THÉORIE
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"\
.
ÜBJECTIONS A
llÉFUTER.
672.
ÜBiECTION
l.
Si Die u eíl: tout-puiífant ,
i)
peut faire
meme Fifnpoffible. Car quel obíl:acle pem mettre
a
fon
iñ–
finie puiífance, l'impo-íli:bilité de chofes qui n·efi ríen.
Et
d'ailleurs, Dieu ·n'á--t-il pas fait l'impoffible, en cha.ngeam:
les
EíTences immuables
qe$
chofes, en cha.ngeant Nabucho~
donofor
en
brute., la
femme de
Lot
en
fiame
de
fel? ,
RÉPO~SE.
1Q.
Une puiiT~pce qui s'éte1~droit auf chofes
impoílible.s
& .
chimériques.,
feroit une
Puiffance chimériqu~.
U
ne puiífan ce chimérique n
'e.íl:
rien:
done une telle puiífanc~
nleíl:
point dans Dieu. .
QuamLon corn;oit une Puiífance quelconque: on Ja con<;oit
toujours eíTenriellement comme relative
a
quelq.ue•termé,
a
quelque objet;
&
non comme relative
a
un défaut de terme,
a
une....negation d'objet.
r
L'irnpoffibilité des chofes ne pr~fente point
a
Dieu un
Ohflacle réel
&
pojitíf,
qui artete ou captive
bu
circonfcrive
fon aétion
&
fa
puiffance. Ma)s elle préfente
a
Dieu
un
défa1lt
ou une négíltion de terme
&
d'objet réels, .auxquels puiífe ,
-
s'érendre
fa
puíífance
&
fon aétion.
Di~u
ne peut . pas pro-–
duire un
Cerde-quarré :
' parce qu'un
Cerde -
quarré n'eít
rien de
réel ,
n'dt
ríen d'intelligible, n'eíl: ríen qui
puiífc
etre le terme &J'obj<H de fon infinie atlivité. (65 ).
Ilº. Nabuchodonofor, pour avoir -ofé s',ériger facrilége•
rnent en Divinité terreíl:re,
fut
condamne·
a
brourer hideu–
fement l'h~rbe de la 'cerre. 11 oüblia, ce l'vfonarque aveugl~
<.. &
i_n.fen(é, l'Auteur de
fa
gloire
&
de
fa
pro[périté;
&
en
punition de fon iínpie org11eil, il fot chang~ en bnite
1
:
,non
par
le changement de l'eifence hnmaine en l'eírence d'une ·
.bnite; mais par le changement de fes gou,ts, de fes lurlúe-
res , de fes femimens , de fes affeélions,
peta.erre meme
dé
fa
figure,
qüe Dieu ahéra
&
<légrada. totalement ;
&
qu
1
i
ainfi altérés
&
dégradés , le réduifirent
a
l'état
& .
ala
con–
ditio'n des brutes.
'>
Nabuchodonofor conferva
fa
nature hmnaine, fon eífencé
cPhomme. Mais par le derangement de fes organcs ., par
fa
perte de
fa
raifon,
par l'extin.étion des faines lumieres
&
des
héaux
femimens q1:1i carél:érifont l'humaoité,
par
l'altératio11
&
la dégrad2tion de
fa
figure humaine , pár fes goúts
&
fes
penchans
&
fon genre de vie , en tom conformes
a
ceux
des betes fauvages, il n'offrit plus que rimage d'une brute :
jufqi1'au tems
ou
le Ciel vengé
&
appaifé, le rendit
a
fa
raifon
&
a
fon
premier
étar. Le changement de Nabucho,–
donofor en brute , n'annoqce done poi-nt dans Dieu une
puiífance chiméri~u€ , ou une pu~ífa.nce qui s'éren<le
a
<les