·,-18 THfoRu:
DE LA RÉLIGION
n
Dl!s
Mm:tms
'!
·accordé au Parent; efi un av;mtage qui rejailfü
for
ia
Fa.
mille enciere, que l'on envifage comme un rom done on eíl:
_membre
&
partie: parce que d'ailleurs on regarde l'affeélio11
~u Parent., comme une am1tié néceífaire
&
inaliénable, qui
ne · peur pas nous manquer;
& .
qu'on ~egarde l'affe8ion de
l'ami comme une amitié libre
&
amovible, qui peut' cdfer
&
finir. La premiere a done un riere
& ua
droit
~
préfé~
rence, fur la {econde.
.
· On veir par-la que l'Amour-propre ,dans fes divers mou--:
vemens, a natureqemént
&
fans
y
faire attention , une
méd
taphyfique affez fubtile
&
aífez refléchie.
880.
REMARQUE
II.
Pourquoi l'amour
du Sang
d-efeend•
il
plus qu'il ne;monte?
Ou
pourquoi l'a.mour des Péres
p(i)Ul"
leurs ,eafans, efi-il comm.unément pl-us vif
&
plus puiífa_nt
que l'amour des Enfans pour leurs peres -? L'Amour propre
réfoudra encore t e pro_bleme.
.
Le
pere fe voit revivre
&
raj~unir d;rns fes enfans .: 1es
~nfan!i
fe
voient vieillir
&
mo1trir
tlaqs
lenrs peres. Le pere
voit
Elans
fes enfans, un petit
éta~
c!éL?encJ,ant
&
foumisr :
les
enfa0s voient dans leur pe·re un maitre , affeétueux
&
bien–
faifant
a
la vérité; mais enfin un maitre ., qui <;;ommande
& '
domine, qui réprimande
&
captive, qui poíTede
&
admi–
niíl:re
la
fortune co,mmune. L'amour proe re , plus íl:atté
dans
le
pere q1~e
da,ps
les enfans, doit done naturellemem former
dans celüi-- la., qes n~qds plus f.orts .que dan5 ceux -ci.
..
Heureux
les.
Peres qui, fans -éner:ver
&
décrrader leur au..·
,torité, favem
fe
rendre aimables
a
leurs en fans: qui, fans
ceífer de les domin~r, favent dcfoendre jufqu'a fe
re1;i dre
leurs amis, leurs égaux , leurs confidens
!
lls fom r~monter
l'amour,
a
pen pres
~utant
qu'il_defcend. ''
.. 881.
REMARQUE
ÜI.
Les _Liaifons. s'aífoibliíTent en fe
d.ivifant,
&
fe
forrifieIJt en
fe
reíTetrant _ :_ parce que
les inté–
rets de l'Arnour propre s'affoibliffent ou
fe
forcífiem dans
les
memes proportions.
A-t-on
qn
grand nombre de ¡:,roches Parens,
&
vient-on
'~ en perdre quelqu'r,n
?
C'éíl: un bien qui nous échappe:
c'eíl: un appui qui nous manque : c'eíl: cornme une parrie
plus ou moins chere ~de · nous-memes, qui nous eíl: enlevée.
Le
coup eíl affiigeant' ; mais
íl
efi fupportable, par
la
reíTource
&
l'afy le
que trouve l'Amour-propre dans les liaifons qui
lui
reíl:ent.
·
N'a ·
t-
on plus qu'un feul proche Parent, par exemple ·;
qu\m fo ul Frere;
·&
la
mort
viem.elle
a
l'enlever? C 'eft un
coup de .fondre qui ¡:ttterre
&
accab!-e , qtJi íemhle
dévorer
&
c~mfumer
tous
les
nccuds
qui
attachent
a
la
yie.
On
croi~