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ou

LA

MORAU:.

Les Mreuu;

C eíl: le plaiíir attaché

a

la comwi-ífa ce

&

a:

la jouiífance

d e Dieu , qui nous fait ambitionner

fo_p

amitié

&

fa

poíTef–

fi o n. Quand nous ne contemplons en Dieu, que fon éte r–

riité, que fon immeníité , que fon imariífable puiífance,

que

fon infiníe Iumiere: I'IOtre cceur eíl: tout de glace pour cet

Etre fupreme . Mais quand nous voyons en

D ieu ,

le Diett

<le paix

&

<le miféricorde , le Dieu bienfaifant

&

rémunéra–

teur, le Dieu qui nou s aime

&

qui veut etre aim é de nous,

le Dieu qui

fe

regarde comme notre pere,

8,{

qui nous re–

garde comme fes enfans: ces images délic ieufes ouvrent no–

tre cceur,

&

l'attire nt

a

Di eu ,

par le charme des plaiíirs

que

nous devons trcrnver un jour dans ceite fource imariífable

de délices éternelles.

T out P!aifir n'efl d9nc pas

illicire

&

crimine!:

puifque

le

plaiÍlr

efi

un des moyens ·qu'emploie la Providence pour

conduire l'Homme

a

fa

deftinarion.

II

O •

Le PJaiúr peut erre confidéré , ou relativement

a

Celui

qui l'éprouve ,

ou

relativement

a

la

Société , ou relativement

a

Dieu. Le plaifir eíl: illicite

&

crimine!: lorfqn'il eíl: @ppofé,

ou au bien de ceiui qui en jouit , ou au bien de la Société,

OLl

au

commerce que nous devons avoir avec Di eu.

D e ce Principe moral,

il

eíl

facile de tirer des Conféquen–

ces

pla

ufibles qui anathématifent

&

qui profcrivenr une

foule de Plaiíirs déréglés , dont l'unique fin

eíl:

d'altérer

&

d'énerver le Tempéramem, de porter le crouble

&

la confu..

fion <lans

la

Sociécé ,

de-

renverfer l'ordre

&

la providence

du

Créateur, d 'éteindre

&

d'extirper dans

fa

fo urce l'Efpece

Jrnmaine, de cimemer

&

d'éternifer l'oubli

de

Dieu

&

de

foi-meme datas le creur de l'.flomme.

E~

général ,

le Plaifir efl

illiéfte

&

crimine!

:

quand

il

eíl:

d éfendu par

la

Loi de Dieu ; ou quand il dérruic ou qu'il

affoiblit le commerce que nous devons avoir avec Dieu, en

nous attachant illégitimement aux Créatures.

L'

A

M

o u

R

D

E

L

.A

G

L

o

IR E.

873.

EXPLICATION.

De

l'Amour-propre nait

1'

Amour

de

la

gloire, de l'eíl:ime, des préférences. Qu'eíl - ce que la

Gloire?

C'eíl: le mérite connu. Qu'eíl-ce que

l'Eflime?

C'eíl:

l'hommage rendu

a

l'excellence du mérite.

1

a

perfuafion de norre excellence , nous flatte dans nous:

p arce qu'elle nous éleve dans nos idées.

La

perfuaíion

de

norre excellence, nous flatte dans autrui: parce gu'ell e étend

&

multiplie dans les idées d'autrui, une image fl atteufe

de

11ou

-mémes, avec

laquelle

nous nous plaifons

a

nous iden–

ti fi

r,

qui

C

1

161 .e

OU

11 0 ll

re produire ,

Oll 110ll S

éterni(er.

1º. L

amour de

la

Gl

ir

&

de

l'Et1une

~

renfe rmé dans