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. conforme au génie de la langue quechua, le verbe Yupay, que nous avons
pris dnns le sens intransitif, étant en méme temps transitif et susceptible
d'av9ir un complément direct, ce qui est le cas pour un grand.nombre de
verbes quechuas. Comme transitif et pris au futur, Yupánk1 veut dire,
tú raconteras quelque chose,
ou
tu auras des choses d raconter,
ce qui
. reviel).t
a
l'idée de Garcilaso. Tschudi nie implicitement que Yupay ait
le sens de
raconter, livrer d la postérité,
quand
il
affirme que le verbe
qui exprime ce sens en quéchua, est
Hahuari.
En cela, cet auteur n'est
pas exact : ce verbe, tol qu'ill'écrit, n'est jamais employé au Cuzco, et
s'il veut parler de Haywar1y (dont le radical est Hayway,
allonger
la main pour donner quelque ehose),
ce mot ne voudrait dire que
marcher, ·s:approcher en allongeant
la
main,
le sutnxe r1y,
aller, mar–
cher,
ajoutant l'idée de mouvement
a
tous les verbes. Au contraire,
Yupay s'emploie communément dans le sens de
raconter;
qui est aussi
une des acceptions des verhes Willay et Uyari'Iuy. Cependant, ces der–
nicrs verbes, qui.sont employés dans le langage ordinaire, n'auraient ni
la vigueur, ni l'élégance de Yupay.
Tupay signifie principalement
racler,
et s'emploie tous les jours pour
indiquer l'action de polir les inétaux, ce qui se fait d'ordinaire en ra–
clant. Tup!l.j, dérivé verbal, équivalant
a
celui qui racle, celui quipolit,
appliqué au monarqne, voudrait dire, selon Garcilaso,
cehti qui relLtit,
celui qz¡i resplendit.
Mais cette interprétation nous parait rorcée : car
s'il est vrai qu'.en raclant on peut faire relnire,
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ne s'ensuit pas qu'on
reluise soi-meme. A mon avis, la signification du verbe Tupay, dans le
cas présent, est celle de polir, d'adoucir une surface rude, acception si
usitée, qu'on emploie communément ce verbe pour exprimer meme l'ac–
tion d'aplanir les inégalités rlu terrain. Dans le sens moral, on étend
cette acception
á.
l'idée d'acloucir, de calmer, d'apaiser, en sorte que le
dérivé Tupaj, spécialement appliqué
a
un roi, n'a d'autre sens raison–
nable ·que
celzti qui adoucit, cehti qLti calme, paci{icateur.
D'ap'rej ces explications, nous·ponvons conclure que le nom de Tupaj–
Yupanlu veut dire
l'Illustre paci{icateur,
et cette conclusion a d'autant
plus de vraisemblance que son pere devait son nom de Pa11akutl.f, le
Tout-Puiss·ant, au caractere de son gouvernement, si sévere et si fort
que, comme l'atteste notre drame, sa propre filie en avait elle-méme
ressenti les rigueurs , tandis que le fils, d'un caractere tout opposé, et
qu'on voit dans le drame pardonner
a
tout le monde et réparer envers