SoN
IMMORT ..
t,,nf;
lllº.
ll
n'y
a aucun,e r~ifon rielle
f,,,
fo lide, du cóté de l'Et¡e
incrii
&,
créateur, qui exige aucwzement
la
Jgjlruélion ou
r
anéan–
¡i.ffement de l~ /Íme humaine
;
&
je le dén10ntre encore en
peu de mots ,
&
d'ipres l'idée meme des choíes. _
La Raifon nous dit
&
nous apprend qu'un Dieu
fage
&
con.íéquent, qu'un Dieu fiable dans fes deífeins_, i~muable
clans fes volonrés, ne doit point óter
a
fes Créatures, l'ex if:
tence qu'il leur a donnée; t~nt que dure
&
fubíifte la fin
pour laquelle il les a créées : par exemple , qu'il ne doit
point c>ter l'exiíl:ence au foleil, tant qu'il refle une terre
&
des planetes
a
éclairer
&
a
échauffer. Car, pourquoi le
Créateur voudroit-il reprendre, d'une main avare
&
capri–
cieufe,
le
bienfaic de l'exiflence accordée : s'il
n'a
aucune
raifon de le ravir?
Done, s'il exiíl:e des Etres, dont aucune raifon n'exige
la deíl:ruB:ion , dont la nature puiífe toujours remplir
fa
fin
& fa
de.fünat-ion : ces etres doivent ne jamais pe.rdre leur
exiíl:ence. Done, íi l'Ame humaine a naturelleinent une fin
&
une defiination toujours permanente: elle doit toujours
fubfüter.
Or,
l'
Ame humaine
a
une fin
&
une defünation t0ujoms
fobíiitante , qui eíl: de
connoítre
le
Vrai
&
d'aimer
le
B ien:
deíl:ination qu'elle ne per<l point
&
qu'elle ne fauroit per–
dre , en fe féparant du corps humain. Car , il eíl cenain
que le Corps humain, qui efi eífenciellemem incapable
&
de fentiment
&
de
penfée,
ne
donne
poin-t
a
l'A me
hu-–
maine fes penfées
&
fes femimens ;
&
que les penfée s
&
les fentimens qu'a
l'Ame
humaine dans le corps qu'elle
anime,
ayant
pour principe ·ou pour
fu
jet l'ame elle-meme
~
peuvent exiíl:er dans l'ame féparée du corps , ainfi que dans
l'ame unie au corps. (
710
&
711 ).
Done, du coté de Dieu, il n'y
a
aucune raifon qui exige
la
deíl:ruélion ou l'anéamiífement del'Ame humaine. D one,.
íi
Dieu n'a pas expreífément révélé qu'il anéantit l'Ame
lmmaine, apres la d.íífolution du corps humain : il
n'y
a
. aucune raifon réelle
&
foli<le, prife du coté de Dieu , d'apres.
laquelle on puiíTe affirmer
que l'Ame
humaine n'eíl: pas
im".'
monelle.
'
IVº. De
tO\ilt
cela que ré,fulte+il?
Il
en réfnlte irréfraga.:
blement
qn'il
n'y a aucune raifon réelle
&
folide , prife ol.l
du
coté
dt1
Corps humain, ou du coté de l'Ame humai ne,,
ou du coté de Dieu lui-meme, fur laq uelle on puiífe s'ap–
pnyer on fe fond er pour atraquer l'immo rta lire
de l'
Ame
humaine;
&
que le clogme fondamental du C hriíl:ia n·fme
7
par lequel Dieu nous annonce
&
no us attefte cette immo r–
plité
de
!'Ame
humaine , n'a
é.videmmem rien d comraire
p
p
ij