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SA

LIBERTÉ'.'

m eme

a

faire l'aét:ion

a

laquelle on m'invite, fans

m'y

forcer~ ·

Dans le pre111ier cas, l'ad ipn ne doit p-o int fon exiíl:en ce

a.

ma liberté : puifq u'ell e exiíl:e contre le vceu de ma liberté ~

Dans le fecond cas , l'a íl.ion doic

fon

exiíl:ence

a

ma_ libe rté:

puifqu e

l'aB:ion·n'exiíl:ero i

r

point fans

la

détermination·de

ma:

liberté

qui la fait prod uire.

75

r.

ÜBJECTION

IV.

Notre volonté fe décide toujour~

n éceffairement

pour

le bie n qui

lui'

plait davanrage; cornm~

le remarque le Saint Doéteur d'Hippone , dans ce famcux:

T exre ;

Quod magis nos dele{lat,

fecu.nditm id

operemur, neceffe

ejl.

D o ne la liberté ne con fi íl:e que dans le

Po1woir

paffif

qu'a

notre ame, de recevoir un plus

ou

moi ns grand penchant

pour

l~s d ivers objets qu'atteint

notre

entendement;

&

d'e tre

entrainée vers l'ol~je t qui la fl atte le plus , ou pour leq_uel

elle a un gout ou

un'

penc?ant prédominanr.

R ÉPONSE.

Iº.

Sentiment intime nous apprend que

fo u..·

vent

nous agiffons contr e notre

gout

prédominant: que

fou–

v enr nous faifons v iolence

a

nos penchans les plus rapides

&

!es plus flatteurs. 11 .eft done évident, ou que

l'obferva–

tion de Saint Augníl:in

.ri'efi

pas exaét:e: on que

l'

on

ne

prenet

pas le

vrai

fens

de

cette obfervation;

&

c'eft

a

cette dernie r e

partie du dilemme, que nous nous en tenons.

La preuve décifrve

qu~

ce faint Doét:eur

rie

penfoit

pas

que

la volonté humaine

fe

détermine roujours néceifaire–

ment pour ce qui la

fl.at

te davantage: c'eft qu'il aifure luí–

méme , dans le

Livre

de fes Confeffions,

qu'il

ne faifoit

pas , en cenaines circon fla nces

de

fa

vie,

les

c!~o(es· pour

lefque1les il av oir incomparablemenr le plus de gour

&

de

pench ant.

N orz {u ci~óam id quod irzcompara,hili ajfeélu mihi

magis

p Lacebat.

Lib. I,

ca p.

-3.

·

IIº. Quel que

pu iffe

erre

le

vrai fens

du

fameux Texte

que ren ferme l'ob j...é1:ion préíente ; il efi certain que ce

Te.xre , qui fa it

tom

le fo ndement d'nn Syíl:éme profcrit

&

an athematifé par

l' Egl'fe ,

ne íignifie pas que

la

volonté

humaine fuive tou jours n éceffaireme nt fes gotitS

&

fes pen–

chans prédominan s

:

puifque le fe ntiment intime, pui(que

la

ra ifon, pui fq ue l'Au teur meme de ce T exre, puifque l'an-–

to rit.'.. infaillible d l'Eglife a . emblée

&

de

l' Egiife difperfe ,

nous apprennent

&

nous attéíl:ent le co ntraire.

(74 4).

lllº.

L e

T exte

do nt il eíl: ici

quefüon,

&

dont le

fens

eíl:

fo rt

équivoque

& fo rt

rénebrenx , femble ne íi gni-.

fi er aurre

cho.fe

: finon

que

nos

a{les ex !érieurs

fuivent nécef–

fa ire me n t la

déte rmin ano n l' bre de ·notre volonté. Ces aél:es

ext ' r ·e nrs font cenfés n ous e rre pl us ag réables

a

tout p ren–

dre ,

q

1c

leur ()-ppo(¿ ou qne leur omiffion:

puifque

notre