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-124

1520

Tihrahnn tukny llipinta,

Qasnshata aysa-aysa.

Inka Yupank1.

(Runakunaman.)

Paskayh1s hay watashata

!

(Ollantayta.)

Hatarimny kay ñawh1yman,

Ñan rikunk1 sip1ykita,

1525

Kunan l!away, lluyhn kita;

Que tous soient précipités du

haut des rochers, et ainsi brisés

l'un apres l'autre.

LE ROl YOUPANQUI.

(Aux exécuteurs.)

Otez-leur ces liens

!

(A

ouantai.)

Leve-toi, viens vers moi,

Toi qui t'es vu déja mort.

Déserteur ingrat, cours mainte-

d'une faute d'impression ou de copie. lllarkham

qui,

dana beaucoup d'endroits, n'a fait

que copier Tschudi sans examen, a mis la méme

le~on

qui n'a aucun sens. Tschudi,

dans son texte remanié, a cru corriger cette faute en mettant

rikuhun,

qu'on voie,

comme si l'action était de regarder, tandis qu'il était question d'agir:

tihrahnn,

qu'on les précipite.

1521.

Qasusha,

participe passé de

qasny,

veut dil·e

contusionné,

et

il

est bien

employé ici pour exprimer l'état de gens qui meurent précipités du haut des rochers,

la mort n'étant alors que le résultat de contusiona multipliées, ce que nous avons

traduit par

brisés.

Dans ce meme vers, l'adverbe tres fréquemment employé

aysa–

aysa,

dérivé du verbe

aysay,

traíner,

veut dire littéralement

l'un aprés l'autre.

Exemple:

aysa-aysan purinkn,

ils marchent

a

la file l'un de l'aut1·e.

Tachudi a

décomposé l'adverbe en en faisant <ieux impératifs

(aysay, aysay

1},

ce qui ote A.

la phrase son sens primitif. Ce qui est encore plus aingulier,c'est que pour conserver

la rime de ce vers avec le premier du quatrain, il a ajouté la deainence

y

de l'impé–

ratif

a

l'adverbe

wallawisa

dont nous avons parlé déjA. dans la note au vers 713,

suivant ainsi la pratique de Nodal qui n'a fait autre chose qu'ajouter ou retrancher

des lettres, afin d'introduire dans le drame un systemerégulier de rimes, sans aucun

égard lila grammaire ni au contexte.

1525.

ILuyhn

est un adjectifqui,dans le sena propre,exprime la qualité d'une chose

qui par sa nature glisse entre les mains, et qui échappe d'autant plus vite qu'on la

p_resse davantage. En quechua,

il

y a une locution prove1·biale

sapalln rurn hina

lluyhn,

glisBant comme une semence de potiron,

pour exprimer un caractere

changeant et inconstan

t,

sur lequel on ne peut pas compter. Nul qualificatif ne pouvait

mieux s'appliquer a Ollanta'i, qui, apres avoir été comblé des faveura du roí, a'était

échappé de sa dépendance et a'était tourné contre lui. La traduction que Barranca

fait de ce mot en le rendant par

cer( sauvage,

en quoi

il

a été auivi par Markham et

par Tschudi. ne donne pas une idée exacte de la pensée du roi. 11 est vrai que

ILuyhn

est un adjectif qui a'applique dans certains cas au ee11' comme

a

tout autre animal

sauvage, mais cen'est pas, commel'ont compris ces traducteurs, le nomproprede ce qua·

drupede, qui s'appelle en quechua

taruka,

seul nom que noue ayons entendu dans les