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SA LIBERTÉ;

fa

pofü rité , ce pouvoir primitif q

u'il av

oit, dans

l'Eta.t d'ín–

nocence

&

de juflice originelle

,

de

fai.re

le bien

&

d'évirer

le

mal , par les fimple forces de

fa

nature alors plus parfaite:

&

que depuis lors , la Voionté humaine, viciée

&

corrom–

pue par ce péché d'o rigine, avoit un befoin indí.fpenfable

d'etre guérie

&

forrifiée

par la grace téleíl:e ; ponr

;i.voir

en

elle-meme un

vr<1i

Pouvoir,

un pouvoir emier &Hcompl e t,

de prariquer méritoirement le bien ,

&

de réfifter efficace –

ment a u penchant rapide qui la pone nan:¡rellement vers

le

mal.

IIº. Les Saints Peres, qui 'ne prévoyoient pas l'~bus qu~

l'on pourroit faire un jour de leurs expreHions, donnent

quelquefois le nom de

Néceffi:é,

a

une grande difficulté ; le

nom de

Coaflion,

a

la íimple néceffité intrinféque. Et-c'eíl:

ainú que nous nous exprimons encore aujourd'bui, en mil le

&

míUe circoníl:anc~s, ou il feroit abfürde d'exiger toute

la

préciíion

clogmatique.

.

Ainíi, c¡uand les Saints Peres

~

dans quelques-uns de leu :s

Ouvrages oratoires ,

ou

ils ont plus en vue d'émouvoir que

d'infinúre;, <lifent quelquefois que

L'habitude du crime, devient.

une necejfi1é•au crime:

ils n'entendent

&

ils ne peuvem enten–

dre par-la, qu'une

Nécejfzte morale;

qui n'efl autre chofe

qu'une grande <lifficulté

a

vaincre ,

&

qui efi rarement

vaincue.

·

De meme, quand ils difent

que

n'étre point forcé, c'~fl

étre Libre;

il efi clair que par cette exem.p-tion de coaaion ,

ils n'entendenr

&

ne penvenr entenclre qu'une exemption de

néceífüé: pui(qu'ils reconnoiíTent que la néceílité peut avoir

lieu dans les aére.. intérieurs de notre volonté;

&

qu'il eíl:

démomré que la

CoaBi on

n'y

fauroit jamaisavoir lieu.

(741).

lll

O .

ll

y

a, felo n les Sc1ints Peres,

&

une

Liberté pro–

cha.ine,

&

une

Liberté eloignee:

au défaut de la premiere,

la feconde fuffit pour l'att;ion. Ainíi, quelques textes des

Livres Sainrs ou des Saints Peres , ,qui fembJent attaquer la

Liberté en gé néral, peuvent ne re.garder Rue la L iberté

prochaine

&

immédiare : fans toucher

a

la libertt éloignée,

&

mediare, qni rend rouj9urs l'affion poffible. {,.737).

De

tout

cela, que réfolte -t-il? 11

en

réfulte

que

rous les

textes des Livres Saints ou <les Saints Peres, qui fembleroient

:mri buer quelque faralité

a

ce que nous nommons nos acrio ns

libre ,

quelque .

néc effité

intt'infeque

á

ce que nous nom-

1~10

s notre volonté, peuvem

&

doivent s'entendre, ou rela–

t1vemenr

a

la

néc~ffeté de

la grace divine,

fans

laquelle

nous

ne pouvons ríen daos l'ordre

fnrnaturel :

on relativement

a.

u ne

rziceffiré

morale

,

qúi n'eíl: autre chofe qu'une grande

drffi

lté

a

vain cre,

&

qu'il efi

en

notre pouvoir de vaincre:

)