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SA

SPIRITU.A..LITÍ:;

Iº.

En

adoptant le (yfiéme qui place, avec aifez de vrai•

femblance, le fiege de l'Ame dans qmelque partie du cer–

veau,

ou

aboutiífent les principaux nerfs: on n'évire pas

la

ditficulté que l'on objeB:e : puifque ce fiege de l'Ame dans

le cerveau, ne fi'tt-il qu'un point phyfique, a évidemment

une étcndue,

a.

laquelle correfpond l'Ame qu'il habite.

IIº. Il

faut

clone néce!Tairement, pour fatisfaire

a

cene dif–

fi.culté, admettre dans l'Ame humaine , une

Etendue

q,iti

eft

propre aux efprits,

&

différente de l'

Etendue q1ti efl propre aux

corps.

Je réponds done que l'

Etendue folide

,

circonfcrite par

des faces

&

par des angles qui lui font inhérens, formée

par des parties naturellement impénétrables , réellement di[–

tinguées entr'elles,. ~é~llemen,:: pl~cées les

Rnes

h_ors des au–

tres , efi une _propnete caraél:enfitque de la Maaerc : mais

qu'une

Etendue virtudle,

qui n'efi autre chofe que l'exif-

·

tence d 'une fobíl:ance íimple

&

fans compofition en elle–

méme, dans un efpace étendu, ou que la correfpondance

totale d'une fub{hnce íimple

&

fans compoíition en elle..

meme,

a

tous les points d'un_e(pace plus on moins étendu,

n'efi point une propriéré caraB:ériíl:ique de la Matiere.

(319).

. Telle efi l'étendue de l'Eífence divine qui, infiniment

fimple en elle -meme, -correfpond toute entiere

a

toutes les

parties de ce Monde vifible, qu'elle meur

&

anime. Telle

eíl: auffi l'étendue de l'Ame humaine , qui, fimple en

fa

nature, donne fes loix dans un efpace étend" , ou re<;oit

des modifications

a

l'occafion d'un efpace étendu.

IUº. Mais n'oublions point ici un Principe fondamental en

genre de connoiífances: favoir, que

l'

lncertain

ne

doit

jma

aawn ,wage fur le Certain.

Ou

en feroient nos connoiífances

les mieux établies , fi l'incertain rendoit douteux

&

équivo–

que le certain

?

Dourerai-je de mon exifien~e

&

de ma vie .,

parce qu'il efi tres-incertain pour moi comment

&

par quel

méchanifme j'exifie

&

je

vis?

(20 & 712).

714. ÜBJECTION

VI. La meme Ame éprouve

~

la fois

des

modifications fort différentes. Car

il

arrive aífez fouvent qu~

notre ame a en meme tems , des feJ:?timens

&

des penfécs,

de la joie

&

de la douleur , de la haine

&

de l'amour pour

clifférens objets. Done il faut qu'il

y

ait dans notre Ame,

<lifférentes parties d'elle-méme, ou foienr re<;ues féparérn enc

ces <lifférentes modifications, qui ne fauroie ot avoir lieu

rlans une fubíl:ance parfaitemenr fimple. Done l'Ame hu–

maiNe ,

ainfi que la Matiere, doit avo,i~ des parties difünc–

tes, placées l'nne hors de l'autre.

RÉPONSE.

1°. Nous avons d~montré que l'Ame h umaine

~íl

une

Subjl_anet Jimple dans [a nat~f( :

0~1

une fu bíb nce qui