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Inka Yupank1.
Hatnn llawtuta
h~rkomny,
~elln
nmaT1ata Tmraspa.
Willat-Uma, kan, nbbaspa,
1595 Hatnn hamp1tawan h.omny.
Inka rantm kayka ñispa,
Tukuyta kunan willariy.
· h.ann Ollantay bepar1y
Inka ranti pah.arispa.
LE ROI YOUPANQUI.
Qu'on apporte le grand diademe,
en
y
attachant le gland jaune.
Grand pretre, Mte-toi de lui re–
, mettre cet insigne avec la grande
massue.
Annonce
a
tout le monde qu'il
prend la place du roi.
Oui, Ollantal, reste pour etre roi
a
roa place, et t'élever comme l'as-
tre du jour.
·
410,
Ray hanka runakunaka,
ces hommes ldches,
runakuna est au plul'iel paree
qu'il s'agit de certains hommes déterminés, c'est-a-dire des guerriers de Chayanta.
Nous trouvons dans la Iangue allemande quelque chose de semblable: certains subs–
tantifs, tels que
PFUND,
lim·e;
Fuss,
pie~,
etc. employés comme noms de mesure, et
MANN,
homme,
employé pour
soldat,
ne prennent pas la forme du pluriel aprés un
adjectif numéral. En quechua pareillement, on dit toujours Iskay haki, 1mnka
mita, kimsa killa,
deux pied, dix (ois, trois mois,
avec la particularité qu'on ne
met pas le pluriel meme quand on e'mploiP les mots hak1, mita, killa, dans ie sens
propre. Au vers
1405
et
1410,
on voit r'tma au singulier, bien que le sens exige le
pluriel, paree qu'il s'agit de guerriers en général. Avec les adjectifs numéraux, le
nom se met communément au singulier, comme hunka wasi,
dix maison;
tawa
warmi,
quatre (emme,
Iskay mak1,
deux main.
Mettre le pluriel en disant
hunka _watakuna, quoique logique, serait inoui en quechua. Dans le texte de
Markham, le vers
1591
manque, et a sa place on trouve huit autres vers monorimes et
dont plusieurs sont si obscurs qu'il est évident que c'est une addition moderne.
1593.
Mot-a-mot:
~elln
nmahata huraspa.
Jaune
le gland
en attachant.
C'est-a-dire
En attachant
le
glandjaune.
La construction en quechua est tout-il.-fait
logique, mais absolument contraire a la construction
fran~aise.
En regle générale,
l'adjectü précéde toujours le substantif comme en anglais et en allemand, et le gé–
rondif ftnit généralement la phrase, commeon le voit d¡¡ils une multitude de passages
d'Ollantal, et spécialement dans les vers 482 et suivants, ou se trouve une suite de
quatre gérondüs. En
fran~ais,
la construction logique exige que le gérondü précéde
son complément; en quechua c'est précisément le contraire. Tschudi a traduit le mot
~elln,
jaune,_par gros,
sens que n'a jamais ce mot. La variante unanha,
banniere,
au Jieu d'UIDa'fia, est inacceptable: urna veut dire
téte,
nmaha,
petite téte, et
c'est
le nom qu'ondonnait a un gland, a une houppe, a un pommeaude canne, et a beaucoup .
d'autres choses ajoutées comme ornement a l'extrémité de quelque objet. Ce mot se
trouve dans tous les textes, et Tschudi, qui n'en comprenait pas le sens, affirme
catégoriquement dans ses notes, mais sans en donner aucune raison, que ce mot se
trouve par erreur dans son 1" texte et dans celui de Markham. Dans le meme endroit,
il applique au gland la couleur
jaune,
qu'il remplace par le qualiftcatü
gros
dans se.
traduction. Cet auteur qui donne ici au mot unan1J.a le sens de
gland,
le traduít
correctement par
étendard
au vers 767.