Kay hukuta apay runaypaJ
hanpaJtaJml y· kay wah1y.
(Willa.rUmata.)
h a n Willaj-Uma hurapuy
1540
MosuJmanta hay warata.
Hoharipuy kay wahf1ata
Wañushat ari Wajyapuy.
Willa.rUma.
Ollantay. reJsiyta ya'ñay
Tupaj-YupankiJ kallpanta.
1545
Payta hat1y kunanmanta,
Quyashantar1 unanhay.
•
126
Prends ce panache pour _com–
mander mon armée; et cette fleche
queje t'ai destinée.
(A l'Astrologue.)
Toi, grand pretre, mets-lui de
nouveau le costume d'honneur.
Releve les infortunés qui ont
failli, et rappelle les morts
a
la vie.
L'ASTROLOGUE.
Ollantai, apprends
a
connaltre la
puissance de Toupac-Youpanqui.
Des aujourd'hui, rallie-toi
a
lui,
Et bénis sa clémence.
1537. Dans la traduction de ce vers, Tschudi fait dire au roi une chose incompré·
hensible tlans sa bouche: « Porte ce casr¡ue, il appartient a mon homme "· On se de·
mande que! était done cet homme du roi, et on est tenté de s'assurer si le person–
nage qui parle n'est pas une femme. Si le sens est obscur pour Tschudi, comme il le
dit dans la note, c'est qu'il n'a pas compris la valeur du mot runaypaj qui, littéra·
lement signifie
pour mon armée,
en sorte que, quand le roi dit
a
Ollantal: «Porte ce
panache pour mon armée "· c'est comme s'il lui disait:
«
Porte le signe de l'autorité
pour commander mon armée
».
11 n'y a pas méme d'ellipse: car, en quechua, la pht•ase
est complete. Runa signitle selon les difl'érents cas
humanité, homme, peuple, ar·
mée, soldat, gens, homme de la plébe
etc., et Tschudi, en lui <lonnant exclusivement le
sens de
Mann
(i'homme
a
l'e:~.:clusion
de la femme), s'expose, comme dans ce passage,
a faire des contre-sens. Nous avons traduit huku par
panache,
paree que cette espece
de bonnet indien, généralement de cuir, et méme d.lor, était chez les chefs surmonté .
de plumes. Tschudi le traduit comme Barranca par
casque
(Helm), ce qui donne l'idée
du casque romain, et ne rend pas la pensée : car les Indiens ne connaissaient pas
cette arme défensive:
1540. Ce vers, clans le l" texte de Tschudi, était mutilé, et ne se composait que du
.premier mot MOSUjlllanta. Dans le texte de Markham qui, sans aucun doute, est
bien postérieu1·, on l'acomplété ainsi: Mosujmanta unanhata, en ajoutsntunanfla,
bannie1·e, étendard,
mot qui, avec le suffixe de l'aecusatif ta, n'a pas d'autre signifi·
cation, et dont le vers 767 nous ofl're un exemple. Cela nous prouve encore une fois que
les copistes ou correcteurs qui ont arrangé le manuscrit de Markham, n'étaient pas
forts : 'Car le mot
étendard
dans cet endroit-ci est un contre-sens. Notre
l~on
est bien
préférable. Dans la note au vers 817, nous avons parlé longuement de la cérémonie du
warakuy, et ce passage o
u
le roi dit
11.
l'Astrologue ele donner a Ollantalle
c~l~on
d'honneur est parfaitement conforme avec l'histoire. Vo
ir
Garcilaso C.R., P.I, L.
VI,
cap. 27.