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SON IMMORTALI~f.·,

Tant gue l'Ame humaine efi unie au corps qu'elle anime:

l'ébranlement plus ou moi~s facile

&

plns ou

m6ins

éner–

gique des organes matériels, eíl: la canfe occafionnelle <l'oit

dépendent fes idée.s, fes pe11(ées, fes jugemens ·, fes raifon–

nemens

~

fes fe1:timens , toutes ou prefqne toutes fes opé-_

rations.

M-ais

il ne s'enfuit pas de

la

que l'Arne

ln1m,tine;

·qur

fent fes ¡i et?fées

&.

fe s

femimens empreints clans

fa

plu~

imime fub{hncé , qui fent qu'elle forme par elle -

meme

&

fes jugemens

&

fes volitioris, ne puiífe plus avoir de p~n-·

fées

&

de jugemens

&

de volitions

&

de fentimens,

qu c.111~

elle fera dégagée des organcs matériels auxquels elle

efi

uni~-

&

aífervie dans

fon corps mortel.

.

. ·

IIIº.

N.ous ne pouvons pas

cqnnoitre

~

détem_1ii:iier

quelles·.

e/peces· de

cormoif!anccs

&

qrlelles e/peces · de fentimens

anr.–

.l'Am_e lrnmaine, quand elle fe trouvera féparée

dt1

corps

qu'elle anime

aujour<l'hui.

Ma1s

nous

concevons fans peine->

qne

cette

SubfiaAce

intelligente

&

fenfibl~

pourra

enrnre

·connoítre le

Vr.zi

,&

aimer-Le Bien:

felon

que le vrai

&

le bie1.1

.fe

trouveront en prifo

a

fes puiífances

inrelleB:ives

&

affec-

tives.

r

Et quelle répugnance

y

auroit-il , que cette Subíl:ance in–

telligente

&

fenfibk,

en quirtant

cette

víe

périífabl~,

CQ>D–

fervat

la

t_némoire des

fenfations

&

~es

idées

qn'elle

a

euesi

fur la terre: qu'elle emponat le fouvenir

des

événemens

doqt ell€

y

a été fp~étatrice, des Perfonnes qu'elle .

y

a

connues

&

chéries

~

eles biens

&

des ·maux qu'elle

y

a faits?

Q

uellé

répugnance

y_

au.r<;>it-il encore

que

l'Etre créateur

lui

permh

d'écendre fes idées

&

fes ¡oenfées, déformais dégagées

&

indépendantes ·des eJ).traves des feos,

.fur:

le brill¡ot fpeél:a–

·cle de la Nature entiere, fnr l'économie univerfelle des

cho–

fes,

fnr les adorables

deífei.ns

de la Proviclence dans tout ce

qui concerne

&

l

'Orcl .re natur

el

&

l'Ordre furnaturel?

R.ien ne prouv

·e & ne

dém<;>nrre,

a

lá vérité, que telle

'doive

etre

réellem~nt

fa

fonB:ioo

&

l'occ.upation de l'AI)1e

humaine ·, quand elle aura quitté le

corps .

périífable qu'elle

anime. Mais r-ien de tout cela n'eft impoffible

&

chimérique ,

que dans l'abfurde Matérialifme

~

qui fair confríl:er l'Ame hu–

maine daos une marieré

penfante;

ou qui

fait

pen(er l'Ame

lrnmaine , par

le moyen d'une inatiere eífentiellement inca-_

pable

de penfer.

L'Ame humaine -peut done :1voir une fin

&

une deíl:ina–

tion

réelle;

apres la diífolution du corps organifé qu'elle

habite

&

qu'elle

anune.

73

1.

ÜBJECTION

II.

Aíl'urer que

l'Amc

humaine forvit

a

la defirnérion du corps humain: c'efi a~urer que Dieu n'a-