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Inka Yupanlu.
Orhu-Waranha,hamuyhanrl:
Ollantan kamarhasunk1
1560 \Vammhanta, y horhasunk1
Huh tmkuta, nohamanr1
Huh J?iñayta !
llaytawanJ?aS,
hanm1 Antip1 beparink1,
hanm1 kunan pur1rink1
1565 lLullaykuj awhatawanpas.
Kay fllikuta kunan hoyk1,
Waminhayüan hanpas kank1,
Wañuymantan llanta horhuy–
Quyashayta yupayhank1. [k1,
LE Ror
YouPANQur.
Chef-Montagnard, approche-toi:
Ollantai t'avait nommé grand
chef en te donnant le panache, et
a
moi
il
n'avait donné que la fureur!
Malgré tout cela, reste le maítre
des Antis,
et,
sans tarder davan–
tage, va ramener tous ces relJelles
par la douceur.
~Ioi
aussi, je te donne le pana–
che; sois mon grand chef pour tou–
jours, et souviens-toi ajamais que
je t'ai sauvé de la mort.
1560. Dans le 1" texte de Tschudi, ce vers se lisait mutilé
\Vaminhata y.
Dans le
2• texte,
il
!'a complété avec le mot
hosurkank1
(au lieu de
horhasunkl)
qui est
un barbarisme: car i'ordre des syllabes se trouve interverti: la 3• pers. sing. du
plus-que-parf. du verbe
hoy,
dumw·,
est
horhan,
il
avait donné;
et
lwrhasunkl,
'dans la conjugaison pronominale, veut dire
il t'avait donné.
A premiére vue, nous
avions cru que c'était une faute d'impression, mais en voyant que Tschudi, pour
conserve¡· la rime avec le vers précédent, a changé sa premiére le9on
kamar–
hasunkl
en
kamasurhankl,
ce qui constitue le meme barbarisme. Yoici celle
du _plus-que-parfait qui nous occupe:
Noka korhayk1,
je t'avais donné;
han
hohurhankl,
tu t'etais donne;
pay horhasunk1,
il t'avait donne;
nohaykuna
horhaykiku,
nous t'avions donné;
hankuna hohurhanki1Hs,
vous vous
etiez donnd;
paykuna horhasunkitus,
ils t'avaient donné.
On remarquera qu'a
la 2•• personne le verbe prend la forme rétléchic, en quechua comme en franvais.
Ce temps peut aussi selon les cas se traduire par le passé défini du f¡·anvais. Le
clrame d'Ollanta"i est plein de ces plus-r¡ue-parfaits. Yoit·les \·ers 1368 et
14í9.
1562. Le mot
J?iñayta,
que Tschudi rend par
adversai'f'e
(Gegner), n'ajamais eu ce
sens. Le verbe
[liñay
em·ager,
qui est ál'infinitif, avec la désinence
ta
del'accusatif,
prend la forme substantive, et équivaut á
coli!i'e, rage,
{w·cw·.
Le mot
huh,
une,
qui
précéde, est undéterminatif dont l'usage se trouve aussi en
fran~·ais
dans une locu–
tion analogue:
J'étais d'une colüe
!...
Le participe passé du 'lerhe enrager est
piñasha,
et ce mot étant mis
á
la place de
piñayta,
la phrase aurait signifié:
et
d
moi
il
n'avait donné qu'un (urieu:c,
mais ce mot méme n'ér¡uivaut jamais
á
adversaire,
car on peut étre adversaire sani étre furieux.
1563. Ce vers veut di re littéralement •
Et toi
SU'!'
les Antis
tu
¡-este;-as"
:
car la dé–
sinence
pi
équivaut géuéralement
a
la préposition
su'!'.
Ex. :
hushopl,
sur le Cuzco,
en sorte que
reste sur les Antís
signitie
¡·:stc le maít,-e des Antis.
Cette désinenee a
la meme valeur au vers 1583 et prcsquc partout ou elle est ajoutée a un nom de lieu.
)';ous a\·ons traduit ce verhe par l'impératif, ainsi que celui rlu vers suivant
avr,c
lH¡uel
il
rime. pour rendre la force r¡u'a dans cet endroit le futur r¡uechua.