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fondes que la tradition nous a soigneusement conservées:' En voici plu–
sieurs que le pere Blaise Valera a recueillies (
1 ) :
" Quand les sujets, les caciques et les grands chefs obéissent de bon
. gré au roi, alors le royau_me jouit d'une paix et d'une tranquillité par–
faites."
" L'envie est un ver qui ronge et dévore les entrailles de l'envieux. ,
". Celui qui est jaloux et envieux du bonheur d'autrui soutfre une dou–
ble torture. "
" Mieux vaut que tu sois bon et envié que si, étant méchant, tu por–
tais envie aux autres.,
" Celui-qui ·porte envíe aux autres se nuit
a
lui-meme. "
" Celui qui porte envíe aux bons ne retire d'eux que du mal pour lui–
meme, dil meme que l'araignée
(2)
tire son venin des tleurs. "
" L'ivrognerie, la colere et la folie vont de pair dans leur course,
avec cette seule di:fférence que les deux premiares sont volontaires et
transitoires, et la derniere permanente. "
" Celui qui tue un autre, sans autorité ou juste motif, se condamne
lui-meme
a
mort. "
." Les adulteres, qui ternissent la réputation et l'honneur d'autrui,
qüi enlevent le repos et la tranquillité aux autres, doivent étre consi–
dérés comme des voleurs, et comme tels condamnés
a
mort sans rémis–
sion aucune. ,
" On reconnait l'homme noble et vaillant
a
la patience qu'il montre
dans l'adversité. "
" L'impatience est l'indice d'une ame vile et basse, mal instruite et·
encore plus mal élevée. "
" Les juges qui regoivent en secret les présents des gens d'a:ffaires et
des plaideurs, doivent etre réputés voleurs et comme tels punís de
mort."
" Le médecin ou l'herboriste qui ignore 1es vertus des plantes, ou
(1)
Vldera, cité par Garcilaso,
Comentarios Reales,
1• Part. Lib. VI. Cap. 36.
( 2 )
·1\
y a dans les vallées du Pérou un insecte qui ressemble
a
une petite araignée
ailée,
et
qui til:e son venin de certaines plantes vénéneuses Les Indiens l'appellent
Tiyaj,
séjournant, qui s'attache, quise fixe, adhésif, mot
dérivé du verbe
Tiyay
(Voy.
Vocab. final.)
On a donné ce nom
il.
cet
insecte paree que sa piqure cause
des ra.vages incurables, quand elle n'est pas mortelle. Au Cuzco, ou on le redoute
beaucoup, on l'appelle, en parl;nt espagnol,
Tiyac-araña,
nom moitié quechua moi·
tié castillan:
·