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[Dialogtf:e quatrierne.]
LE Ror TouPAc-YouPANQUI, L'AsTROLOGUE, <EIL-DE-PIERRE; ÜLLANTAi,
HANCO-HUAILLO ET CHEF-MONTAGNARD, ces trois derniers portés par
les exécuteurs, garrottés et les yeux bandés; NoBLES DE LA ·couR,
CHEFS ET GUERRIERS DE LA, SUITE D'(EIJ,-DE-PIERRE, puis PIED-LÉGER.
Inka Yupank1.
Ñawinta ki'hay f1aykunata'!
Ñ1y, Ollantay, maypm kanki1
Maypm kank1 Orlm-W aran
ka~
Kunanm1 tihrash.a kanh.a!
(Ñawm' watash.a Pilu-ltalu
apamuj runakunaman.)
1470 Pitan horh.umunk1 kayp1?
Pilu-1-lak.I.
ltajr yunkapm an'ha pikm,
ltaymx runata kiri'han:
LE ROl YOUPANQUI.
Otez le bandeau des yeux de ces
hommes. Hola! Ollaritai, oil es-tu
1
Et toi, oil es-tu, Chef-Montagnard?
Vous roulerez bientót du haut
des rochers !
(Aux soldats qui amenent Pied·
,
Léger les yeux bandés.)
Qui
amenez-vou~
ici
1
PIED-LÉGER.
r
Dans les chaudes vallées;, des pu-
ces sans · nombre tourmeritent
l'homme.
1469. Tschudi qui, dans le vers
716,
traduit le ve1•be tihray
par
expl~re1·~
battl·e la
campagne,
et dans le vers
1406
par
se livrer
a
l'orgie de l'ivresse,lui
donne icl le sens
de
bouleverser
(umkehren). C'est dans ce dernier cas seulemelit que sa traduction
se rapproche un peu du sens de ce verbe qui veut dire
rouler sur une pente inclinée,
et qui, au figuré, peut se prendre pour
revenir précipitamment, tourrter sens dessus
dessous.
Nous croyons qu'ici le mot doit se prendre au sens propre, et que le roi
menace les rebelles du ch§.timent dont nous avons parlé a l'occasion du vers
716.
1471-1474.
Ce passage est plein d'originalité: Pied-Léger, en faisant un calembour
sur son nom, dans une circonstance si critique pour luf, reste fidele a son rOle et en
se comparant aux puces et avouant en meme temps qu'il n'attend que la mort,
il
espere sans doute fléchir la colere du .roi et obtenir son indulgence. Barranca, dont
la traduction est ici presque littérale, ne s'est pas rendu compte du jeu de mots.
Tschudi ne :¡:,ara!t pas non plus l'avoil' apergu, et sa traduction laissc également