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SA LIBERT~.'

tneilleur: puifqne la volonté,. qui aime néceífairement le bien,

doit

a

plus forre raifon aimer néceíTairement le mieux.

R ÉPONSE.

Notre volonté ne peut appéter & affeét:ionner

un objet, fans. qn'il

y

ait

dans

cet

objet quelque

raifon

de .

bien , vrai ou apparent: mais auffi la moindre raifo.n de mal,.

vraí

<?U

apparenr,

fuffit

dans

un ob}et,

pour qúe norre

volonté

pui{Té

le , dédaigner

&

n'en

vo,uloir point. Ainú

le

plus

petit bien eíl fuffifant pou,r fixer

l'amour

&

le choix de

la volonré:

parce

qu'il a une raifon de bien,

a

laq-uelle

la

volonré

peut

s 'attach.c!r.

Et

le bien le

plus

grand,.

a

moins

9u'il

11e

foit ~nfini dans

fa

nature

&

qu'il

ne foit i.nmi.tive–

rn cnt

conmt,, n'en trai ne

point néceffairement la volorrté :

parce qu'il a toujo.urs.quelque imp.erfeétion,. quelqu~ raifon

de.

mal;

qui,

préfemée

a

la volonté,

foffit

pour

lui en dooner–

du dégout ou

de l'averfion.

Notre volo;nré peut don.e

choi.Gr

·e.ocre deme

biens.,

foit égaux ,.

foit

inegau~&

.

1°.

Notrc

vo!o.nté. peut

cha,ijir em.-·e deux

bir:ns.- é-gaux.

Car

G..

on

me

préienre

d'nn

coté

un

louis

d'or

A;

&

de

l'autre

coté,

un

louis d 'or

R: ie

fens

qu'il eíl: en

ruon pouvoir

de

choifir

cent:

&

ce_r1-t fois

a

n1on

gré l'un

ou

l'autre

indifferemmenr..

Ce choix ne

íera

pas un· choix de

p1-éférence :

mais

ce

Cera

un choix de fantaifie, qui annonce ma lib-ené~

Sima

vofonté

étoit

une

Puijfar..ce ftrriplemen-t

paffive,

comm~

l'om fau.ífemen,t

&

abfurd'emenr

préten.du

querques Philofo–

phes

m-od ernes ;

il

eíl: évident

q

ue

dan-s

le

cas

propo(e,

·ma

volonté attir¿e en des fens oppofés pa-r ces tleux biens

égmx ,

comme par

deux

forces

egalés,

ne pqnrroit fe d'écicl'er pour

aucun

~

e::e qui eíl: évidemment c.ontre.dit

&

par- l'ex.pér ience

&

par

le femimenr intime..

.

Uº.

Notre vofonté peut choijir

en:tre-

deu-x

bims i:riég,-zux

:

foit

qu'on les fuppofc de mem.e efpe.c.e; foit qu'on les foppofe

d'efpe ce dífferente.

D'abord,

{ion

me

préC~nre

deme

biens in éganx,

d-e mérn

7

efpece

;_

par exemple, d'un

cott!,

un louis d'or ,.

&

de l'autrl:':

~

un

pe.tic

écu; qui

font

enrr'eu:>f

en g~nr~. efe b-ien ,.

comme

huit e'ft

a

un· : je fens qu'íl eíl: en

111911

pouvoir

de

prendre

le petit écu ,

&

de laiífer le louis

d'or: parce

que ma volonré

peu r aéruellernen-t

etre

contente·

clu

moind-re bien ,

pe.ut

ac–

rncllcment

voul0ir

et1e

privée du b.i~n plus grand. Le petit

écu a une valenr

&

un bjen :

il.

peut

a

ce titre

&

p.our cette

raifon de bien,.

e-tre,

pris

&

1Zhoifi. Le_louis d'or

n:a

pas un

bien infini: il peur

a

ce titre

&

pou.r cette

r.aifon

d'imper–

feél:ion,

etre

laiffé

&

rebuté~

Vn

plus grand bien,_ comparé

a

un moin-d·re bien ,

n'ore:

pa.s

a.u bien qui efi moi-ndre , .

fa_

raifon ou

fa

qua.li.té

de bie~

Q

q

iij