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BAN

nóm de

la

Bandouliere , quc.t nos MouCquetaires

ponenc.

BANJANS.

[.

m, Serte dé Gentils d·es Ihdes, qui

croyenc la craníinigration des ames comme le pre–

mier arride de leur foi ,

&

qui om une veneranon

particuliere pour.Jes vaches , fur ce qu'ils fonc per–

fuadés que les ames des hommes de la plus grande

probiré

&

des plus honneces femmes paílenc dans lé

corps de ces animaux,qu'ils eftiment les meilleurs de

touces

les crearures. Ils précendenc au concraire que

les

ames des méchans paflenc dans le corps des au–

tres

heces , comme celles des yvrognes dans le

corps des pourceaux ,

&

ainfi du reíl:e. Ils croyenc

auffi que ces_ ames logées de la force fe perpecuenc

en paífanc cous les jours du corps d'une bece en

celui d'une aucre de la meme efpece,

&

cela ¡uÍ:–

qu'

a

l'infini; ce qui faic qu'ils s'imaginenr que le

monde [era écernel. S'ils voyenc une mouche , ils

difenc qu'elle a peuc-ecre écé l'ame de quelque

femme coquecce ;

&

l'encecémenc ou ils feme de

la merempfycofe les empeche de cuer les beres

meme qui leur fonc

le plus de mal. La peur

qu'ils ónc de la moindre communicarion avec les

Etrangers , les· oblige

a

caífer

lenrs pocs

, fi

c¡uelqu'un d'une aurre Religion y a bu , ou les a

touchés ,

&

a faire écouler

rouce l'eau d'un

écang , fi un écranger s·y eíl: lavé. lis porcem me–

me fi loin leurs fcrupules , que s'il a.rive qn'ils

[e

foienc couchés entre eux , ils

[e

!avene

&

fe

pu–

rifient avanc que de boire ou de manger. Il y a

aulii des Banjans daps le Royaume de Narfingue.

On les y appelle

Baneanes

,

&

ils om foin des ce–

remonies de la Religion de ce peuple. Ils obfer–

venc fi érroiremem la défenfe de manger d'aucun

animal qui air eu vie, qu'ils racherenc les oifeaux

que l'on a pris , afin de les remecre en libercé. lis

leur donnenc meme a boire de l'eau fucrée , ainfi

qu'aux fourmis , par príncipe de chariré. Ils ne man–

gene ni navers ni aulx , ne boivenc ni vin ni au–

tre fo rce de breuvage des Indes ,

&

[e

morrifienc

par de grands jeunes , prenanc feulemenc le foit

un peu de fuere avec dL1 lait ,

&

paffanc quelque–

fois

deux ou rrois jours fans manger.

BANIER ,

ERE.

adj. Vieux mor. Commun,

M ort efi

a

tous commune

,

Mort e/l

a

tous baniere.

BANILLES.

[,

f. Perire gouffe longue , érroire ,

&

remplie d'un fue mielleux

&

de bonne odeur. Ces

go~lfes viennc;nc d'uhe plante affés haute qui a de

pences femlles ,

&

elles fonc plemes d'une perite fe–

menee prefque imperceptible, qu'on fair encrer dans

la compoficion du chocolac ,

&

qui eíl: la principale

chofe qui ferr

a

lui donner du gofic

&

de la force.

BANLEURE.

[.

f. Vieux mor. Levre,

Les yex cru es

,

en par fon glice,:,

,

V is pafle

,

banlevres f archies.

BANNE.

[.

f. Hpece de grande manne faite de

branchages, dans !aquelle on mee le charbon qu·on

amene a París par charroi. On a~pelle auffi

Ban–

nes

,

De grands facs de roile , ou les parricttliers

fonr mettre le blé ou l'avoine qu'ils font venir a

.París par bareau pour leur provifion.

BANNERET.

(.

m. On appelloir aurrefois ainfi rouc

Seigneur qui avoir droit de faire lever bannie–

re , c'eíl:-a-dire , qui pouvoit faire affembler fes

Vaffaux quand l'Arriere-ban écoir convoqué , pour

en

compofer une Compagnie de gens de cht:val.

<;eux de la hauce Nobleffe pouvoienc feuls avoir le

tme de Bannerec. Leur banhiere éroir quarrée ,

&

dai:s ['origine ce ticre éroic perfonnel , en forre

q~úl falloir l'obrenir par

fa

valeur. Depuis il de–

vmc hereditaire ,

&

paífa

a

ceux qui avoiem un fief

B A N

S7 ·

Baniieret , quoiqu'il ne fue pas encere cñ age

delever banniere. Du Tillet veut que le Bannerec

aic éré celui qui avoic un nombre fuffifanr de Gen–

cils-hommes pour en faire une Cowpagnie de Gen–

darmes, qu'il enu·ecenoir

a

ft:s dépens ;

&

felon Ra–

gueau , le Chevalier Bannerec devoir avoir du

moins dix Vaffaux ,

&

affés de bien pour enrrece-1

mr une Compagnie de gens a cheval ; ce qui lui

donno1t dro1t de lever banniére , quoiqu'il n'euc

qu'un fief f~ns ~igniré ,

&

qu'il ne füc ni Vi_comce ,

m Baron , ru Cha~el~m.

