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SA

NATURE.

Lilierté.

fibles auxquels peut s'étertdre

&

s~appliquer cette puiífance

aél:ive

le meilleur

&

le plus parfa1t de wus.

Pla¿ons -nous par la penfée, avec Léibnitz, avant le com–

roencemem des tems , avant l'exifrenoe d~s chofes : R,o ur

examiner , .de ce· point de vue ,

&

la marche

&

l'atlion

de l'Etre incréé, qui va devenir l'Etre créateur.

D ieu, eífentie\lernent heureux en lui-rneme

&

~

pa r lui–

meme, prend librement la détermination

d:e

créer un monde,

donr il n'a aucun befoin : voila fa

Liberté abfolue.

(654).

·

Apres cette détermination libremeot pri(e,

&

dont l'objet

efl:

encore indéterminé ' :

Dieu

v.oit, par fon inrelligence

infinie , une infinité de

Mondes poj/i.bles,,

qui femblent

tous

a

l'envi lui demander l'exi~ence. Parmi -ces mondes poffi–

bles,

quel

choilira-t-il de pr~férence, pour le rendre exif ..

tant? Ne pas choifir le meilleur

&

le plus parfait de tous ;

ce feroit viíiblement manquer, dit Léibnitz· ,

ou'

de

fageffe

ou ele

bonté.

Done Dieu (era intrinféquement néceffité par

ces

cleux arrrjbuts de fon dTence,

a

i:;réer de préférence?

le meilleur

&

le

plus parfait des mondes poflibles _: voila

fa

N écej

/i.té

hypothétique.

,

·

'

La

ra

ifo

n pour laquelle Dieu eíl intrinféquement néceffifé

a

appliquer

fa

puiífance créatrice au monde le plus parfait

parmi les poffibles, plutot qu'a. un autre monde moins par.~

fait parn~i les poffible·s : c'eft que Oieu , qui ne peut agir

fans une

Raifon fu.ffifante,

ou fans une raifon digne de moti.'..

ver

&

de jufüfier fon ·aaion , ne fauroit av-oir aucun motif

que

puiífe avouer Ca fagéífe

&

fa

bonté, dé créei

'.un

monde

moins parfait, préféra-blement

a

un monde plus parfair ;,.

&

·qu'un plus de

perfeE!ion

dans

le

monde le plus parfait parmi

les

poilibles ,

e{:t pour

l'Etre infiniment fage

&

ínfiniment

parfair, un morif

folide ,

une

raifon

foffifanre,

felon ,

L

éib–

nitz,

de créer ce monde plus parfait, plut6c qu,un

autré

monde plus imparfait.

·

~

11°.

Dieu , dit enfuite Léibnitz, en fuppofant

qu'il

fe

dé"termine librément

a

devenir créateur d'un monde , eft

&

doir erre intrinfé-querpem néceflité, par la perfeéHon meme

ele

fa

narure'

a

créer

'le

meilleur

&

le plus parfair des mon–

<le_s

poffibles : ainfi que la chofe vient d'etre expliquée

&

éta-–

blie.

Done , puifqu'i'l eít évitlent q~1e Dieu

a

créé le

Mondé

·

afluellement exijlant· ;

il s'enfuit que ce monde aétuellement

exiílant eíl: le meilleur

&

le pJus parfait des mondes poffible~.

Le Monde aél:uellement exifraAt, ou l'enfemble des cho–

fes,

n'eíl: point

Ún

Tout_abfolument parfait

dans

toures

f~s

pani€s

&

a

tous égards : puifque l'on-

y

découvre vifl.–

hlement

un melange de défaurs

& de

perfeétions.

Mais ce

t

cnfemble de

perfeétions

&

de

défaúti , qui forme le

Mo.nd

~