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BEL
ou
elle germe
&
fleuric dans les jardirts , mais elle
n 'y
pone poim d·e fruic. Cecee planee pouffe beau–
coup de racines , d'ou for~enc pluli~urs,branches
&
·re¡eccons , de la hauceur a peLt pres d un ho'.ume,
Ses feuilles fom deux
a
deux , larges , forc epaif–
fes,
&
finiflenc en ellipfe ou ceuf. U1:1e maniere de
laic diftille des feuilles cendres de la nge
&
des ra–
meaux , quand on les rompe. Ce laic fe caille dans
les pays chauds. Les fleurs fom de couleur de
fa–
fran , ciram un peu fur le ro_uge ,
&
fe!v_e11t de
pacures aux abeilles. Elles cro1flenc par fai.íleaux au
11auc des branches ,
&
pendem
a
de longues queues
en forme de couronne cournée vers la cerre. U ne
efpece de cocan au!Ii doux que la foye, couvre la
femence. On en faic une meche qui prehd feu
a
la
moindre écincelle. Le fruie e/l: encouré du meme
cocan , qui [ere
a
faire des macel as
&
des couffins.
Le
lait que rend cecee Planee n'efl: pas inucile ,
&
l'on
s'en [ere quelquefois pour corroyer les peaux,
&
en faire tomber le poil. Ce meme lait efl: un ex–
cellem remede concre la eeigne , la galle
&
aucres
pecices cumeurs qui fe formem for la peau. Les feuil–
les cu.ices dans l'eau , ou crues , écanc appliquées fur
les mmeurs froides , om une vertu qui les guerit.
BEL
BELANDRE.
(.
m. ~elques-uns di[em
Be/ande ,
Terme de Marine. Pecit bacimenc forc plat de va–
rangue ,
&
qui a fon appareil de macs
&
de voiles
femblable
a
celui d'un Heu. La couverce ou le
tillac de ce petic baciment s'éleve de proue en
pouppe d'un demi - pié plus _que _le plae - bord.
Ai.níi entre le plac-bord
&
Je
T1llac 11 y a un efpace
d'environ un pié
&
demi qui regne en bas , tanc
!
Seribord qu'a. Baíbord. Les Belandres fervenc au
tranfport des marchandi[es ;
&
les plus grandes,
qui fonc de quaere-vingcs tonneaux , fe peuvenc
conduire par crois ou quatre perfonnes. Elles vonc
a.
la bouline comme le Heu ,
&
ont des femelles
pour cela•
.l!ELETTE.
f.
f'.
Pecit ahi1na'l
fui
&
prévoyam ,
qui
a le golier blarlc , le dos rouge
&
le mufeau écroie,
QQoiqu'il foit peri.e de corps , il efl: hardi
&
cruel ,
&
faie la guerre aux pigeons. Pline eh mee Je
deux efpeces , !'une qui
v'it
dans les buiflons
&
dans
les hares,
&
qu'il appelle
Muflell_efauvage;
&
l'au–
tre qm hame les ma1fons ,
&
qu'1l nomme
Fou'ine.
Selon le meme Pline , la Belecce combar le ferpem,
ayant auparavant mangé de la rue. Elle fait mourir
le Bafüic,
&
fi
elle a un a:il crevé par quylque acci–
denc, elle recouvre la vue, aiµfi que fair le Lezard.
Arill:oee die que la Belecce aime
íi
forc fes pecics ,
qu'elle les tiene fouvem en
fa
bouche pour les mmf–
porcer d'un lieu en un aucre ; ce qui a faie dire
que cec animal faifoic fes peties par la bouche.
La cendre de la Belecee incorporée dans de l'eau,
appliquée fur le fronc, ote les douleurs de tete
j
&
fi on la ¡erre dans le! yeux , elle gueric les caca–
raél:es.
BELIC. Tenue de Blafon, que l'on emploie quel–
quefois au lieu de gueules , pour lignifier couleur
rouge. On dit auili
belif.
