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ou

LA

MoRAI.E.

Les Ma!urs:

711

nenie & l'in íenfihilité paroiífenc en_devoir etre le dill:inB:if

&

le

partage .

lllº. Le

Bilieux

femble

pour erre grand;

le

San guin,

pour etre aimable; le M élancholique, pour etre reveur; le

Phlegmatique, pour etre fade

&

inutile. ·

Le Bilieux eíl: propre

po.ur

ce qui exigt:

de

la force

&

de

l'éncrgie: le Sanguin, po ur ce

qui

demande de l'amé nité

&

de

l'aifance :

le Mélancholique ,_pour ce qui requiere de

la

coníl:ance

&

de l'opiniatreté: le Phlegmatique_, pour ce qui

n·a hefoin gu e d'inerrie

&

de patie nce.

Le Bilieux efi ardenr pour le plaiúr, & .ne s'alarme poin

t

de la

peine: le Sang uin s'effraie

aifément de la

peine ,

&

aime

vivement Je plaiíir : le Mélan-choliq_ne eíl: pen ienftble

au plaifir,

&

peµ

épouvamé d_e la peine : l:-e Phlegmatique

ne fenr que médiocrement

la

peine

&

le plaiíi.r.

IVº.

Le

melange

&

l'aífortiment

des

Tempéramens,

eíl:

fi

varié

&

fi

d.iffi.cile

a

faiíir;

qu':il

n'y

a qu~ peu de fond

a

faire

for

routes les co1?f~quences qu'on peut t irer en ce genre..

D'ailleurs

1~

Subíl:ance fpi-riruelle

qui

anime

&

g.ouverne

.le

Corps humain , libre

&

indépendanté

par

fa

nature ,

n'eíl:

point abfo lumem

&

univerfellemem

afferv.ie

aux

principes

&

a ux coníl:itutifs des organes ,. par le moy~n. de(quels

elle

opere.

L

E S

P

A S S

I

()

N S

H U M

A.

I N E S :,

870.

ÜBSERVATION.

Qu'eíl:-ce

que

les

Paj]iom?

Ce

forM

ces

divers

mouvemens

d

1

affeéHon

ou

d!averfi:on, de crainte .

ou

d'efpérance,

de

joie

&

de

triíl:elfe ,

q-u'éprouve notre

ame: felon la différence eles objets.

qui

affeéte nr nos fens,

ou qui fe tracent

dans

notre imaginarion. Mouvemens

plus

ou moins impérueux ,

ils

font deíl:in és

a

meare en

jeu

les

fo rces

&

les· tale ns

<l e

l'H omme,

p-o.u-r l'exciter

&

l'animer

a

veill cr

a

fa

fur-et é

' a

s'intéreíTer

a

fa

confervation'

a

pr-o–

cnr er fo n bieA- etre ,

a

étendre

&

a

pe r pétuer

fa

féli–

ci

t · •

On

peut auffi définir les Paffions:

le befo in

plu.s

ou moirzs

vif de certains Sentimens intéreffans pour l'ame.

Ce befoin plus ou moin s vif de certains fentimens , cet

ela n

plus ou moi11s impétueux qui emporte l'Ame vers

les

o bjets fe nfibles:

tel efi

le

grand

mobile de

toures

les aétions

humain es;

fo it

en bien,

foit

en mal. L'abus

des

paffions

pe ut

etre

c~rnpabl e

&

fune fl:e : mJ is la nature

&

la

defiination

des Paffions ,

eíl: honnere

&

urile.

Leur violence

&

le ur dé–

r églement annoncent une corruption dans la Narnre hu–

maine . Mais cette violence

&

ce déréglement n'ayanc rieR.

d' i

rr'

íií1ible

&

de néceffüant: ces Paffions peu

venc

encore.

malg r '

leur deíordre,

devenir

Llne v ra1e

fou r:e de bien '.)

&

y

y

ÍV.