Ta:fo1u:E nt
L'
AME
HUMAINE
!
S'il
y
avoit qut;ilque raifon réelle
&
folide , de la pan dtt
Corps
humain, qui
put
Oll
qui dut encrainer
la deíl:ruaion
4c
l'Ame humaíne : ce feroit - fans doute, la
diffoluticm da
&orps
hu.m.ún,
cette ditTol ution qui en corrompt wus les
..,
princ
ipe~, quien détruit tome l'o~ganifation , qui en divi(e
&
qui en fepáre to1:1tes les parties intégrantes
&
confücuan–
tes. Or ,
la diífolution
du
corps humain ,
ne
peur en
ríen
enrrainer
par elle-meme , la d~ílrué1ion de l' Ame
humaine..
-car,
pour
que
la diífolution du corps humain
pút
entrai–
ner par elle-meme,
la
deíl:ruél:ion
de l''Ame humaine :
il
faudroit que, tandis
que
le corps humain
fe
détruit
par
la
{épc1ration
&
par
l'alrération des panies qui le conílituenr,
l'Am€ humaine
put
&
dur
éprouver
un
femblable
fort ;
ou
que l'Ame humaine
put
&
dO.t
auffi,
par une fuite néceífaire
de cette diífolution du corps humain ,
fe
détrnire
par
une,
femblable féparacion de
panies,
par une femblable corrup-
tion
de
principes.
(
Or,
il répugne
vifiblement que J;Ame humaine,
qui eíl:
une fubílance eífemiellement fpirituelle, une fubfiance eífen–
tiellement fimple
&
indivifible
dans
fa
nacure, une
fubíl:aace
d'ou eft elfemiellemem exclufe toute compofition réelle de
panies
&
de principes,
fe
détruife- par une féparation
de
parties
&
par
une
corruption
de
príncipes,
qu~elle n'a pas.
Done
·¡¡
répugne viíiblement que la diífolution du
co1Tps
~humain doive ou puiffe emrainer la defiruél:ion de l'Ame
humaine.
(712
&
715).
1
II
O •
Il
n'y
a aucune
raifon réelle
&,
foliJe
,
de la part de
r
A me '7,umaine _, qui doive ou 'qui pzúffe en entraíner la deflrufljon;
·
1
&
je
le démontre
de
me.neen
peu
de mots,
&
par l'idée
meme
des (:hofes.
.S'il
exiíl:e
dans la Natn-re, une fubflance qui ne
foit fuj {!tnt
en elle~meme
&
de . fon ptopre fon
di,
a
,aucune intrinfeque
. corrup,tion ; une fubJ.hnce qui ne re nferme dans
fa
nature ~'
aucuns principes oppofés qui
íé
combattem ;
une
fubfiance
clans
laquelle il
n'y
ait
ríen
qui s'ufe ou qui
s'~ltere
ou
qui
· fe
cliíiol
ve :
il
eíl:
·ciair que -cette fubfrance ne porte en elle•
meme ,
aucun principe de deíl:ruél:ion; que cene fubfiance
n'a
rien en elle-meme
&
par
elle-meme,
qui doive en–
trainer ou occafio
nne fa
defrruél:ion. Or, t~lle eft
l'Amc
lmmaine: ainfi
que
no.nsvenons de
l'obferver.
Done il
n'y
a~ d
u cotéde rAme humaine, aucune caufe: ·
réelle qui doive ou qui puiífe en entraíner ou en occafionner
la
defrrufüon.
Done
il
n 'y
a áucune raifon réelle & folide ,
prife du coté de l'Ame humaine, d'apres laquelle on puiífe
;._¡ fiirmer-
ou ,ú:rnpsonner
c¡u'elle
~'eft poin.t
immonellé
par
f~
narnre ..