SA NATVRE,
ProvíJence;
tagnes, tant de plantes vfnimeufes
!
ta,nt
d'i~feér~s nuifibles;
tant
d'efpeces deberes feroces,
qui n_ont
Jama1s pu emrer
pour rien -dans les Vtles
&
dans le~ cleífeins d'u1:
Erre
infin,i–
ment
fage?
Verr~ons-nous '.
dans 1
Efpe~
huma1.ne,
ta·nt
ele
ténebres obfcurcir fon eipnt; taot de de
pravatroncorrom–
pre 'fon
c~ur ; rant
d'infirmités
affiéger
ro_ute
fa
nature;
tant de crimes
&
fi
peu de
vertus , tant de 1mferes
&
fi
peu
de bonheur, former
tout
le.
malheureux tiífu
de fon
exif-·
tence périífabfe
?
RÉPÓNSE.
Cette óbjeétion '
qui
émáne
d'uh
mélange
de
Déif¡ne
&
d'Athéifme, foppofe viGblemenf fres ~peu. de yraie
philofophie
&
tr_es-peu de bonn~ dialeétí,que
~
d~ns
c~ux
qui
pourroient la fa1re de b9nne
fot.
_,
. ,
.
Iº. ll efi tres-rigoureufemenr démontré que la Natm;e'v.ifi–
ble , quelque imparfaite
&
quelq·ue cléfeét.tJeufe ·
qt!e ,
1'
011
puiffe la fuppofer , n'exifie
&
n·e
fe
conferve ,
que par
l'ac–
tion
cl'un
Dieu : comme nous l'avoos fnffifammenc
fii'it
voir
&
fentir dans toute
la
précédente .feétion.
·
A infi ,
l'imperfe8ion de
la ·Narure,
ne fauroit
ei:re , un .
moyen phil,ofophique pour attaquer l'exiíl:ence d'un Dieu
oq
d'une Providence : qu'autant que l'on démontreroit, ce
gu'il
efl:
vifiblement impoffible ·de démontrer, qu'un Dieu qe peut
rien produire ou
il
y
ait de' l'imperfefüon.
IIº.
Ce que la Nature vifible renferme
de
petfe8ion,
dé~'
montre évidemment l'exifience d'un Dieu, par qui feul elle:
a pu etre rendue exifl:ante ;
&
par
qui
feule elle peut conti--.
nuera exifl:er comme elle
a
commencé d'exiíl:er.
,
·
Ce que la Namre viíible peut avoir
d'imperfeflion,
an.:·
nnnce uniquement,
~e
que nous favons
déja
d'ailleurs,
qué
ce
Dieu dónt elle
efl:
l'ouvrage
!
n'eíl:
point
néceffité
a-
pro...·
duire des ouvrages ou tout ·foit perfeétion abfolue :
foit
parce que ce Bieu eíl: eíTemiellement libre <lans
fa
nature
&
dans fon aél:ion; foir parce que le Par.fait abfolu répugne
en_
lui-me~1e
&
par lui-meme, dans toute créature quelc0n~
que.
(66s
&
66y). ·
.
.
lllº.
11 eíl: tres-probable que la'T
erre-n'eíl
plus aujour~
d'hui telle qu'elle eíl: fortie originaireínent des mains du
Crea..,
teur;
&
que
le Déluge général
a-
du conficlérablement alté~
rer
fa
beauré
&
fa
richeíf
e
primitive.
Un
D@luge généfaL
répandu fur toute la terre pour punir les forfaits du genr~
humain , a
du
inévitablemenc produire d'affreqx
-ravage§
.dans les campagnes les plus riantes
&
les
plus ferciles; en–
lever aux coteaux
&
a,,ux montagn~s, une partie confidé–
rable de la fubflance féconde qui faifoit leur richeífe ; for...
mer
mil.le&
mille
inégalitéi·
difformes
&
mo·níl:rueufe¡_
f~.
Ll
.