Pik1-ltak1.
Hinanmanta hinanmantajn
TukuyAntl puhnkahun !
ffa12rakunata rawrafmn
1510
Runata ruP.ananpajrl.
122-
PIED-LÉGER.
Qu'il en soit ainsi, et qu'ajamais ·
Tous les Antis périssent!
Queceshommes soientjetés dans
un grand Mcher de branc.hes em–
brasées!
Tukuy wallawisantar1
Sur tous leurs partisans entétés
Hinantm .
rl).na
wa'hihnn,
Que de toute part les hommes
lan~ent
leurs tléches;
Yawarñmkup1
majhihun
Et que dans leur sang
ils lavent
Yayankoj wañush.antar1
De leut· pet•e
la mort.
Le mot wallawisa,
entété,
avec la désíl).ence qu'il comporte, t'aít allusíon aux par–
tísans opíníátres d'Ollantal et de ses complices. Barranca, sans comprendre que le mot
yaya,
pére,
est au síngulier, a faít une traductíon assez littérale, maís quí ne dorlne ·
pas une ídée du vraí sens du passage. Tschudí, sans apprécíer cette círconstance, n'a
fait que copíer Barranca; maís pour expliquer sa varsion
ils lavent la mort de leurs
péres,
il dit que les peres étaíent les gens qui avaient pét•i dans la défaite d'<Eil-de–
Pierre, explicatíon quí nous para!t un peu subtile. Comme ce n'est pas ici un de ces
cas ou en quechua le singulier peut-etre mis pour exprimer un pluríel índéterminé, au
lieu du mot yayanknj, il auraitfallu indíspensablementyayankunaj,
deleurspéres,
pour correspondre
a
la VP.t•síon de Barranca. Pour nous le sens du passage est tres·
claír: <Eil-de-Pierre faít allusion au roi Pachacoutíc, qui, d'apres l'usage indíen, avait
le titre de pere, et dont il insínue que le tríomph.e d'Ollantal avaít probablement
hlit~
la m01•t. Ce que le meme <Eil-de-Píerre dit au v. 1105, au successeur de Pachacoutic,
que le roí son pere avait déja su son ensevelissement, prouve évidemment que la mort
de ce roí avait suh·í de prés la défaíte d'<Eil-de-Píerre.
1507-1510. Voicí le mot-a-mot de ce quatraín:
Hinanmanta,
hinanmantar1,
Qu'ainsi,
aínsí pour toujours,
'l'ukuy Ant1
pu'bnkahnn !
Tous
le~
Antís . périssent!
flaprakunata
rawrahun
Que les branches soient mises en feu
Runanta
ruQananpajrl.
Ses gens
pom• briller.
Dans le 1" texte de Tschudi, au lieu de notre
le~on
rawrahun, on lit rurahnn,
qu'il (asse,
faute évidente de copíste. Dans celuí de Markham, le vet·s 1509 manque.
et apres le vet·s 1510
il
y
a l'adrlition Uturunknllana kahun, qu'il traduit :«This
is the work of a tiger
:t,
C'est
Id
l'reuvre d'ttn tig>·e,
mais qui en réalité voudraít dire:
Qu'un tigre seul
il
y
ait 1
ce qui est tout-a-faít hors de propos en cet endroit. Píed–
Léger, voulant se concilier la bienveillance de ses juges. se montre plus zélé que per–
sonne pour la punítíon des rebelles, róle rídículc en luí-meme, maís tres-conforme au
caJ•actére de ce bouffon, en meme temps tres-peureux et trés-spírítuel.