Table of Contents Table of Contents
Previous Page  222 / 464 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 222 / 464 Next Page
Page Background

-38-

SCENE IV.

Forét aux environs du Cuzco.

MONOLOGUE D'OLLANTAi:.

Ollantay.

Way Ollantay! way Ollantayl

520 Haynatafm horlmsunk1

ILip1 llajtaj kajñlykiman,

ltay hika yanashaykiman

1

Ay

1

Kus1-hoyllnr, warmillay,

Kunanm1 hinkar1h1yk1.

525 Ñan ñoha pisipah1yk1;

Ay, ñustallayl Ay, urpillay!

Ay, hnsho! Ay, sumaJ llajta!

0LLANTAi:.

Ollanta'i, malheureux Ollantai !.

Comment toi, le maitre de tant de

pays, te laisses-tu humilier par ce–

lui que tu as si longtemps servi

~

Oh! mon Étoile de bonheur,

J

e viens de te perdre pour toujours.

Le vide se fait dans mon

~me;

Oma princesse, ma colombe !

O Cuzco, la belle ville

1

519-554.

Ce monologue d'Ollantal, un des plus beaux morceaux du drame, a déja été

donné par moi dans mon

Alphabet phonétique de la langue quechua.

Malheureuse·

ment, il n'est pas exempt de fautes typographiques, ayant été imprimé a Nancy, sans

que j'aie pu suffisamment en corriger les épreuves. Mon texte y différe en plusieurs

endroits de celui de Tschudi et de celui de Markham. (Voir l'Appendice final.) Soit

que ce morceau ait été composé par le poéte quechua, en octosyllabes libres, chose

inusitée dans la poésie espagnole, soit qu'originairement composé avec des rimes

régulieres, comme les autres grands morceaux de la piéce,

il

ait subi des altérations

des la premiére fois qu'il a été écrit en caracteres latins, nous y trouvons encore une

prenve manifeste de l'ancienneté du drame. Aucun poéte moderne ne l'aurait écrit tel

qu'il nous a été transmis.

·525.

Le mot

pisipahiykx,

dérivé du verbe

pisipay,

regretter l"absence de quel·

qu'un

(en

anglais,

to missj

a été traduit par Tschudi

zu gering,

trop petit, trop infé·

rieut•. Cet auteur a confondu

pisipay

avec

pisiyay,

qui vient de

pi

SI,

peu,

et veut

dire amoindrir. Ce verbe, selon la valeur des désinencos, dont

il

faut toujours tenir

c~mpte,

signifierait dans le passage,

jtJ t'amoind1·is,

au lieu

deje te regrl!tte.

Le mot

prsrpahiyki,

qui a encore la désinence

h1y,

donne beaucoup plus d'énergie a la

phrase, et signifie:

<

Je souffre du vide que me cause ton absence.

~

La version de

Tschudi: eJe suis tenu comme trop petit pour toi, • n'est admissible en aucun cas.