SA NA'IURE.
Liberté.
Qu'il
ne
faut
pas coníidérer l'Hornme
&
la Terre folitai~
rement,
&
hors du Tour. généraJ dont ils
font
partie: par
la
r aifon que ce
qui
paroit qud quefois un défa u-r
&
un
mal
dans la partie , eíl: réellement un bien
&
une perfeél:ion dans
le T o ur;
&
que pour pouvoir décider
avec
ce
rrirude, que
ce
qui
nous paroit un vice ou un défaut dans
la
T
er.reou dans
l' Homme,
y
eíl: réellcment un vice ou un dé
faut;il nous
fa udroic une connoiífance infiniment étendue , qui
púr
failir
&
ernbraífer
a
la fois tour l'enfemble des chofes , dont
la
T erre
&
fHomme ne
font
que comme d'infiniment petitei
p;i rries
:
·
Que le
Monde aEluellement exiflant,
malgré fes imperfec–
tions
&
fes défams, fera réellement le meilleur
&
le plus
parfait
des mondes poffibles; s'il eíl:, comme il doit l'etre
&
comme il l'eíl: effeéhvement, l'enfemble de chofes oi1,
les
pc rfeéb ons compenfant
&
racheta_nt les '<léfaurs, de
la
moin<l re fomme de maux, réfulte
la
plus grande fomme de
biens :
Que le
Mal
phyfiq_ue
&
le
Mal moral,
dom on faic
tant
de
b ruit
<lans
le monde, ne
fom
pas toujours un vrai mal
a
rous
égards ; font fouvent meme une fource féconde
&
abondante
ele
grands biens, de grandes venus. Par exemple, l'adul–
tere de T arquín, mer
fin
a
la tyrannie,
&
devient l'époque
des
bea 11 x
jours de Rome. Les perfécutions <les Néron
&
des
D ioclé tie n , donnent lieu aux triomphes
&
aux couronnes
el es Mar cyrs. Les foibl eíTes
&
les fragilités des Pécheurs
pé–
nitens ,
fon t
éclater l'infinie miféricor<le de D ieu fur la terre;
&
l'éternelle réprobation des Pécheurs impénitens, mani–
f,
íl:cra
avec éclat l'infinie jufüce de ce meme Dieu dans l'é–
tern ité.
Ces différens maux, dit Léibnitz, ont done en eux–
memes, dans l'ordre g~néral de
la
Providence divine, dans
l'économie univerfelle des chofes , une vraie
raifon de bien:
puifqu'il s
produifent ou qu'ils occafionnent une fomme
de
bien, qui l'emporte für la fomme du mal.
,
T el
eft
le farneux
Optimif,ne de Léihnitz
;
c'efi-a-dire ,
le
reve le plus fublime
&
le plus philofophiqae, qn'ait peut–
erre jamais enfanté l'efprit humain. Nous venons d'en mon~
trer l'in genieux artífice : il nous reíle
a
en fapper les fonde~
meus ruineux , dans les deux propoíi~ions
fuivames.
p
R O P O
S
I T I
O N
I.
661.
Il
y
a
dans Dieu une
waie
f,,
parfaite Li6erté, qui
exc.lut
effemicllemwl toute néceffité
quelconque
,
foil
abfolut
,
foit hypo--.
thétique.
Dt rrioNSTRATION.
1°.
Dieu
eft un
Etre
qui
·poífedc toute$