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'

1

Or , l'expérience nous apprend que nous -n'avons

&

que

nous

ne pouvons

avoir

.des

pe.nfées

&

des fentimen·s, que

-par le minifiere de 1.:ios organes marériels.

Done

l'Arne hu•

.maine,

féparée du co'rps organifé , femble devoir €tre pri~

vée

de tome connoiífance

&

de

tOl!lt

fentimenr;

femble de ..

voir etre totalément incapable-

&

de connoitre

le vrai

&

rl'aimer le bien ;

&

par conféqueQt,

femble

devo:r ne con–

ferver abfolument aucune ñn

&

aucune deílinadon , qui

puiífe· exiger

fa

conforvation ; ou· qui p1t1iife -empecher

foa

anéantiífement.

.

RÉPONSE•.

Iº. La Raifon noús apprend &

nous d~montre

· que , les organes materiels

ne

donnent point

a

l'Arn.e hu-

. ·maine, la

faculté de pwfer

&

de fentir.

Car

il

évident

que

ce qui

efl:

elfontiellement incapable de penfer

&

de fenrir •

ne

fauroit donne.r la penfée

&

le fe ntiment; ne fa urnit don....

n er

la

faculté de fentir

&

de pen~er. ( 7

10

&

71

z).

'

Done,

:fi

l'Ame humai ne a des penfées

&

des fentimens;

d ans le co rps qu'elle

anime:

elle

ne

tire poínt

ces

penfées

&:

ces

fentimens , des org~nes matériels

auxquels

elle

eft

unie.

Done~

íi

l'Ame humaine a des

penfées

&

des fentimens

~

tfans

le

corps huma

in: elle

a en

elle - meme

&

par ell_e

4

rneme, indépendammenr de ce corps humain ,

la

faculté qui

· ]a rend penfante

&

feníible. Done,

fi

l'

Ame

humaine

eíl:

une fubfiance

penfante

& '

feníible dans le corps humain,, ·

c¡ui n'a

par

lui-meme aucune verm de la ren.dre fe.níible

&

penfante

~Ii

elle-meme:

il

ne

r épugne

au~unement

qu'elle

foit enco

re une fubíl:ance pe nfante

&

fenfibie, hors du corps

humc1.in,

·

&

apres avoir

été

dégagée

&

féparée du corps

.,. .

-

numam.

Ilº. L'Auteur de la Nature,

fArbitre fupreme de toutes

les Subftances par lui créées , en formant le Compofé hu–

main, en decernant une réciproque dépendance enrre les

· ·cJ'eu·x (ubílances différentes qui le con!tituent, a pu vouloír

&

a réellement

voulu

que

les

fonélions de La Subjlance

fpi–

rituelle,

fuffent dépendantes des fon&iom de

la

fobftance

matérie:lle ;

&

que l'aaion de

l'

Ame

füt

en quelque íorte

~

liée

&

enchainéé au jeu plus · ou moins formé, plus ou

moins perfeaionné, plus. ou moins affoibli ,, des organes

du

corps: ce

qui

prouve ,

non

que l'Ame humaine

n'ait

pas en

dle-meme

&

par elle-meme, 'indépendamment

des

orgailes. auxquels elle

eíl:

unie .; la faculté de penfer

&

e.fo

·

fenrir;

mais. fimplement que cetre 'faculté de penfer

&

de

fentir,

toujours e1Tentiellement dépendante

de l'Etre

créa–

ieur

>-

pent·

efficacement erre

liée

&

a_ffervie aux condití.ons.,, ·

q1JZ'il p.lait

a

l'Etre

créa•teur

d'.ip.pofor

a

fon aélivit~