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-XL-

qui, connaissant celles de

quelques-uue~,

ne cherche pas

a

les connai–

tre toutes, ne sait que peu ou rien. Il doit apprendre

a

les connaitre

toutes, aussi bien cellcs qui sont salutaires que celles qui sont nuisi–

bles, afin de mériter le nom auquel

il

prétend. ••

" Celui qui se fatigue

a

compter les étoiles, ne sachant rnerne pas

compter les nceuds des

quipos,

est un objet de risée. "

On voit dans plusieurs de ces maximes, toutes simples qu'elles sont,

beaucoup d'originalité. C'est

a

ce monarque qu'on attribue aussi la créa–

tion de la célebre formule de salutation :

N e vote pas, ne mens pas, ne

sois pas oisif,

avec la réponse :

Qu'il

en soit ainsi de toi,

dont nous

avons parlé dans notre

Introcluction.

TouPAC-YOUPANQUI.- Tupn,t-Yupanlu.

Yupanlu veut dire

tu comptes,

dans le sens de tu as de la valeur,

de l'importance. C'est la

zmc

pers. sing. du prés. de l'ind. du verbeYupay,

comptc1',

et, a u sens moral,

el1'e

compté, etre ten

u

en

gmnde estime.

Ce

mot Yupanlu a été employé des

le~·temps

les plt•s reculés comme épi–

thete accompagnant le nom eles Incas,

it

pcu prés, ainsi que le fait ob–

server Garcilaso

(1),

comme le surnom

d'Auguste

était appliqné aux ern–

percnrs romains. En qnechua, la 2'

110

personnc du futu!" de tous les

verbes a la meme fo!"me r¡ne la

zmc

pe!"s. dn présent, en SOI"te que Yupanlu

yeut dire aussi

lu compteras.

C'est ce futur que Garcilaso voit ditns

l'épithete l"Oyale en r¡uesti•lll, et r¡ui, selon !ni, renfcnuant irnplicitement

l'illéc Lle son complément, signifterait : ·• Tn compteras ses graads ex–

ploits, ses vertus excellentes, sa piété, sa mansuMudc, etc., Qnoique

Ga!"cilaso considére cette locntion comme tres-élégante, et qtt'il ait raí–

son de dire qu'elle peut renferrner l'idée du complément qu'il supplée,

elle nous sernble ne pouvoi!" convenir

a

un roí, pnisqu'il est naturcl de

l'appliquer plutot

a

la nation

011

a

la postérité appelée

a

J"aconter les ex–

ploits et les grandes qualités du monarque. Tschudi, s'écarraut aussi de

Garcilaso, donne

a

peu pJ"es la meme valeur que nous au mot Yupanlu,

que nous rendrions en fran¡;ais par

illustre, inunortcl.

Si done nous re–

jetons l'explication de Garcilaso, c'est uniq uemcnt paree qu'elle manque

de logique en cet endroit-ci: car en elle-merne, elle est parfaiternent

(1)

Co>nentm·ios Reales,

l• Part., Lib. Il, Cap. lí,