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- 128-

Inka Yupanlu.

Orhu-Waranha,hamuyhanrl:

Ollantan kamarhasunk1

1560 \Vammhanta, y horhasunk1

Huh tmkuta, nohamanr1

Huh J?iñayta !

llaytawanJ?aS,

hanm1 Antip1 beparink1,

hanm1 kunan pur1rink1

1565 lLullaykuj awhatawanpas.

Kay fllikuta kunan hoyk1,

Waminhayüan hanpas kank1,

Wañuymantan llanta horhuy–

Quyashayta yupayhank1. [k1,

LE Ror

YouPANQur.

Chef-Montagnard, approche-toi:

Ollantai t'avait nommé grand

chef en te donnant le panache, et

a

moi

il

n'avait donné que la fureur!

Malgré tout cela, reste le maítre

des Antis,

et,

sans tarder davan–

tage, va ramener tous ces relJelles

par la douceur.

~Ioi

aussi, je te donne le pana–

che; sois mon grand chef pour tou–

jours, et souviens-toi ajamais que

je t'ai sauvé de la mort.

1560. Dans le 1" texte de Tschudi, ce vers se lisait mutilé

\Vaminhata y.

Dans le

2• texte,

il

!'a complété avec le mot

hosurkank1

(au lieu de

horhasunkl)

qui est

un barbarisme: car i'ordre des syllabes se trouve interverti: la 3• pers. sing. du

plus-que-parf. du verbe

hoy,

dumw·,

est

horhan,

il

avait donné;

et

lwrhasunkl,

'dans la conjugaison pronominale, veut dire

il t'avait donné.

A premiére vue, nous

avions cru que c'était une faute d'impression, mais en voyant que Tschudi, pour

conserve¡· la rime avec le vers précédent, a changé sa premiére le9on

kamar–

hasunkl

en

kamasurhankl,

ce qui constitue le meme barbarisme. Yoici celle

du _plus-que-parfait qui nous occupe:

Noka korhayk1,

je t'avais donné;

han

hohurhankl,

tu t'etais donne;

pay horhasunk1,

il t'avait donne;

nohaykuna

horhaykiku,

nous t'avions donné;

hankuna hohurhanki1Hs,

vous vous

etiez donnd;

paykuna horhasunkitus,

ils t'avaient donné.

On remarquera qu'a

la 2•• personne le verbe prend la forme rétléchic, en quechua comme en franvais.

Ce temps peut aussi selon les cas se traduire par le passé défini du f¡·anvais. Le

clrame d'Ollanta"i est plein de ces plus-r¡ue-parfaits. Yoit·les \·ers 1368 et

14í9.

1562. Le mot

J?iñayta,

que Tschudi rend par

adversai'f'e

(Gegner), n'ajamais eu ce

sens. Le verbe

[liñay

em·ager,

qui est ál'infinitif, avec la désinence

ta

del'accusatif,

prend la forme substantive, et équivaut á

coli!i'e, rage,

{w·cw·.

Le mot

huh,

une,

qui

précéde, est undéterminatif dont l'usage se trouve aussi en

fran~·ais

dans une locu–

tion analogue:

J'étais d'une colüe

!...

Le participe passé du 'lerhe enrager est

piñasha,

et ce mot étant mis

á

la place de

piñayta,

la phrase aurait signifié:

et

d

moi

il

n'avait donné qu'un (urieu:c,

mais ce mot méme n'ér¡uivaut jamais

á

adversaire,

car on peut étre adversaire sani étre furieux.

1563. Ce vers veut di re littéralement •

Et toi

SU'!'

les Antis

tu

¡-este;-as"

:

car la dé–

sinence

pi

équivaut géuéralement

a

la préposition

su'!'.

Ex. :

hushopl,

sur le Cuzco,

en sorte que

reste sur les Antís

signitie

¡·:stc le maít,-e des Antis.

Cette désinenee a

la meme valeur au vers 1583 et prcsquc partout ou elle est ajoutée a un nom de lieu.

)';ous a\·ons traduit ce verhe par l'impératif, ainsi que celui rlu vers suivant

avr,c

lH¡uel

il

rime. pour rendre la force r¡u'a dans cet endroit le futur r¡uechua.