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7~24 THÉORIE

DE LA RELIGION ET D"fs

MatuRs

~

- ·,

LA

VERTV ET LE VICE.

886,

ÜBSERVATION.

De l'Amour-.propre naiífeQt

&

dé–

coulent

nos Verrns

&

nos Vices quelconques.

lº.

La

Vertu efi

l'inébranlable .a<lheíion

au

Devoir

:

le

Vice

efi le

<léfa

ut'

contraire.

La

Verm

&

le

Vice ont égale–

ment

leur

fo

urce dans l'Amour-prop re , mais par des prínci–

pes

&

avec

des

caraél:eres tour

di ffére ns.

L'hornme vertueux

doit

fe~

venus-

a

l'amour - propre :,

parce qu'il

place

fon pl aí íir

&

fa

f<1,tis.faét:ion ,

OtI

la raifon

&

la religion veulent qu'iJs Coíent placés. L'homme vicieux:

eloit

fes vices

a

l'amour-propre : parce qu'il place

fa

fatis–

faaion

&

fon plaiíir ,

ou

la ráifon

&

la religion défendent

ele

les

placer.

L'hornme vertueux enviíage dans les

combats

qu'il livre

a

fes ·penchans .déréglés ,

&

l'Approbat ion préftnte

de l'Erre

fopreme qui applaud it au pén.ible exercice de

la

v ertu,

&

les

R écompenfes f utures

qui

font

deíl:inées

a

l'héroi'que

&

conf–

t~nte

pratique

de Ja

-v,ertu.

L'homm~ vicieux n'~nvifage

dal)S

fes

paffions

criminelles , que

fa

farisfaétion

pré[eme,

gu'il

v e ut

fe

pr ocurer malgré l'impro~atÍ?n , malgré la ~éfenfe,

malgré les

1J?enaces

du fouver ain

J

Lige.

On

voit par-la

com–

rnenr les motifs du Devpir

&

les motifs de la Paffion, vont

fe

réfou.d re en derniere analyfo dan-s l'Amour-propre.

IIº. La Venu eft communément un facrífice - g ue rlo1;1s

faifons de nout mémes ou

a

D ieu ou aux Hommes

=

le Viée

,

e.ft

communément un facrifice ·que nous fa ifon.s de D ie u on

eles

Hommes,

a

nons-memes.

C '.e:íl: en

·vue de no us-me–

mes, en

vue

'ele notre pe r-feétion

préfenre

ou d·e no tre bon–

heur futur, qne

nous

nous

facrifions no us-memes

ou

a

Dieu

ou

aux HQmmes. C'efi en vue de not1s-memes , en

v ~1e

de

norre fa tisfafüon fenfible

&

préfente, q ue nous facrifions

ou

D íeu ou les

Hommes

a

nous-mémes.

·

P~r

exem

ple., l'homrne fibéral

&

bi en fa ifant

fe

détache

oe

fes

rréfors,

_&

en

fait

,p~rt -a

fes femblables :

parce

qu'il

fait coníiíl:e r

fa

gloire

&

fon

bonheur'

a

erre le fo utien

&

le

pere

d.es

malheure ux.

Vhomme

avare

&

impitoy able

reíferie

fes

tréfo rs ,

&

laiife ba,rbaremenr

fou ffrir

fe s fe mblables:

p arce qu'il met tour fon

pl aiíi r

&

tour fon bonheur ,

a

voir

fes

tréfors

s'emaffer

&

s'accumuler.

'

, Ce

n'ett point la poffeffio n meme des biens·, mais le (en~

t,iment

attac!1é

a

ce tte poífeífion ou né de cette poffeffi on

:1

qui

fa it

le pl.aiíi r ou le

bonheur

en ce genre. L'homme

avare

·&

l'

h0rnme généreux onr égaiement

le

fe ntiment de Je:-1rs

po«effions: mais le premi er

1

ne

l€s

chérit

& '

ne les efiime,

1

que pour le brutal

plaiúr

de les refferrer;

&

le fe,ond ne