/
SA NATURE.
Providence;
des
vils animaux de
fa
baífe-cour ou de fa ménagerie. 11
n'y
a
done point
de
Providence divine -;
ou s'il
y
a
u.netelle Providence,
c'elt
pour
l'Efpece
&
non
pour
les
m–dividus. ·
RÉPONSE.
Cette
triviale
comparaifon, qui paroít
fi
triom–
phante
a
un
Déiíle , paroit peu fenfée
&
peu conclu.ame
a
un
Phil0fophe.
Car ,
Iº. S'il
eíl indigne
de Die~ ele
s'rmé.reífer
a
des.cr~~n~re.~.
infiniment
viles
en
compc1ra1fon
de Im :-
pour
quor neto1r..
1l.
pas
égale~nt iml~gne. de
_Oie~
de donner
l'e~iítenc~
a
c~s··
memes creatnres mfimmen-t ·viles
en comp.ara1fon
de hu?
Quand
il
n'eft
point
indigne de Dieu ele
vouloir la
fin :
peut-il erre
indigne de Dieu de vouloir
les
.moyefls
?
Et
íi
Dieu peut s'intéreífer
a
l'efpece , comment
peut~il'
ne
pas s'intéreírer
aux
individus? · Qu'eft-ce que l'efpece,
fi
ce
n'ell:
la ·colleélion
de
tous les individus?
.
' ·
'
Ilº. ll
y
a une
bien grande différence, ,
entre
les deux
termes
de
la comparaifon óbjeétée.
.
·
Un Roi n'eíl: point
l'auteur
des vils animaux de
fa
ba!fe–
cour :
il
ne
leur
doit
done
pas
·des
foins p_aternels.
Un
RoI
ne
peut donner
fes foins aux vils animaux de
fa
baífe-cour,
fans
dérober.
fes foins
a
des
affaires
incomparableinent plus
nobles
&
plus importantes_:
il
doit done
ele
p.référence
9
s'occuper
de
ce
qu'il
y
a
de
plus -impo·rran.t
&
de plus
efTt:nciel.
Dieu au contraire, eíl: le
per-e
de fes créatu.res,
qn'il
a
formées
pour
une fin :-.
ili
doit done lcur fournir 1es
moyens
propres
a
les
conduire
a
cette fin. Dieu en s'occu.pant des
plns
viles
créatures , ne dérobe point ·fon attention
a,
des.
affaires plus néceíTaires,
&
plus
eíTentielles : emhraífant éga,–
lement
par
fon
inrelleéliviré infini.e
&
les
plus grandes
cho!es.
&
les
plus perites chofes, . fans que
fon
intelligonce
divine
en
pniífe jamais etre
OU
furchargée
OU •
fatiguée :
Íi
per~
done s'occuper
de
tour
&
defcendre
a
tout
i
fans
que rien en
fouffre,
& ·
fans qu'il
en .fo.u.ffre
lui-meme.
ll
n'~íl:
done
point
indigne
d'ün Die:u cr-éateut: ,
d'avoir
une
Providence
qui s'intéreífe.
a
toute.s fes
eré.atures.
,
651.
ÜBJEC.TION-
IV. S:it
y
a:v.0-it une
Providence divine
qui s'intéreífit aux honune.s :
y.
auroit.!il· tant
d'In6dé.les qui
n'ont
poinc
les,
m.oyens
de falut
n_éceíf..1~res ,;.
tant
de Ré–
prouvés
qu'il valoit
bien
mieux
laiífer
a
jamaii; dans
le
Ne.ant;, tant d'Enfa.n-cs
dans le
Chrifüanifine
meme , , qui'
par
une
mort
pr-émamrée.
&
i,névitable,.
ne
p~nvem
par–
venir
a
leu r
p·l'incipate defiination , faquelle eft la'
joudianoe
de Dieu?
Commem
acc.order
tout
e.eta
avec
une
Providenc(!
Ll
iiJ
'
1