TH:É:ORIE DJ! . L
'AM.E
HUMAINE :
volonté
fe
détermine librement
a
les
preferer
a
leur
oppofé
ou
a
leur
orniffion ;
a
vouloir leur exif!ence' plutot que lem~
omiílion, plutot que l'exifience de leur oppofé.
/
Cette
préférence libre.,
cette détermination libr..e, d'ou ré–
fulte néceífairement l'aS:ion extérieure; voila aífez vraifem~
blablement le
Quod magis nos de!efl:it
dont il
eíl:
ici quefiion:
ce qui
n'a-nnonce,
dans _cette act.ion extérieure, dans cette
aB:ion librement préférée
a
fon oppofé ou
a
fon omiffion,
<Ju'un·e néceffité con(équente
a
norre Libre-Arbitre.
IV
O •
Si
ce meme Texte a trait
a
quelques-une~ des . déter-~
minatí0ns intrínfeques de n9tre ame : il eíl: certain qu
'il
ne peut
fe
rapporter
qu'a
celles qui
y font
indélibérées,
qtü
y
précedem la réflexion, qui
y
naiírent de fes mouvemen~
- fpomanés.
ir
alors on peut lui appliquer cerre célebre dif–
. tincl:ion des Ecoles, qui eíl: connue de tout le monde:
Secun:..
dum id
operemttr
nece.Qeefl ··, quod nos magis_deleélat; delea.itione
indeliberatá
,
concedo
:
deleélatione deliberatá, nego.
75
2.
REMARQUE~
Quelquesi textes de l'Ecriture,
&
que!.:
ques paífages des Saints Peres, pourroient .' pe~1t-etre, par
Ya-bus qu'ii efl:
poílible
d'en
faire, donner
lieu
encore
a
diffé–
rentes ohjeél:ions contre la liberté humaine. Pour les pré–
venir ou pour
les
réfoter, il
fuffira
de donner quelque anen–
tion
a
rrois points
de
vue ginéraux
de la
DoéhirJe
des
Livres
facrés
&
des
Saints Peres
fur cet
objet.
1°. Le
péché <l'origi-ne,
felon
la
doéhine
des
Livres
faints
&
des Saints Peres , a tell€ment
at?l gmenté
en nous
la
Concu–
pifc:ence,
ou le penchant pour le b~en
& .
pour-le plaiíir fen–
fible: que, dans cet
Etat de nature déchue
&
dépravée,
il nous
eíl: impoffible , en mille
&
mille circoníl:ances, de faire
le
bien
qui nous eft
commandé,
d'éviter ile mal
qui
nous
eíl:
défendu ; fans le,
fecours
<l'une
grace
fornatnrélle. ·
'
· ~
'e.fl: de
cette
néceffité abfolue de
la
grace fumat11relle,
c'eíl:
<le
cette impoffibilité d'obíerver tous
les commandemens
de
Dieu fans
le
feconrs de la grace
furn<itureile.,
cfans l'état
de ríature déch~1e
&
corro1npue, que
parlent les Saints Pe–
res :
en
combattant les
pernicieu(es erreurs
de
Péla.ge&
de
fes SeB:ateurs. (
7
4
3 ) . Or,
foutenir
la
néceflité abfolue de
la grace furnaturelle, daJ.ils l'érat de nature déchue
&
cor–
rompue : ce n'eíl: point
y
détruire la liberté; ce n'eft point
y
admettre
la fatalité.
Par exemple, quand
Saint
Auguíl-in
dit qu'
Adam
,
en.
péchant
par fon libre arbitre, s'üoit perdu
lui-mé.me,
&,
avoit perdt.t
fon libre arbitre
;
ce faint DoB:eur prouve ou enfeigne amt
Difo:iples de Pé1age,
que le Pere du genre lrnmain , en
péchal'lt par fon libre arbitre , avoit perdn ·pour lu.i
&
pour