U

y

á

eu auffi des

Ecuyers

banneret s.

Cenx-la d1ffero1enr des

Chevaliers banne–

rets

,

en ce que leurs _éperoris éroiem bhmcs ,

au

lieu que les Cheval1ers les porroienc· dorés.

Ces

Ecuyers bannerecs ne laiffoienr pas d'avoir droit de

,

lever banniere

a

caufe des fi efs qu'ils poffedoienr.

BANNETON.

[.

m. Efpece de coffre fermant

a

clef que confüuifenc les Pecheurs fur les rivierns ,

pour y pouvoir garder leur poiffon. II eft percé dans

l'eau ,

&

leur ferr de refervoir. On die auffi

Bate–

reau

,

B afcule.

BANNIE.

[.

f. On appelle

Temp.r de Ban»ie,

Ce–

lui oú il eíl: défendu de mener

le

berail dahs le,

pr~üies. Ce J:T!Ot viene de

.Bannir,

qui fignifie

~~bher. On die auffi

.Banme,

pour Banage

&

banahte;

e'eft-a-dire , droir de ban. De-la eíl: venu

Four ba–

nal

,

ou l'on

fe

rend au fon du cor ou aucre cri.

Auffi appelloir-on aurrefois

Bannier,

Un Trompee–

re ou Averriffeur public,

&

l'on difoir

0ft banni

pour dire, Un~ Arm_ée _de Vaffaux qui avoic ordre

de fe trouver a cercam heu affigné.

BANNIERE.

f. ·

f.

Erendard d'un Vaiffeau qui fert

· a

marquer la nation dom il eíl:. Oh appelle

.Ban–

niere de partance,

Le pavillon que l'on mtt a la

pouppe d'un Vaifieau, pour faire connoirre a l'é–

quipage qui eíl: a rerre , qu'il eft rems de venir

s'embarquer.

La .Banniere d11 combat,

eíl: le Pavillon

rouge ,

&

la banniere blanche que l'Amiral fair ar.:.

borer en pouppe quand il veuc prendre avis fur

quelqne chofe , s'appelle

Banniere de confail,

La

Banniere blahche efl: auffi la banniere de paix. La

Banniere de France éroir aurrefois come p:;.rfemée

de

ltnrs

de lys. II y avoit aufli la

Banniere de

S ,

Denys

,

qu'on appelloir

Oriflame.

On ne la por•

roir dans les armées qu_e¡ lor[qu'il y avoic une

grande neceflicé de le faire; Paquier fair venir

ce mor de

ÍJan

,

vieüx mor qui fighifioir la publi–

carion qui éroir faite pour obliger les Váífaux d'al–

ler

a

la guerre. Nicod veur qu'il vienne de

Ban

Al–

lemand , qtú fignifie herirage ou champ , a cau(e

que les feuls Seigneurs de fiefs porroienc banriiere.

Selon Borel, il vieht de

Ban,

cri public ; quoiqn'il

dife que quelques-uns le derivenc de

Panniere,

qu'on a dir par corruption au lieu de Bannien::, Pan–

hiere , venahc de

Pannus,

qui venc dire Drap, par–

ce que c'éroir de drap que !'oh faifoir les Bannieres

au commencémenr; ce qui faifoit appeller

Pans,

pennons

,

ou

pannonceaux

,

les 'Bannieres des B_arons

&

des Capiraines parriculiers , comme qui eur die

M orceaux d'étoffe.

M. Menage die que ce mor viem

de

Bandum,

Latin

&

croir qn'on

á

die Banniere

pour Bancliere.

BANQPE.

[;

f. Ce mor, OLme l'ufage general pour

le

crafic d'argenc qu'on fai~ rc::merrre d'une Ville

a

une aucre par des lemes de change ,

&

pour le

lieu ou s'exerce ce rrafic ,

[e

die en differens jeux ,

tomme

a

l'hoca

&

a la bafferre , du fond de celui

qui écanc ma1rte du jen , fe charge de payer ceux

qui gagneronc. Bangue viene_de l'Irahén

B4rica

,

faic de

Banco

,

qui éroit un fiege ot'i celix qui fai..

foienc la fonéhon de Banquier , s'affeoienr dans

l~s

Places de commerce,

J