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TaÉoRIE
r>E
L'AME
ltUMAINE
,1
des <leúx ne néceílite
fa
volonté, qui reíl:e maitreífe de
fa
dé~
termination.
'
lllº. Quand ce
Militaire
(e
décide enfi.n
pour un parti ,,
par exemple, pour l'acceptation du d
1el ,
il juge , non
qu'il
fout
néceífairem'ent l'accepter; mais
qu'il wuc
libremc·nr
l'ac–
cepter.
En prenant une déciGon qui entraine le duel ·~ il
fent
qu'il
pourroit prendre une déciíion
qui
excluroit le duel :
il
eíl:
done libre , meme dans le jugement
prar_ique d'apres
le..
quel il
fe
determine pour le duel.
749.
REMARQUE.
On peut dire la meme chofe
detoute
2ntre détermination libre, ou les
motifs de la PaJ
!i.on&
les·
mot~fs du Devoir
fe
rrouvent en confliét
&
en oppo
íition.
1°. L'homme qui fe ·livre
a
une paffion dérég lée ,
fait fa
'
,,olomé:
en
fe
déterminant libreme nt par des morifs qui
fla.t–
tent
fa
paffion; mais que -fa ra ifon improuve
&
condamne,
qu'il pourroit
&
qu'il devroit ne
pas
écoute r.
.
11°. L'homme
qui
'réfiíl:e
a
une
paffion déréglée,
fait fa
volonré:
en
fe
détermin~nt par des mot~fs dont la paffion
fouhaiteroit la non-exifience; mais que
fa
raifon refpeéte,
quoique contraires
a
fes penchans les p lus rapides
&
les
plus
flatteurs.
Le
premier eíl: coupahle : ,parce
qu'il veut
préférer
une
farisfaaioo qui le flatte,
a
l'pbéiífance
a
la
Loi. Le fecond
eíl: vertueu¡x : parce
qu'il veu.t
préférer l'obéiífance
a
la Loi,
a
une fatisfaétion qui le flarte. L'un
1
&
l'autre, en agiífanr
~ien
ou
mal,
fent
qu'il peut aétt1ellement agír d'une maniere
cliamétralement oppo(ée: foit qu'il lui plaife. de préférer la
paffion au
devoir, foit qu 'il luí plaife de préferer le devo ir
a
la 'paffion. L'un
&
l'autre
(ent
done
qu 'il conferve
fa
liber–
té ,
en l'exer~ant : ~u'il reíle libre d'une liberté d'indifféren–
ce'
meme
dans
fa
détermination
fixée
&
décidée
d'apres fon
jug.ement p.ratique.
'
75
o.
RE7'1ARQUE
II. Si
u~ homme robufl:e
&
vigoureux;
a
qui je ne puis refifter' fo rce
lTI (i)ll
bras
a
une aétion
crimi–
nelle ,
je ne fuis
point coupable.
Si
un I~omme éloquen-t
&
perfuaúf, dont l'éloquence m'enchante
&
m'entraine, -m'en–
iag.e
a
faire la meme aét:ion, je fuis coupable.
D'ou
vient
done cette différence; puifque l'un
&
l'autre femble
égale–
mef1t me ravir ma liberté: le premier, par la force aél:ive;
]e fecond
~
par la force perfuafive
?
La différence vient de ce que, dans le premier cas, je
n'ai
poim
de
liberté r~l.Jtívemem
a
l'afüon
a
laquelle on me
.
force; pniíque
je fais de vains efForrs pour m'empecher de ·
1a
faire: a u líen que dans le fecond cas, je conferve toure
·m a lihen é, puifque je ,l'exerce pour me
déterminer mo~ -
r
/