a chaque coté de l'eíl:omac. Ces a:ufs font fon
nourrilfans ,
&
de tres-bon goftr. L'ihcerruprion
des pluies fait dans_cenaines années, qu'ellt:s font
deux ou rrois mois
a.
venir jufqu'a la mer , oú íi–
tot qu'elles fom arrivées, elles [e laiíiem couvrir
deux ou trois fois des premieres vagues qui battenr
la rive ,
&
fe reci.·em incontinenr pour aller cher–
cher
Ol~
[e
reeofer. Cependant ies reufs des femelles
groiliílenc, !ortent du corps,
&
s'arrachenr aux bar–
billons qui fonrfous le plall:ron..
11
y
en a ponr l'or–
dinaire ]'épaiffeur d'un gros a:uf de ponle; qui font
femblables a la rogu.: des harenes. C omme .ils ont
alors perdu beaucoup de leur gofre, on ne les efü–
me plus. ~elques jours aprcs ellesretourhenr rou–
ces
le
baigner dans la mer , ou. efüis fecouenr leurs
ceufs. De petirs poiílons,que les Sauvages nomment
T itiri,
en dévorenr a l'iníl:anr plus des deux riers,
&
ceux qui échapenr éclo[enc for le fo,ble ; en for–
re qu'on voir les perites Crabes gagner
la
moma–
gne par milliers. Tomes les Crabes, grandes
&
perites , viennent une fois rous les ans fe baigner
dans lamer ,
&
elles y arrivent en huit 0l1 diJt jours
quand le rems eíl: pluvieux. Apres qu 'elles font
forries de leur fecond bain , elles fom
íi
forbles
qu'elles om peine a marcher. Elles aeviennent
maigres ,
&
leur chaír change de couleur; ce qui
eíl: caufe qu'une párrie demeure que!que tems
a:
[e rengraiffer dans le plat pays ,
&
ne n;tourne pas
fi-tor aux monragnes. Elles s'2ccouplenr routes
lor[qu'elles [e fonc baignées ,
&
s'éranr remiíes
dans ieur ern bonpoim, elles fon t des rrous dafls
~ene qu'elles onr l'adfeífe de boucher íi bien qu'il
n 'y [<¡auroit encrer d'air. L.a elles fe
dépouille.nrde
leurs ancie11nes écail!es,
&
d.ela carcaífe de leurs
os , infép:rnables de
kt
meme écaille. E_lles ne.
font
aucune ruprure ,
&
htffenr cec~e carcalie
fi
eqnere,
qu'il
efl:
impof!ible de conno1tre par
011
elles font
forries. Elles demeurenc pres de lem écaille fans
nul mouve1J1em;
&
pendant qu'dles fonr da-ns c¡:er
écar, on les appelle
Crabes bourfieres,
Elles n'ont
p oint d'amerrume dans 1·eíl:omac ,
.&
fom gralfes
&
fon pleines, ce qui les rend m1 manger délicieux.
Elles ne fom rev erues pour loEs que d'une vean
ex.rrememem délicare, <:JHi s'endurcicp~u a peu
, &
fe
forme en, écaille. Elles om en ce cems-1-a quarre
pierres de la groíleur drune féve de Brdil , forc
b!anches
&
attachées 2ti.-deífous de l'dl:omac. Ces
piemis
fe
fondend mefore que l'écaille s'i;:nd-urcir,
:&
[e
diffipenr e1otierement q:.tánd ell€ a ,mefoc
fa
petfeél:ion.
On
aflu.requ'elles fonc jetter le grra –
vier des ri=ins; mais elles
forrt
(ar.o défagf~a-b!es
a
prendre,
·
.
Il y a auHi dans les Annlles des
Grabes-de mer,
[emblables au,x Cancres qu'on voit am, Coces de ·
France, d:~Hollande
&
d'Anglererne. On y en voit
fur-tom d~deux forres, aulli pani,mlieres en leurs
formes qu'.en Jeurs qualicés. La pi;emiere efr une