· SA NAfuR'E.-
Lihme.
Dieu lui-ineme, que le Pere engendre néceífairement
le
Fils ,
&
que le Saint-Efprit procede néceífairement
&
clu
Fils
&
du
Pere.
II9.
La lioerté de Dieu coníiíle done dans le
pouvoir /agir
ott
de ne pas
agir
ho;s de lui-méme;
on dans le
pouvoir de pren–
dre ou de· ne pas prendre une déterminarion d'agir,
q'ui
foit rela–
tive
a
quelqu'objet extrinfeque
a
la nature divine.
Par exemple , Dieu
a
été éterneHement libre, relative–
menr
a
la création <le ce Monde vifible: parce que·, de toure
éternité , il a librement décerné la création de ce monde
vdible ;
&
qu'au commencement des terns,
il
a librement
exécur~
&
effeél:ué cette volónté éternelle.
65 )·
REMARQUE
I.
La
liberté de Dieu eíl: une
Liberté
inva–
riablcment permanente
:
parce que Die~1 eíl eífentiellemenf
incapable de route variation
&
de tour changernent ;
&
que
ce qu'il a une fois libremenr décerné
&
voulu, il
le
décerne
&
il
le veut librement toujours.
·
Libte.ment determiné de
toute
étetnité
a
faire quelque
chofe, par exemple,
a
.créer le Monde
daos
le tems,
a
donner telle grace
&
tel moyen de falut
a
Ariíl:e dans telle
ou
telle eirconfiance ,
Dieu refle éternellement libre fous cette
1
détermi.nati0n permanente:
parce que l'aB:e intérieur de lavo~
lonté
divine, par lequel
Oieú
s'efi librement déterminé
d~
toute éternité
a
faire
telle
&
t~lle chofe dans
le
tems , reíle
éternellement
&
immuablement dans Dieu ; fans erre jamais
ancunement, ou effacé par l'inattention
&
par l'oubli, ou
rétraB:é par un aB:e oppofé
~
contraire.
6)6.
REMARQUE
II. Le
Po~voir permanent
de
changer
de
'flolonté,
ou
de
réfoudre le contraire de ce qui _avoit
éré
antérieurement réfolu, n'efl:
point
eífentiel
a
la liberté divine :
comme il .eít eífentiel
a
la
liberté humaine.
¡
1°. S'il
eíl de l'eífence de la
Liberté
humaine
,
de potrvoir
changer de volonté : cela vient, non de ce que nous fommes
des erres libres ; mais
de e que nous
fommes des
etres
imparfaits.
Comme
11
eíl de l'eífence
de la
volonté
libre
~
coníidérée
comme libre , de pouvoir choiíir entre les différens biens
que fon entendement lui préfeme ;
&
que l'enrendement
humain ,
par
l'iníl:abilité de fes lumieres
&
de
fe!S
connoiífan• \
ces , peut fans ceíTe prffenter
a
la volomé humaine , dont
il eíl: le flambeau~, ou de no'uveaux biens, ou le meme bien
fous des points de vne différen s : il eíl: clair que ce change–
ment de lumieres
&
de connoiffa nces dans l'entendement
hurnain ,
enrraí ne· néceífairemen t dans cette Puiífance aélive
de
l'homme , qui fe dónne libreraen~
a
elle-meme fes <lécer-
.
'Í