Un moindre b ien a done toujours en lui-mep1e de guoi fixer
le goC'a
&
le choix de
la
volonré, qui fe détermine d' elle–
_·meme
comme
il
lui p1ait;
&
qui fouvent
fe
décermine d'u-ne
fac;on plutot que de l'anrre
,
uniquement parce qu'il luí plaít
de fe déterrniner ainfi pour exercer
fa
liberté.
Enfuite, s'il fe
préfente
a
moi des
biens
de
differente efpece;
par exemple , un plaifir préfem
d'un
coté,
&
1-a
félicité éter~
nelle de l ~autre : je fens que je puis choiíir le plai-fir préfent.,
a
caufe___du bien
de
fa
préfence ;
&
que
je
puis
dédaigner
lá
felicité érernelle ,
a
ca11fe du m al de fon eloignement.
De meme , je puis préférer la poíTeffion d'tm bien fini e11
ce monde,
a
la poífeilion de Dieu m eme, ou d'un bien infini,
en l'autré : parce que le bien füli qui fe prefenre
a
moi en
ce monde, eíl: un bien préfent
&
íenfible , qui a l'avanta¡;e
<l'
erre aéluellement
a
rila portée ; tandis que le bien infini
de la ·poífeílion de
Dieu ,
efi un bi en
qui
a le défava:ntage.,
&
d'etre inaé:ceffible
a
me·s fens ,
&
d'étre éloigné dans
fa
poífeffion.
746.
REMARQU~.
Il
y
a ,
dans· tout
biert auquel
notre
ame peut s'attacher en ce monde.,
&
des
Motifs attrahans
t'
&
des
IV!otifs
rétrahans.
- ·
:ta poífeffion d'un bien préfent a ponr motifs attrahans , la
fatisfaétion feníible
&
préfente qu''il
procure ;
&
pour morifs
tétrahans-,
l'incapacité
qn'il a de donner une plénimde
&
une
rei:manence de bonheur;
.
La
poífeffion de Dien a pour motifs attrahans
~
la félicité
pleine
&
permanenre qu'elle doit ,procurer un jour ;
&
pou.r
moti
fa
rétrahans, rinfenG bilité da_ns fon obje
t,
&
le <lélai
chrís
fa
poíTerti on. Notre ame
,reíl:e libre
entre ces différens
hiens,
dont aucun ne l'enrraine
&
ne la néceffite.
747~
On:tEC't'ION
II.
Notre entendement n'eíl pas libre
dans fes coonoiíTances : notre
vol(!nte
fuit
toujours
les
lu–
mieres- de notre enrendement. Comment notre
volonré!
peut-elle_
etre
_libre.,
en n'agiífaht
que
d'apres
une puiífance
Jleceffaire
?
RÉPONSE.
.Notre
volonté'
ne peut avoir dn penchant ou
de I'avedion po1,1r u_n objet, avant que cet objec lui foit
pré•
fenté par l'entendement: ainfi l'exercice de norre liberté
foppofe· touj.?ur.s la fonaion de l'en--r~ndement qui l'éclaire.
· Mais notre liberté,.qui fuppofe néce lfairemem les lumicres
de
l'emendement, ne
fo it
pas néceffairernent les lumieres
ide Fenreodement.
Car~apr esqne
l'objer·lui a été préfenté fo ns
íes
ditférenres
faces,
rou
íous
fes
différe ns
ra
p.pcns
de bie!íl