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LES PRÉCÉDENTS, IEIL-DE-PIERRE.
Rumx-Ñaw1.
(Inkapaj .h.on.h.urilmspa.)
Waran.h.a kutm muham
bapaj Inka 'haluykita.
1435
Uyariway 'hay simita;
Maluyki~m
pukaram.
IEIL-DE-PIERRE.
(S'agenouillant devant le roi.)
Puissant roi, j'embrasse mille
fois tes genoux. ·
Cette·fois, veuille écoutermavoix;
Rends-moi ta faveur et la force
quej'ai perdues.
en signe de respect
m~me
quand la cllose n'appartient pas
il.
celui
il.
qui on s'adresse.
Ainsi, quand on parle a une personne respectable des üllemins, des maisons, des
hommes, et d'autres choses qui ne peuvent lui appartenit•, on dit
ñanñ1ylu,
~es
chem.ins,
was1ylu,
tes maisons
ru~1ayk1,
tes hom't!es,
etc. L'expression
cow·ants
qe Vilcanota
ne pouvait et1·e plus exacte: carla riviere qui passe tout pt•es de la for–
teJ·esse de Tambo, théll.tre des scenes comprises dans. la narration du messager, est
précisément celle dont nous avons parlé a propos d_u vers 773, eu disant qu'elle
prenait sa source dans la cordilliere de Vilcanota.
A
ujourd'hui elle ·a deux noms,
savoir son ancienne déuomination
Vilcanota
qu'elle conserve depuis sa source.jusqu'a
la distance de 25 lieues environ, et ensuite celle de
Huillca-llfayo
quand elle entre d_ans
la province d'Urnbamba. En espagnol,on l'appelle
aussii'Urubamba,
du nom de cette
pt•oyince.
·
·
1435-14.36. Dans ce passage, <Eil-de-Pierre, qui a encore sm· le· cceur sa défaite et
les reproches qu'elle lui avait mérités de la part du roi, lui dit:
Uyariway
'hay
simita;
Ecoute moi
cette fois
ma parole;
Maluyki.pmpukaram.
Que dans tes maius je devienne fort.
Nous avons déja dit que
t1ay
était aussi adverbe
d~
temps. Le verbe
pukaray,
duvenú· (o1·t,
ou
fortifie·r.
est ici a la 1" pers. sing. du prés. de l'ind. quien quechua
équivant souvent au subjouctif, par lequel nous l'avons traduit daus le mot-a-mot
qui précéde. Dans la note au ve1·s
1294,
nous avons dit que plusieurs verbes, sans avoir
besoin d'aucune désinence, renferment fréquemment l'idée de désir; et le vers 1436,
en conservant le mode indicatif, pourrait se traduit·e anssi: «Dans tes mains jedésire
devenir fort ». C'est dans la bouche d'<Eil-de-Piert•e, une maniet·e de demande!• au
roi de rentrer dans ses bonnes gl'ftces, et de recouvrer, m·ec le corp.mandement de
l'armée, la force m01·ale qn'il avait perdue. Tschndi, dans sa note sm· ce vers, ct·oit
que
pukaray
veut dire
construire une (o1•teresse,
ce quien quechua se dirait
puka–
rata ruray
ou
pukaraya'luy.
Prenons le mot
was1,
maison
:
was1y
''este¡;
d
la