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1'HÉORIE DE L'AME HUM.Art,n:

:

HIº. L'Ame humaine, confid¿rée re.larivement .aux fen ..

farions mentales

&

aux fentimens imérieurs tju'elle éprouve,

s'appelle

Puilfance

fenfible.

1V

9 •

L'Ame humaine, en tant que capable de

faifir

un

principe

&

<l'en rirer les conféquences , <le difcerner

&

de

fentir le vrai,

le

beau, l'honnece, d'apprécier

&

d'évaluer

les

chofes, s'appelle

Jugement,

ou

Raijon.

Vº.

L'Ame humaine , en tant qu'ayant la vertu de

fe

rap..'

peller

o,u

fes idee~ ou [es fenfatio~ s ?u fes jugemens ou

fes

raifonnemens paífes, s appelle

Memozre.

1

VIº.

L'Ame hurnaine, en tant que capable de

fe

peindre

les cho(es

fous

une grande aélion, ou fous une grande paf–

fion, ou av~c un riche

&

vif étalage d'accidens caraél:érifü..,

qnes, s'appelle

lmagir;ation.

On ne doit done point admettre une diíl:inél:ion réelle

·enrre les difterentes Facu ltés de l'Ame humaine : puifque

l'on confoir 'tres-bien ces di~éremes facultés , fans une telle

difünét:ion , que ricn ....ne fonde

&

n'établit.

761.

ÜBJECTION.

Si les facultés de

l'Ame

humaine, ne

'font point réellement díítipguées l'une de l'atltre: il s'enfuic

<¡ue

notre Ame connoit' par

la

volonté,

&

qn'elle aime par

l'entendement : ce qui eíl: 'abfurde.

Il

s'enfu1r

que

ceux

qui

perdenr la mémoire, perdroient la fubíl:an,ce meme de le ur

ame ;. puifque la mémoire , felon l'idée s¡u'on vient d'en

.donner, n'eíl: autre chofe que l'Ame e.lle-meme, en tant

~ue

fo

rappellanr le patté : ce qui efi évidemmem faux.

-RÉPONSE.

Cette objeétion n'efi autre chofe, qu'une

fri–

vole chicane , qu'une miférable équivoque : qui·, faite

de

>

bonne foi, annonceroit

&

fuppoferoit une coq1plettc ígno–

rance fur les plus fimples notions de la Métaphyíique.

Iº.

L'Ame humaioe, confidérée relativement

a

fes

con–

noiífances, n'eíl: pas l'Ame humaine confidérée relativemenr

a

fes

volitions. Mais le principe ou le fujer qui

connoít,

eft

~·éellemem le príncipe ou 1~ fujet qui

veut:

il n'y a done,

entre l'un

&

l'amre , aucune difünél:ion réelle.

Selon un axiome généralement avoné

&

applaudi par la

Philofophie ;

il ne fau.t pas multiplie

r les é

tres fans' nécejJi.té.

Done ,

puifqn'une

feule

&

meme

fuh.íl:

ance efe capable

d'avoir

&

des

connoiífances

&

des volitions; pui(que ces

conooilfances

&

ces volítions peuvent erre attribuées

a

un

feul

& ·

meme fujet: on ne peut, fans heurref, de front cer

axiome pbilo_fophiq~e ,

fans

heurcer d€ from la faine raifon

elle-meme , en .admettre deux.

llº.

La Mémoire, en tant que faculté fpirituelle de l'

Arr:e

.fa1maine,

n'efi

g:ue

la fubfiance

meme

de

cette

Ame : c'eíl:

·

dan~