',
7:tO
THÉORIE
DE LA
llEUetóN
-ET
DES M<1URS
!
La
Science du Caur
humain,
n
9
efi done point la Ccience ou
]a connoilfance du
Cceur matériel
ou charnel;
mais
la fcience
ou la connoiíTance de l'Ame
meme ,
en
tant
qu'elte agic
ct'apres fes Paffions, ou d'apres fes affefüons
&
fes
aver–
-fions. Connoitre le Cceur humain;
c'eíl: con-noitre
la ma-rche
«
l'influence <les
Pajfions
humaines:
felon la
diverfite
des ca-,
raéteres
&
des circoníhnces.
IUº. On
entend
p-ar
Caraélere,
_
l'aífemblage
1es
qualités
narnrelles, bonnes
ou
mauvaifes :
aífemblage qui
donne
une
maniere propre
&
particuliere de penfer
&,
d'a:;ir. Le
Ca–
raB-.ere eíl: le
réfultat
des lumieres de l'Efprit
&
<les paffions
clu Ccenr; ou de la
maniere
dont _l'efprit eny1fage les chofes
~
&
dom
le cceur
les
affeétionne..
··
·
·
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N S.
869.
ÜBSERVATION.
IL
eft
conílant q·ue les
Tempéramen.J
iníluent -beaucoup fur les Mceurs. Il n'efr done pas
hors
de
propos de donncr ici une notion géné.rale
des
dive~.s Tem•
péramens , qui
mettent
chez les
hommes ',
tant de variété
clans
les
CaraB:eres.
lº. La
diverjité des Tempéramens
confiíl:e
d,rns
la
différente
conftirntion
des
Solides
&
des
fluides, plus
ou moins
fub.
t ils,
plus
ou
moins onél:ueu7e , ,plus ou moins infl..mmable~,.
plus ou moins mobiles
&
élaíl:ique!.,
qui
forment la
parcie
matérielle
eles divers
lndividu~
de
l'Efpece humaine.
IIº. On d¡y¡(e cominunément
Je¡
Tempéramens ,
en
bi:.-·
lieux,
en
fanguins,
en
1üélanclwliqt1es ,
en
phlegmatigues.
Chez
le
Bitieux
abonde
&
domine la Bik:
liqueur réíi–
neufo
&
fulfureufe , amere
&
jauna.tre, qui
fe
fépare daos
le Foie., pour
fervir
a
la
cliífolution
des
alimens
&
a
la
fé–
cr-.'!tion
du
chyl1::.
Príncipe
inflammable
&
irritable ,
il mene
nu
J?ªºd,
&
quelquefois
a
l'exces:
foit
en
bien' foit
en mal.
\..,hez le
Sanguin
abonde
&
domine
le Sang :
principe
plus
onélueux
&
moins irritable, plus
homogene ·
&
moins
fojet
a
l'efferve.fcence, chaud
&
mobile,, mais mocléré dans
fa
chaleur
&
dans.
fa
mobilité.
L'égalité
&
l'aménité en font
aífez
c0mmunement
le
fruit
&
l'apanage.
Chez le
Müancol'ique
ahonde
&
domine une Humeur fom–
bre
&
acariatre .,
pefante
&
embarraífée , t-rifte
&
incom–
rr ode, acre
&
inflammable : humeur née d'une hile
échauf–
fée
&
cléílechée ,
&
par-1~
meme
d~po-uillée de férofité
&
c1e
duél:ilité,
Elle
paroit
plus propre aux noires idé:es, anx:
11oirs
chagrins,
aux
noirs complots.
Chez le
Plílegmatique
ahonde
&
domine
le,Phlegme:
hu.–
n,_eur aqueufe
&
infipide, froide,
&
apathique
~
privée par
la
11iem~
.de
fd _,
de chaleur, d'aéfüm, de ton, .de
lien.
L'i,.