7''.2!2.
TH!ORIE
Í)}!
LA
RELIGION
ET Df'.S M<iURS :
a
remplir : obligations pénibles
&effrayanres, pour tm
.carnr indolent
&
vo !upmeux;
tri.íl:es
&
humiliantes, pour
un efprit qui redouce la
gene,
ou qni fent fon incapacité;
odieuíes
&
infopponabies
a
l'amour-propre, pour qui l'obli–
gation , la foj__éfion , la co·mrainte, , efi prefqne toujours un
íupplice.
.
D e-la,
dans l'Homme,
ce
gout
dominant pour
tout
ce
qui le
tire
hors de
lui-meme. Les agitations les plus
fati–
gantes
~
les entreprifes l~s .plus inutiles
,
les fociétés les
moins
intéreífantes
~
le
retour
périodique des
viíites·
les
plus,
infipides
~
des jeux les plus rnonotones , des amufemens
les plus facies
&
les
plus
frivoles:tour cela lui efi bon,
tour cela efl
de
fon gota ;
pour.vuque
par-la,
il vienne
·a
bout
de tuer l~ tems,
&
d'éviter
la.
pufpefüve de l
i-_
meme.
11º
!.
L'Homme efpere trouver hors de
foi ,
un Etre inté–
r
eífa.nt~
que fon
efprit
ne
connoit
F3ai, &
pour
lequel
fon
cEeur foupire: dont l'efpoir flatteur le
féduit,
&
dont la
poífeffion réelle lui échappe: apres leqHel il court fans ceffe,
&
qui
fe
trouve roujou¡s plns eloigné de lui : qui femble
fe
momrer
par-tour hors de
l'homme,
&
qui ne peut
naitre
&
exifier
qne
dans le
cceur de
l'homme.
Cet Etre
íi
intéreífant,
c'dt
le
Bonheur:
réalité, fi on le
conqoít
bien; chimere ,
tel
au'on
le conéoit
commnñément.
L~ chimériqu~ efpoir ~'un
bonheur
imaginaire,
entraine
fans
€effe l'homme
hors
lui -
meme ;
&
Jui
fait
perdre un
bonhenr réel, qu'il
eut
pu trouver dans fon propre fonds,
dans la jo.uiífance de foi-rn eme. Alexandre
coun
apres }e
l-,onheur,
clans
les fables bruians
~e
l'Afrique,
dans
les ápre¡
cléferts de la
Scythie ,
clans les riches carrrpagnenie l'Inde ;
&
le bonheur femble toujours ·
&
par -tour s'enfoir épou–
vanté
devam lui. Abdalonime borne· fes plaí!irs
&
fes vceux
a
cultiver
&
a
remlre
fertile fon
jardín;
&
il poífede
le
bonheur.
lIIº.
L'
Ennui
eíl: ·un
befo in d'idées ou de fe nfations inté–
reíTantes:
befoin
que l'on cher che
a
fati sfa ire par
la D iílipa–
tion, laqueHe n'abontit aífez fonv e nt -qu'~ le reprod1ii re
&
a
le di~·erfifie r. ·
·
L 'Ennui eit un érat ou une
foua tion de l' Ame .,
ou
ríe n
ne
plait,
o i1
rie n n'intéreífe , c ü
t ü lh
1affe
&
fa tigue ;
ot1
l'Ame
e;iuroit b eCoin
d'e tre agitée
&
r emu ee ,
&
0 1.1
rie
1
n'a prifo
fur ~lle.
Erac
pe u violen~,. mais tres-facheux, il peut d ' gé-.
uérer
en une no ire
&
d ang ereufe me!a6colie.
L~
chagrin
cíl:
comme un ver rongeur de l'Ame : l'ennui
en
eíl: comme une paralyfie. Celui-la
y
nourrir le entimeu..1
~e la
peine: cehü,.~~
,er,1
,Pj!PilÍt
1~
(enti:pien_t du
rlaifir~