BELIER.
f.
m. Machine de guerre forc en ufage chés
les Anciens. C'étoit une grande poucre de bois,
ferrée par le bour gros
&
maffif
&
fufpendu par
deux chaines. Ils s'en fervoienc pour baccre les
tours
&
les mura.illes des Villes. Ce ne fue d'abord
qu'une piece de bois que plufieurs hommes cenoienc
emre leurs bras ,
&
done ils donnoienc de grands
coups concre la muraille. Vitruve attribue l'inven–
cion du Belier aux Carchaginois , _Jorfqu'ils ailie-
BEL
BEN
geoient Cadís. M. Fe\ibien die qu'il
y
avoit m,is
forces de belicrs , les uns qu'on fufpendoic
a
des
cordes , les aucres qui couloiem fur des rouleaux ,
&
les a,ures que íoutenoienr fur leurs bras ceux
qui les faifoienc agir. .
On appelle au!Ii
Belier,
une piece de bois qu'on
'Couche far les quarreaux d'un pre!Ioir fur laquelle
porte le fufl:.
'BELIERE.
C
f. Anneau par leqnel le barcanc .d'une
cloche eft fufpendu. On appelle auili
Belure,
L'an–
neau qui efl: au-dedans du de!Ius d'une lampe d'E-
glife.
.
BELIN , adj. Vieux moe. Sor.
Avoir qu'
a
point tant fait beugle
oH
belin,
Il a écé pris auffi pour Mouton.
~i de la toi.fon de beli,,
En lieu de manteau fabelin,
&c.
BELLE. f. f. Tenue de Marine. La parcie du pone
d'en hauc qui regne entre les haubans de Mifaino
&
ceux d'Arcimon. Comme elle a fon bordage
&
fon plaebord moins élevé que le refte de l'avanc
&
de 1 ·arriere , elle laiíie cec endroic du pone prefque
a
déconvert p~r les flanes ; ce qui e/l: caufe que
c'e/l: par la belle qu'on viene ordinairemem
a
l'a–
bordage.
BELLE DE NUIT. f.
f.
Plante qui pone des fleurs
rouges ou jaunes. On l'appelle ainfi
a
caufe qu'el–
le (e ferme de jour,
&
qu'dle fleurie
&
s'ouvre
la
11Ult.
BELVEDER.
[.
m. Matthiole die que c'efl: une Plan–
ee qui a fes feuilles [emblables
a
ceHes dn
!in ,
&
que fes br:1nches fervem
a
faire des balais. Les
Apothicaires en fonc fouvenc l'ornement de leurs
boutiques.
BELOCE.
f..f.
Vieux m9e.
Chote
eres-peu confidera–
ble. DansMehun au Codicille.
~i pour l'amour fa femme ne donne une beloce.
BELUDE,
Belue, [.
f. Vieux moc. Bece feroce, du La~
rin
Bellua.
Degeneré de bien peu de value
,
.Et
convertí enforme de belue.
BEN
BENARDE.
f.
f. Efpece de ferrure qui s'ouvrn des
deux cocés ,
&
qui eft garnie d'une , deux ou crois
planches fendu~s qui paffc:nc dans la clef._ Afinque
la clef faffe arree fans paffer oucre , on fa1e dans
J.¡.
rige une encaille plus groffe au milieu
&
au derriere
du panecon , que par le devane. Cet arree pone fur
l'une des planches : ce qui faie que la ferrure s'ou–
vre libremenc des deux cocés.
BENEDICTE.
f.
m. Terme de Pharmacie Eleél:uaire
mol ptu:gaeif , compofé de vingc-quatrc ingrediens,
fans y comprendre le miel. Nicolas de Salerne en
eft l'Ameur. On l'appelle
Benediile ,
a
caufe qu'il
purge benignemenc
la
pimice de couces pares , me–
me des joimures.
BENEDICTINS.
C
m. Religieux vécus d'un ample
froc noir
a
grandes
&
larges manches , avec un
capuchon qui leur couvre la cece ,
&
qui finiffanc
en poince , pend fur le derriere du froc. Cec
Ordre, !'un des plus illufl:res qui foiem dans l'Egli–
fe ,
&
celui qui a e u le plus de zrands Hommes,
de Saines
&
d'Ecrivains celebres, a été fondé par
faim Benoic
&
établi fur le Mom-Caílin , d'ou
vers l'an 529. il chafla le diable , qu'on y adoroic
dans un vieux Temple d'Apollon. Selon
fa
Chro–
nique , on cornpte quarance Papes de cec O rdre ,
deux cens Cacdi.naux, cinquance Patriarches , feize
cens Archeveques , quacre mille íix cens Eveques ,
quaere Empereurs , douze Impe.racrices, quarance-
lix: